Une fois de plus, un tribunal relève l'illégalité de la chasse des galliformes
Il était temps ! Le jugement était attendu dans ce dossier ancien qui nous opposait à la préfecture de l’Ariège depuis 2020. Chaque année, depuis trois ans, nous attaquons les décisions qui transforment les grands tétras, lagopèdes alpins ou les perdrix grises des Pyrénées en cibles vivantes dans ce département (et dans bien d’autres). Le tribunal administratif de Toulouse a tranché ce 19 décembre : l’arrêté préfectoral était illégal, les massacres d’oiseaux de montagne, que le jugement ne ramènera malheureusement pas à la vie, aussi.
Les galliformes ont été tués illégalement en Ariège
Dans notre recours, nous dénoncions un grand nombre d’irrégularités. D’abord parce que, comme souvent, l’État n’a pas pris la peine d’exposer objectivement au public les impacts de ces chasses sur des espèces déjà lourdement menacées – réchauffement climatique, aménagement de la montagne, tourisme, exploitation forestière, etc. Mais aussi parce que le recours aux fusils n’est jamais acceptable, a fortiori lorsque les animaux concernés sont en situation de vulnérabilité. Les juges toulousains l’ont confirmé.
Ce dossier constitue le point de départ de notre combat pour les galliformes de montagne. Un combat difficile en raison de l’acharnement d’une petite minorité soutenue par l’État à vouloir maintenir un « loisir » morbide. Mais ce combat porte ses fruits : cette année, nos actions ont permis de sauver plus de 1000 oiseaux dont les préfets avaient autorisé la mise à mort. Des Hautes-Alpes aux Alpes-de-Haute-Provence en passant par la Savoie et l’Isère, toutes ces vies sauvées sont autant d’individus qui pourront profiter paisiblement des sommets enneigés.
Pour l’interdiction pure et simple de la chasse des galliformes !
Pour toutes ces espèces, nous approchons dangereusement du point de non-retour, à l’image des grands tétras. À l’époque, les chasseurs affirmaient la main sur le cœur qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que, “premiers écologistes de France”, il fallait leur faire confiance pour protéger ces oiseaux… Pendant ce temps, ils continuaient à sillonner les massifs à la recherche de leurs cibles. Aujourd’hui, les grands tétras ont quasiment disparu, au point que le Conseil d’État en a interdit la chasse pendant cinq ans. Mais, prêts à tout quand il s’agit de tuer des animaux, les chasseurs ont choisi d’attaquer cette décision. Ne cédant pas à leurs arguments fallacieux, le Conseil d’État a fort heureusement rejeté leur demande.
Cette tactique, ils l’utilisent actuellement pour tous les autres galliformes. Si nous n’agissons pas, l’hécatombe se poursuivra et les derniers survivants feront figure de vestiges d’un temps lointain où les activités humaines délétères n’avaient pas encore décimé des populations entières.
Ensemble, refusons les massacres ! Signez notre pétition pour une réforme radicale de la chasse.