On les compte par centaines. Les élevages d’animaux sauvages (hors oiseaux et lagomorphes) gangrènent notre pays. À la suite de notre enquête de la mi-décembre, nous les répertorions ainsi que leur destination : les chasseurs ou les bouchers. (1)
Nés pour être tués
Fruit d’un travail entrepris en 2019, la carte que nous révélons fait froid dans le dos : des dizaines de milliers d’ongulés, principalement des sangliers et des cervidés, sont détenus en captivité pour combler le plaisir de tuer ou les papilles des amateurs de faune transformée en chair à pâté. En effet, qu’ils soient un jour relâchés dans un « espace naturel » ou expédiés à l’abattoir, ces animaux connaissent le même funeste destin : mourir dans le sang. Seules variantes à leur sort : le temps qui précède leur agonie et les méthodes employées pour les persécuter. Après des heures de traque ou de transport, les uns périssent sous les balles, d’autres sous les coups d’épieu ou encore déchiquetés par les chiens.
Bras de fer avec l’administration
Le recensement des élevages exploitant officiellement des animaux sauvages pour leur faire subir ce type d’horreurs n’est pas une sinécure. Bien que le Code de l’environnement prévoie que toute personne est en droit d’accéder à ces informations, nous avons dû batailler ferme avec les services préfectoraux pour les obtenir. Courriers et relances n’ont cependant pas suffi pour inciter certains départements à sortir de leur silence radio. Très souvent, nous avons été obligés de saisir la CADA (Commission d’accès aux documents administratifs) pour qu’ils bougent. Mais, malgré l’avis favorable de celle-ci, des administrations refusent encore de nous répondre. La carte que nous publions aujourd’hui ne donne donc pour le moment qu’un aperçu d’une réalité probablement bien pire. Nous comptons faire toute la lumière sur l’ampleur du problème, en poursuivant nos enquêtes et en luttant pour recueillir des renseignements. Et s’il faut en passer par la justice pour parvenir à nos fins, nous attaquerons les préfectures qui ne veulent pas coopérer !
Note
(1) D’après l’article R. 413-24 du Code de l’environnement (https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006837792), les établissements se livrant à l'élevage, à la vente ou au transit des espèces de gibier dont la chasse est autorisée sont répartis en deux catégories:
- Catégorie A : Les établissements dont tout ou partie des animaux qu'ils détiennent sont destinés directement ou par leur descendance à être introduits dans la nature.
- Catégorie B : Les établissements dont tous les animaux qu'ils détiennent ont une autre destination, notamment la production de viande.
Commentaires 16
Claudie | jeudi 27 janvier 2022
Merklin | mercredi 26 janvier 2022
Cricri2443 | vendredi 28 janvier 2022
MARITHE | mercredi 26 janvier 2022
antichasse | mercredi 26 janvier 2022