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SIVU 47 : La fourrière et les autorités préfèrent attaquer les lanceurs d’alerte que régler les problèmes mis en évidence

SIVU 47 : La fourrière et les autorités préfèrent attaquer les lanceurs d’alerte que régler les problèmes mis en évidence

Mis à jour le 05 septembre 2022

À la lecture des réactions de la fourrière et des autorités, on ne peut que rester pantois. Leurs responsabilités sont totalement mises de côté par les intéressés, le mot d’ordre est de nier les problèmes et de blâmer les absents. Tout en attaquant ceux qui ont dénoncé les graves problèmes dans la manière de traiter les animaux. Nous ne pouvons pas les laisser ainsi minimiser leur rôle.

Hr blog

Après la publication de notre enquête au chenil-fourrière du Lot-et-Garonne et de notre action à Paris avec des chats euthanasiés, les réactions se sont multipliées.

Dans la presse, les responsables de la fourrière et les autorités ont nié les problèmes ou tenté de faire écran avec de fausses excuses (l’absence de la vétérinaire ou des images qui seraient sorties de leur contexte), y compris directement sur leur page Facebook.

De nouveaux signalements accablants

En parallèle, de nombreuses personnes se sont signalées pour nous faire part d’éléments ou nous confirmer que les problèmes datent d’au moins cinq ans. Certains de nos soutiens ont même téléphoné aux autorités qui leur ont répondu que l’on pouvait « détourner les images », qu’il y a « une différence entre la réalité et ce qu’on voit ». La seule différence est que nos enquêteurs ne sont restés que quelques jours... Qu’est-ce que ç’aurait été s’ils étaient restés un mois ou plus !

La réglementation ne fait pas de distinction entre les chats errants et les autres

À la DDPP (préfecture), la personne au bout du fil aurait même ajouté que pour elle, il y a une distinction entre les chats sauvages et les autres. Doit-on comprendre que les premiers peuvent être martyrisés sans que l’on s’en émeuve ? Si c’est le discours de la préfecture, c’est un grave problème, car les chats, libres, errants, à domicile, sont tous des chats dits « domestiques » aux yeux de la loi et doivent être protégés de la même manière.

Une structure « sanitaire » qui doit rendre les animaux à leurs humains... sauf que...

L’élue du bureau chargée de la communication de la fourrière déclare : « Nous récupérons les animaux errants à la demande des mairies (adhérentes du Sivu, NDLR), et notre mission première est de les identifier et de les rendre à leurs propriétaires. Si au bout de huit jours, ces derniers ne sont pas retrouvés, nous vaccinons les animaux et les proposons à des associations pour placement. » Est-ce vraiment le cas pour les chats ? Au vu de la différence de traitement entre chats et chiens, on est à même de se poser la question, surtout quand on entend les propos du personnel qui, dans une séquence, doute de la sincérité d’une dame qui dit avoir reconnu son chat et voudrait le récupérer. On ne saura jamais s’il lui a été rendu...

À la sortie de la fourrière, des chats condamnés à mort et risquant l’amputation

Plusieurs semaines après notre enquête, des chats ont été cédés à un refuge. Ils n’étaient, selon les dires de la fourrière, pas malades, mais le test FIV de l’un d’entre eux à l’arrivée s’est révélé positif. Et comme ils étaient tous enfermés ensemble et que celui-ci adorait s’accoupler avec chacun et chacune... c’est une peine de mort assurée pour tous ceux envoyés là, et potentiellement pour tous ceux du refuge ! S’ajoute à cela que la patte de l’un d’eux était dans un état catastrophique, au point qu’il a été amputé.

Non vraiment... Et même si nos images sont difficiles à affronter pour les personnes sensibles, elles ne révèlent qu’une infime partie du problème. De quel « contexte » aurait-on pu sortir ces maltraitances, qui pourrait les justifier ?

Un personnel bienveillant ? Les mots ont un sens !

La responsable de communication du SIVU 47 défend le personnel : « Ceux qui travaillent ici sont bienveillants » et « Je peux témoigner que nos agents techniques font sortir les animaux, jouent avec » tout en expliquant l’absence d’enrichissement et de confort dans la quarantaine par le fait qu’une fourrière a une fonction sanitaire uniquement.

Il faut savoir ! Soit il s’agit d’une structure sanitaire, soit le personnel joue avec les animaux... Sachant qu’en au moins une semaine, aucun chien n’a été sorti de son box pour faire une balade, et que nos caméras ont enregistré quasiment à plein temps ce qui s’est passé dans la quarantaine des chats.

Une maltraitance banalisée

Fourrière SIVU 47 en Lot-et-Garonne où les chats sont des déchets.

