Victoire pour les macaques en Italie!

Victoire pour les macaques en Italie!

Expérimentation animale
29.01.2020
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Le Conseil d’État italien annule le jugement précédent et suspend les expérimentations des universités de Turin et Parme qui consistaient à rendre six macaques aveugles!

Le plus haut tribunal de droit administratif reconnaît pleinement les droits des animaux, contre l’avis des universités et du ministère de la Santé. La partenaire italienne de One Voice au sein de la coalition internationale ECEAE pour mettre fin à l’expérimentation animale en Europe, la LAV, vient donc de gagner ce bras de fer. Avec elle, interpellons le ministre Roberto Speranza afin qu’il révoque l’autorisation des expériences et permette de libérer les macaques. 425 300 personnes ont déjà signé la pétition de la LAV à cette fin. #CIVEDIAMOLIBERI !

Le Conseil d’État italien (Consiglio di Stato, la Cour suprême du droit administratif en Italie), appuyant la plainte de LAV, a annulé un précédent jugement du tribunal administratif régional du Latium. Il prononce l’arrêt de la fameuse expérience que les universités de Turin et Parme étaient en passe d’effectuer sur six macaques. Les animaux devaient être rendus aveugles (avant d’être euthanasiés) pour les besoins d’une recherche sur un trouble spécifique de la vision appelé « vision aveugle ». Selon le Conseil d’État, le ministère de la Santé n’a pas été en mesure de prouver qu’il n’existait aucune alternative aux opérations invasives menées sur le cerveau des macaques. D’après les juges, les chercheurs ont le devoir de démontrer que la souffrance que leurs expériences peuvent causer aux animaux est inévitable, et que l’« utilisation » de ces derniers à des fins scientifiques est le seul moyen de mener à bien la recherche. Le même devoir incombe au ministère de la Santé qui autorise cette recherche.

En comparant les divers droits et intérêts en présence (droits des animaux d’une part, liberté de la science et de la recherche d’autre part), le Conseil d’État a décidé que la protection et la sauvegarde des animaux prévalaient. La Cour a également condamné le ministère et les universités à rembourser 3000 euros à LAV pour ses frais de justice.

Quelques jours avant l’audience judiciaire, le ministère a diligenté une inspection dans les laboratoires de l’université de Parme pour montrer que les conditions dans lesquelles étaient détenus les macaques étaient optimales. Or, le rapport consécutif à cette visite était clairement incomplet et pourvu de nombreuses lacunes. Il ne tenait pas compte de plusieurs paramètres relatifs au bien-être animal tels que la lumière, le bruit, l’exercice physique, le fouissage, la manipulation et les activités cognitives adaptées à l’espèce.
 

Ce jugement représente une véritable percée par rapport au flou entretenu autour de ce projet afin de camoufler son absence de prérequis et ses incohérences.
À présent, avec notre aide et la mobilisation citoyenne, la LAV, qui depuis l’été dernier mène la campagne #civediamoliberi assortie d’une pétition signée par quelque 425 300 personnes, enjoint le ministre de la Santé Roberto Speranza de révoquer l’autorisation de l’expérimentation et de libérer les macaques. Ces animaux ont été capturés dans le désert, amenés en Chine et, de là, envoyés en Europe, contraints de vivre en cage pour les soi-disant besoins d’une expérience déjà conduite par le passé et qui s’est avérée dénuée de tout bénéfice pour les patients.
 

Par ailleurs, quelques jours auparavant, la Commission européenne, répondant à une question sur les fonds « Horizon 2020 » et la Directive sur la protection des animaux, a déclaré que des projets scientifiques comme celui-ci ne peuvent être financés que sur la base des autorisations nationales existantes — ce qui n’est pas le cas pour l’Université de Turin…

«Nous voulons célébrer ce fantastique épilogue avec les centaines de milliers de personnes qui ont signé la pétition pour la défense des macaques et manifesté pacifiquement à nos côtés dans les rues de Turin, Parme et Rome. Cette victoire juridique, fruit d’une si longue bataille, est essentielle pour mettre fin dès maintenant aux expériences sur ces animaux et les mettre à l’abri d’opérations invasives.»

a déclaré Gianluca Felicetti, président de LAV.  

Muriel Arnal, présidente et fondatrice de One Voice ajoute :

«Il est nécessaire à présent d’obtenir la libération de ces macaques, afin qu’ils puissent avoir une fin de vie digne d’être vécue ! En France, les expériences de ce type sont encore légion, et il est très difficile d’obtenir de telles informations sur les expériences. Le monde de la recherche doit évoluer, et investir massivement dans d’autres méthodes, excluant tout test sur des animaux !»

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