le vendredi 24 juin 2022 | 16

SIVU 47 : La fourrière et les autorités préfèrent attaquer les lanceurs d’alerte que régler les problèmes mis en évidence

SIVU 47 : La fourrière et les autorités préfèrent attaquer les lanceurs d’alerte que régler les problèmes mis en évidence

Mis à jour le 05 septembre 2022

À la lecture des réactions de la fourrière et des autorités, on ne peut que rester pantois. Leurs responsabilités sont totalement mises de côté par les intéressés, le mot d’ordre est de nier les problèmes et de blâmer les absents. Tout en attaquant ceux qui ont dénoncé les graves problèmes dans la manière de traiter les animaux. Nous ne pouvons pas les laisser ainsi minimiser leur rôle.

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Après la publication de notre enquête au chenil-fourrière du Lot-et-Garonne et de notre action à Paris avec des chats euthanasiés, les réactions se sont multipliées.

Dans la presse, les responsables de la fourrière et les autorités ont nié les problèmes ou tenté de faire écran avec de fausses excuses (l’absence de la vétérinaire ou des images qui seraient sorties de leur contexte), y compris directement sur leur page Facebook.

De nouveaux signalements accablants

En parallèle, de nombreuses personnes se sont signalées pour nous faire part d’éléments ou nous confirmer que les problèmes datent d’au moins cinq ans. Certains de nos soutiens ont même téléphoné aux autorités qui leur ont répondu que l’on pouvait « détourner les images », qu’il y a « une différence entre la réalité et ce qu’on voit ». La seule différence est que nos enquêteurs ne sont restés que quelques jours... Qu’est-ce que ç’aurait été s’ils étaient restés un mois ou plus !

La réglementation ne fait pas de distinction entre les chats errants et les autres

À la DDPP (préfecture), la personne au bout du fil aurait même ajouté que pour elle, il y a une distinction entre les chats sauvages et les autres. Doit-on comprendre que les premiers peuvent être martyrisés sans que l’on s’en émeuve ? Si c’est le discours de la préfecture, c’est un grave problème, car les chats, libres, errants, à domicile, sont tous des chats dits « domestiques » aux yeux de la loi et doivent être protégés de la même manière.

Une structure « sanitaire » qui doit rendre les animaux à leurs humains... sauf que...

L’élue du bureau chargée de la communication de la fourrière déclare : « Nous récupérons les animaux errants à la demande des mairies (adhérentes du Sivu, NDLR), et notre mission première est de les identifier et de les rendre à leurs propriétaires. Si au bout de huit jours, ces derniers ne sont pas retrouvés, nous vaccinons les animaux et les proposons à des associations pour placement. » Est-ce vraiment le cas pour les chats ? Au vu de la différence de traitement entre chats et chiens, on est à même de se poser la question, surtout quand on entend les propos du personnel qui, dans une séquence, doute de la sincérité d’une dame qui dit avoir reconnu son chat et voudrait le récupérer. On ne saura jamais s’il lui a été rendu...

À la sortie de la fourrière, des chats condamnés à mort et risquant l’amputation

Plusieurs semaines après notre enquête, des chats ont été cédés à un refuge. Ils n’étaient, selon les dires de la fourrière, pas malades, mais le test FIV de l’un d’entre eux à l’arrivée s’est révélé positif. Et comme ils étaient tous enfermés ensemble et que celui-ci adorait s’accoupler avec chacun et chacune... c’est une peine de mort assurée pour tous ceux envoyés là, et potentiellement pour tous ceux du refuge ! S’ajoute à cela que la patte de l’un d’eux était dans un état catastrophique, au point qu’il a été amputé.

Non vraiment... Et même si nos images sont difficiles à affronter pour les personnes sensibles, elles ne révèlent qu’une infime partie du problème. De quel « contexte » aurait-on pu sortir ces maltraitances, qui pourrait les justifier ?

Un personnel bienveillant ? Les mots ont un sens !

La responsable de communication du SIVU 47 défend le personnel : « Ceux qui travaillent ici sont bienveillants » et « Je peux témoigner que nos agents techniques font sortir les animaux, jouent avec » tout en expliquant l’absence d’enrichissement et de confort dans la quarantaine par le fait qu’une fourrière a une fonction sanitaire uniquement.

