Vénerie sous terre des blaireaux : quand les préfectures s’emmêlent les pinceaux

Vénerie sous terre des blaireaux : quand les préfectures s’emmêlent les pinceaux

Chasse
26.07.2023
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L’État n’est jamais à court d’imagination lorsqu’il s’agit de nous empêcher de dénoncer des actes illégaux. En Ille-et-Vilaine, le préfet a ainsi adopté non pas un, non pas deux, mais trois arrêtés autorisant le déterrage des blaireaux au printemps et en été. Chacun abrogeant le précédent. Sans doute espérait-il que nous n’arriverions pas à suivre. C’était peine perdue : non seulement nous avons obtenu la suspension de ce mode de chasse, mais le préfet s’est retrouvé lui-même perdu dans cette stratégie.

Alors que la justice nous a massivement donné raison et a suspendu le déterrage des blaireaux dans de nombreux départements, un vent de panique souffle sur les préfectures, qui se perdent dans leurs propres stratagèmes pour nous mettre des bâtons dans les roues et nous empêcher de sauver les blaireaux. Cette année, l’Ille-et-Vilaine s’est particulièrement illustrée…

Non pas un, non pas deux, mais trois arrêtés !

Acte premier : le 1er juin 2022, le préfet autorise une période complémentaire de vénerie sous terre du 1er au 30 juin 2023. Acte 2 : le 5 janvier 2023, il signe un nouvel arrêté, abrogeant celui du 1er juin, et autorisant le déterrage… du 1er au 30 juin 2023. On a déjà du mal à suivre ! Acte 3 : le 16 mai 2023, rebelotte ! Un nouvel arrêté abroge celui du 5 janvier 2023, et autorise la vénerie sous terre du 1er juin 2023 au 14 septembre 2023.

Dans ce labyrinthe se cache en réalité une stratégie claire : multiplier les tentatives de nous déstabiliser, en espérant que nous nous perdions dans ces publications et ces abrogations à répétition. Sur un malentendu, ça pourrait passer !

L’arroseur arrosé, et les blaireaux sauvés

Mais ces stratégies n’ont pas fonctionné : nous avons attaqué ces décisions et, le 16 juin 2023, avec AVES, nous avons obtenu victoire. Aucun blaireau ne sera déterré dans le département cet été.

Quelle ne fut donc pas notre surprise de recevoir, quelques semaines plus tard, un mémoire en défense de plusieurs dizaines de pages, dans lequel le préfet défendait bec et ongles un acte… qu’il avait lui-même abrogé !

Nous avons immédiatement averti le tribunal de cette situation ubuesque. Le 18 juillet, le juge n’a pu que constater que nous avions déjà obtenu entière satisfaction, et que la préfecture défendait un arrêté qui n’existait plus…

Une leçon que devraient retenir les représentants de l’État : ces stratagèmes pour permettre à tout prix aux chasseurs de tuer des blaireaux ne fonctionnent pas et ne font que renforcer notre détermination à porter la voix de ces animaux massacrés par milliers – petits y compris – pour le plaisir de quelques-uns.

Pour sauver toujours plus de blaireaux des pinces, des pelles et des fusils des chasseurs, signez notre pétition pour l’abolition de la vénerie sous terre, et soutenez-nous !

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