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Chiens et chats : fin de la vente en animalerie, début du « click & collect »

Chiens et chats : fin de la vente en animalerie, début du « click & collect »

Mis à jour le 17 avril 2024

C’est une innovation de la loi du 30 novembre 2021 : la vente de chiens et chats dans les animaleries est devenue illégale depuis le 1er janvier 2024. Si « sur le papier », c’est une avancée pour lutter contre les achats irréfléchis et irresponsables, dans les faits… à peine entrée en vigueur, la disposition est déjà aisément détournée. One Voice s’insurge contre cet abus.

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Photo : Jo-Anne McArthur/One Voice

Depuis quelques jours déjà, nous recevons une multitude de signalements partout en France nous informant que telle ou telle animalerie continue d’exposer et de vendre des chiots ou des chatons. Mais certains mettent aussi en lumière des manœuvres encore plus abjectes.

Des animaux vendus en « click & collect » comme des objets

Certaines animaleries, refusant de mettre un terme à leur business désormais illégal, proposent de nouveaux services : pour éviter les pertes d’argent, elles encouragent désormais à acheter l’animal sur le site Internet de leur enseigne, avant de venir le récupérer au magasin. Comme on le ferait pour ses courses…

Sans même chercher à se cacher, elles précisent d’ailleurs que les chiots continuent d’être livrés à la boutique malgré l’interdiction de vente qui date de près de deux semaines ! Juste après le vote de la loi de 2021, nous dénoncions déjà l’absence de mise en œuvre des mesures dans des animaleries de la Côte d’Azur.

Le ministère de l’Agriculture instigateur

Mais peut-être que nos dirigeants n’avaient pas anticipé cette éventualité ?… Il n’en est rien. C’est le ministère de l’Agriculture lui-même qui a évoqué cette idée, proposant d’encadrer cette pratique au lieu de l’interdire :

« Le ministère de l’Agriculture a indiqué [...] que cette interdiction de cession consiste en une interdiction de la présentation physique des chiens et des chats dans les animaleries et non en une interdiction plus générale de cession de ces animaux par les animaleries. Le ministère considère donc que, si les animaleries ne sont pas autorisées à présenter en la vente, en animalerie, des chiens et des chats, elles peuvent les céder en ligne à titre onéreux. Le ministère est donc en train d’expertiser cette activité, notamment pour envisager l’encadrement des modalités de détention de chiens et des chats ainsi que les conditions de remise des animaux. Le ministère estime qu’une modification des dispositions réglementaires ou une instruction sera nécessaire à ce sujet. (sic) »

Une interdiction largement insuffisante

L’esprit de la loi est totalement perverti, et les achats impulsifs vont pouvoir continuer. Si l’on ne fait rien, cela n’ira pas en s'arrangeant, car les événements type salons du chiot sont, eux, toujours légaux et piétinent allégrement le délai de réflexion, mesure déjà minimale imposée par la loi. Et comme le commerce d’animaux a de beaux jours devant lui, les petites annonces de particuliers sont elles aussi toujours d’actualité. Nous demandons la fin des ventes en ligne, et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons déposé plainte contre Leboncoin en novembre dernier.

Les rongeurs, poissons, oiseaux ou reptiles ne sont, eux, pas protégés et continuent d’être vendus comme de simples objets de consommation alors que les associations déplorent chaque année une augmentation de leur abandon.

Tant que les animaux seront monnayés comme des objets puis jetés, les maltraitances de nos compagnons perdureront. Réclamons ensemble un plan d’urgence contre l’errance féline pour mettre fin aux abandons et aux abattages en fourrière.

Lola Rebollo
Hr blog

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Commentaires 22

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trochu | lundi 12 février 2024

Mais quelle honte ce ministre de l'agriculture et ce gouvernement. Moi aussi je pensais que ces « ventes et achats » de chiens et chats comme de simples marchandises étaient interdites définitivement. C'est incroyable que lorsqu'il s’agît des animaux, toute la malhonnêteté est permise, toute la fraude et toute l'indifférence et le non-respect des lois, comme s'ils étaient inférieurs ou peu importants aux yeux de ce gouvernement, ce qui est le cas malheureusement. MERCI à vous ONE VOICE, de continuer à dénoncer et à tout faire afin que cette interdiction soit bien réelle et appliquée car ce n'est que lamentable et pitoyable.

Isaline | vendredi 26 janvier 2024

Et bien je suis surprise de lire cet article, je pensais que c'était terminé mais finalement ça continue mais d'une autre manière.
C'est honteux !!
Stop à ces ventes, il y a assez d'animaux dans les refuges à adopter.

Monica | lundi 22 janvier 2024

Arrêt total des ventes d'animaux en animaleries.
Pourquoi encore autant d'élevages d'animaux pour la vente alors qu'il y en a tellement qui sont abandonnés et ne demandent qu'à être adoptés ????

Yvabra | lundi 22 janvier 2024

Encore une question de la plus haute importance : un animal ne s'achète pas sur catalogue ou sur un coup de coeur , ce n'est pas un objet , tout cela favorise évidemment les abandons ,laissant ces pauvres bêtes dans la détresse ! La loi doit être revue et les interdictions strictement appliquées !Vous seuls pouvez agir dans ce sens heureusement!