Pourquoi pousser le chat accroché au grillage pour nettoyer le sol ? En quoi empêchait-il de nettoyer le sol ? Deux violences : celle de le faire tomber alors qu’il est déjà apeuré, et celle de le mouiller une fois au sol... Et cela n’est pas permis dans une structure « sanitaire ». Un élément de plus qui nous fait affirmer que les chats sont traités comme des déchets, des objets inanimés, insensibles, que l’on peut traiter sans aucun égard. Quand le corps sans vie du chat 162 est jeté dans un sac poubelle à même le sol pour débarrasser la cage et faire le ménage, cela n’est pas différent.

Les problèmes sont mis notamment sur le compte de la situation globale de l’errance en France (par le président du SIVU 47) ou sur le dos des circonstances, comme toujours exceptionnelles quand nous dévoilons une enquête. Dans le cas présent, leur vétérinaire absente. Mais ce serait presque pire aux dires des personnes qui nous ont fait des signalements, quand cette directrice-vétérinaire est présente !

Nous sommes convaincus de l’importance de ce combat pour les animaux négligés, maltraités, abandonnés, mal pris en charge... Les éléments en notre possession contre ce lieu ont été envoyés à la justice. Mais le problème ne s’arrête pas là.

Nous appelons toujours à cesser les euthanasies en masse des chats errants, comme nous l’avons fait à Paris jeudi 23 juin dernier, et à mettre en place un grand plan d’urgence nationale contre l’errance féline. Continuez à signer notre pétition pour faire fermer la fourrière dans son état actuel (procéder à la démission de l’équipe de direction et faire les travaux de mise en conformité nécessaires), et écrivez aux autorités

Dans tous les cas, nous appelons bien entendu l'ensemble de nos soutiens à faire preuve de mesure et à rester dans l'absolue non-violence, comme nous l'avons toujours fait. Les insultes, menaces et injures n’aideront jamais les animaux ni les combats que nous menons ensemble.

Julia Mothé
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Commentaires 16

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Paola | vendredi 09 décembre 2022

UN GRAND MERCI À ONE VOICE POUR CETTE ENQUÊTE " CETTE FOURRIÈRE SIVU 47 DOIT ÊTRE FERMÉE ET LES CHATS RESTANTS SAISIS ET MIS EN SÉCURITÉ " CETTE VIDÉO ET IMAGES CHOQUANTES DE MALTRAITANCE GRAVE EN 2022 EN FRANCE !!! SUIS ABASOURDIE DE TANT DE MEPRIS POUR DES PAUVRES CHATS !!! JE DEMANDE À LA JUSTICE DES SANCTIONS DES PLUS SÉVÈRES ET FERMES POUR LES COUPABLES DE CETTE MALTRAITANCE DANS CETTE FOURRIÈRE À FUIRE !!!

didier | jeudi 08 décembre 2022

Totalement inacceptable, une honte, intolérable.. Toutes ces personnes devraient avoir des sanctions exemplaires... Merci One Voice, merci les associations... Honte aux personnes qui sous couvert d'arguments minables se cachent derrière leurs fonctions pour poursuivre ces actions honteuses.. Je suis choqué... Quelle misère... J'ai stérilisé tous les chats d'un voisin qui s'étaient reproduits (et oui, ça m'a couté un peu...) mais bon, il faut savoir prendre ses responsabilités... Pauvres chats...

Nina | jeudi 08 décembre 2022

Cette enquête est trop trop dure à lire dans sa totalité. Bravo pour ce travail extrêmement pénible mais si nécessaire.
Je souhaite juste attirer l'attention sur un point. Peut-être les autorités pourront avancer sur l'errance si nous proposons des stratégies qui tiennent compte des ressources. Déjà dans un premier temps, des campagnes de stérilisation avec identification par une coupe à l'oreille ou tatouage serait une grande avancée. La vaccination et l'identification pourrait venir secondairement, après disons 5 ans de stérilisation. Sauf erreur de ma part, un plan de vaccination nécessite des vaccins espacés ou encore des booster...ceux qui semblent quasiment impossible à mettre en place pour ces animaux. Le bénéfice-risque ne semble pas au rendez-vous. J'ai pu déjà voir les bienfaits d'une stérilisation que j'ai menée seule sur 13 chats errants, c'est largement suffisant. Des abris d'hiver me paraissent plus importants qu'un plan de vaccination. Ces chats sont mieux en liberté avec des voisins qui s'en occupent en les nourrissant, avec des abris d'hiver qu'en fourrières. C'est certain. Il faudrait fermer cette activité car elle est dépassée et obsolète. Il y a de meilleures solutions.
Bravo encore pour votre travail si précieux !

Vanille | jeudi 08 décembre 2022

Je trouve absurde de récupérer des chats pour les euthanasier, il serait tellement simple de les stériliser et les propriétaires de ces animaux doivent impérativement pucer leurs animaux c'est la loi. Je demande que cet endroit soit fermé et que tout le personnel renvoyé et remplacé. Les animaux ont droit à un minimum de bien être et de soins, même si c'est une fourrière, et plus d'euthanasie de convenance !