

Journée mondiale des chevaux : soyons à la hauteur du lien qui nous unit
Pour la Journée mondiale des chevaux, One Voice rappelle les nombreuses formes de souffrances que nous, humains, notre société et nos lois, imposons à ces animaux parmi nos plus anciens compagnons depuis la préhistoire. Spectacles, cirques, courses, expérimentations, tourisme, abattoirs, chasse à courre… nous ne sommes décidément pas à la hauteur des fidèles et extraordinaires partenaires qu’ils ont été pour l’essor de notre espèce et qu’ils continuent d’être.
L’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré le 11 juillet « Journée mondiale du cheval » en appelant à célébrer leur rôle dans l’évolution de l’espèce humaine : « Peu d’animaux ont contribué au progrès de l’humanité de manière aussi profonde — et discrète — que le cheval. » Ce lien historique est hélas à sens unique. En France, chevaux comme poneys subissent toujours d’innombrables maltraitances et leur destination finale est quasi systématiquement l’abattoir. Ces pratiques, camouflées en habitudes, banalisent l’inacceptable.
« L’homme est la plus piètre conquête du cheval »
Cette citation du linguiste belge Jules Feller résume bien les manquements de notre espèce envers les équidés.
Considérés comme des objets jetables et interchangeables, certains ne connaissent que souffrances et mort programmées dans le cadre de l’expérimentation animale, bien que ces pratiques opaques entretenues par les laboratoires soient réprouvées par l’opinion publique. D’autres sont maltraités, traînés sans respect ni dignité dans des spectacles ou des cirques, de ville en ville. Quand ils ne sont pas attachés, loin des prés d’herbe fraîche et d’accès à l’eau, on les force à déambuler dans des postures douloureuses. D’autres enfin sont contraints de donner jusqu’à leur vie sous les applaudissements et les rires des spectateurs dans les corridas où leurs yeux sont masqués tant la violence est omniprésente.
Peu importe les conditions de santé ou météorologiques, les humains les exploitent pour divertir les touristes ou alimenter l’addiction aux jeux d’argent, en les poussant jusqu’au bout de leurs forces sur les hippodromes. N’oublions pas les individus exploités dans les épreuves d’équitation, la chasse à courre, ni ceux qui figurent parmi les nombreuses victimes collatérales des chasseurs.
Les abus sont partout, y compris dans les centres équestres qui accueillent des enfants et adolescents en prônant « des expériences riches en partage et en émotion ». Derrière les jolies pancartes, combien de box étroits, sales et sombres, de coups, de solitude et d’absence de soins ? Des actes de maltraitance sont parfois commis devant les jeunes.
Les équidés servent aussi de défouloirs et sont victimes d’actes de cruauté de la part de certains humains, souvent dans la continuité des mauvais traitements infligés dans l’intimité des foyers. One Voice œuvre pour faire reconnaître ce lien entre maltraitance animale et violences domestiques depuis 2007.
Dénoncer pour mieux les défendre
Il n’est pas une exploitation des équidés par les humains qui ne soit indigne de leur sensibilité, de leur empathie, de leur intelligence, et motivée par l’argent.
Ainsi, le temps est loin des tarpans, qui évoluaient dans les plaines et forêts d’Europe de l’Est. Aujourd’hui, les chevaux de Przewalski, galopant dans les steppes kazakhes, et les mustangs, revenus à l’état sauvage dans l’Ouest américain, demeurent les derniers chevaux libres de notre planète.
Depuis plus de vingt ans, One Voice se bat pour eux, les défend tout en révélant les pratiques inacceptables dont ils sont victimes et qui sont bien ancrées dans notre quotidien.
Dénoncer ces cruautés, c’est aussi interpeller plus largement sur l’urgente nécessité de changer de paradigme. Si nous continuons d’abattre nos fidèles amis à des fins alimentaires non essentielles et commerciales, comment pouvons-nous avancer collectivement vers un monde sans violence vis-à-vis des animaux ? Comment une loi qui prétend « lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes » peut-elle toujours considérer qu’une vie en box comble leurs besoins essentiels du moment qu’il leur permet de « se coucher » ? Où est la considération qui leur est due dans la légalité de leur captivité et de leur exploitation dans les cirques itinérants, ou leur éventrement en direct dans les arènes de corrida ?…
Battons-nous pour eux, pour la reconnaissance de leurs droits fondamentaux dans notre société.
Demandez avec nous que chevaux et poneys ne fassent plus partie de la catégorie des animaux de rente, et que leur soit conféré le statut d’animal familier afin qu’ils bénéficient de la même protection que les chiens et les chats.