Il faut savoir ! Soit il s’agit d’une structure sanitaire, soit le personnel joue avec les animaux... Sachant qu’en au moins une semaine, aucun chien n’a été sorti de son box pour faire une balade, et que nos caméras ont enregistré quasiment à plein temps ce qui s’est passé dans la quarantaine des chats.

Une maltraitance banalisée

Fourrière SIVU 47 en Lot-et-Garonne où les chats sont des déchets.

Pourquoi pousser le chat accroché au grillage pour nettoyer le sol ? En quoi empêchait-il de nettoyer le sol ? Deux violences : celle de le faire tomber alors qu’il est déjà apeuré, et celle de le mouiller une fois au sol... Et cela n’est pas permis dans une structure « sanitaire ». Un élément de plus qui nous fait affirmer que les chats sont traités comme des déchets, des objets inanimés, insensibles, que l’on peut traiter sans aucun égard. Quand le corps sans vie du chat 162 est jeté dans un sac poubelle à même le sol pour débarrasser la cage et faire le ménage, cela n’est pas différent.

Les problèmes sont mis notamment sur le compte de la situation globale de l’errance en France (par le président du SIVU 47) ou sur le dos des circonstances, comme toujours exceptionnelles quand nous dévoilons une enquête. Dans le cas présent, leur vétérinaire absente. Mais ce serait presque pire aux dires des personnes qui nous ont fait des signalements, quand cette directrice-vétérinaire est présente !

Nous sommes convaincus de l’importance de ce combat pour les animaux négligés, maltraités, abandonnés, mal pris en charge... Les éléments en notre possession contre ce lieu ont été envoyés à la justice. Mais le problème ne s’arrête pas là.

Nous appelons toujours à cesser les euthanasies en masse des chats errants, comme nous l’avons fait à Paris jeudi 23 juin dernier, et à mettre en place un grand plan d’urgence nationale contre l’errance féline. Continuez à signer notre pétition pour faire fermer la fourrière dans son état actuel (procéder à la démission de l’équipe de direction et faire les travaux de mise en conformité nécessaires), et écrivez aux autorités

Dans tous les cas, nous appelons bien entendu l'ensemble de nos soutiens à faire preuve de mesure et à rester dans l'absolue non-violence, comme nous l'avons toujours fait. Les insultes, menaces et injures n’aideront jamais les animaux ni les combats que nous menons ensemble.

Julia Mothé
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Commentaires 16

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olivo | jeudi 07 juillet 2022

Un chat est la douceur meme. Que vont-ils devenir, pour les survivants, après toutes ces maltraitances ? Il faut que les responsables changent de métier.

Eli | jeudi 07 juillet 2022

Les structures et le personnel malveillant devraient avoir honte d’eux, ce sont des sous hommes ! C’est une honte qu’un pays comme la France, un « grand » pays, n’ait pas été capable de trouver une solution humaine (stérilisation)

Titi | jeudi 07 juillet 2022

Inadmissible honteux ignoble en 2022 voir sa cela doit s'arrêter

Anouk Osckaya | jeudi 07 juillet 2022

Je regarde régulièrement le site de cette fourrière depuis plusieurs années car j'ai perdu mon chat identifié par tatouage sur ce département où je réside. C'est vraiment scandaleux. Sans compter que ma commune et donc moi-même versons de l'argent à ces gens, je suis écœurée et culpabilisée. J'ai bien évidemment écrit au préfet. J'ai toutefois bien peur que cela reste lettre morte. Quand aux maires, qui adhèrent à ce Syndicat Intercommunal à Vocation Unique, j'ai lu comme ils le défendent dans la presse, notamment le comportement des personnes qui sont chargées de prendre soin des animaux, en indiquant son utilité publique, ils rejettent la faute sur les propriétaires "indélicats" qui ne font pas identifier leur animal, c'est trop facile de se dédouaner ainsi d'un comportement CRUEL ET INUTILE à l'égard de ces êtres reconnus par la loi VIVANTS ET SENSIBLES.
C'est honteux.