

Vers la fin de la vente de chiens et chats en animalerie dans toute l’Union européenne ?
Photo : Jo-Anne McArthur/One Voice
En 2025, à la suite d’une proposition de la Commission européenne, le Parlement européen votera pour faire adopter plusieurs mesures sur le bien-être et la traçabilité des chiens et des chats au sein de l’UE. Nous leur avons écrit pour leur faire part de notre soutien, et les alerter au sujet des manœuvres frauduleuses qui ont cours dans notre pays pour contourner les interdictions déjà existantes. Nous restons mobilisés et continuons à sensibiliser l’opinion à la condition des chats et chiens en France et en Europe.
Si le texte initial augure des avancées, abandonnant l’identification par tatouage au profit des puces électroniques, imposant de nouvelles normes aux établissements d’élevage, interdisant les mutilations à des fins esthétiques (coupe des oreilles, de la queue), les premières modifications proposées par les eurodéputés s’avèrent elles aussi prometteuses.
La fin de la vente en animalerie, oui, mais les dérives doivent cesser
Depuis un an, nous alertons l’opinion sur les stratégies mises en place en France, avec la complicité du ministère de l’Agriculture, pour contourner l’interdiction : le “click and collect ».
Pourtant en vigueur depuis le 1er janvier 2024, la loi sur la maltraitance animale a fait l’objet d’un grave détournement. Totalement contraire à l’objectif de l’interdiction, ce type de pratiques continue d’être encouragé par les vendeurs qui poussent désormais les clients à acheter des animaux sur leur site Internet et à les récupérer ensuite en magasin, comme de vulgaires objets du quotidien. Nous avons demandé aux eurodéputés d’inclure une proposition afin d’y mettre un terme.
Le fléau du trafic en ligne
Nous avons également soutenu la proposition de création d’un système permettant de vérifier les numéros d’identification des chiens et chats sur les annonces des plateformes en ligne. Ces sites sont la porte ouverte à toutes les dérives, qu’il s’agisse d’individus provenant d’« usines à chiots », ou de particuliers peu scrupuleux faisant reproduire leurs compagnons sans autorisation en vue de se remplir les poches.
Depuis que nous avons engagé le combat avec notre partenaire contre Leboncoin, plusieurs milliers d’annonces illégales concernant des milliers de chiots et chatons ont été signalées et supprimées, prouvant bien l’ampleur du trafic en ligne ! Plusieurs plaintes ont d’ailleurs été déposées et sont toujours en cours d’instruction. Nous espérons que ce premier pas de la part de l’UE fera diminuer le trafic, jusqu’à ce que la vente d’animaux sur Internet soit tout bonnement interdite.
« Hypertype » : quand « beauté » devient synonyme de souffrance
Pour des critères soi-disant esthétiques, certains éleveurs n’hésitent pas à pousser à l’extrême la sélection génétique afin de « produire » des animaux avec des caractéristiques morphologiques mettant à mal leur santé. Bouledogues qui ne peuvent plus respirer, Chihuahuas ou Cavaliers King Charles sélectionnés pour leurs gros yeux et leur tout petit crâne… beaucoup de souffrances qui poussent d’ailleurs certains pays à légiférer, comme la Norvège ou les Pays-Bas. La Commission européenne semble reconnaître le problème, puisqu’elle propose d’interdire les hypertypes et leur présentation lors des salons et expositions.
Dressage violent
Il y a plusieurs années, nous avions révélé, images à l’appui, la violence du dressage de chiens pour le ring. Colliers à pointes, électrocutions, étranglement… de véritables séances de torture pour les animaux. En 2023, une proposition de loi a été déposée pour interdire ces outils coercitifs, mais n’a à ce jour toujours pas été examinée par le Sénat. Si le projet de texte de la Commission va dans le bon sens en interdisant les colliers électriques dans les établissements de vente et de garde de chiots et chatons, il n’est pas pensable de s’arrêter là. Ces engins de souffrance doivent être prohibés partout, notamment dans les clubs canins, mais également chez les particuliers.
Le projet de règlement est actuellement en cours d’examen à la Commission de l’agriculture et du développement rural. Les eurodéputés y apportent en ce moment leurs amendements, avant un premier vote en commission prévu début avril, suivi d’un vote au Parlement prévu en mai ou juin.
Signez la pétition pour des lois réellement protectrices de nos compagnons félins et canins.