Toujours plus de chiens fournis aux labos... Fermons l'élevage au lieu de l'agrandir!

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Expérimentation animale
19.04.2018
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L'élevage de chiens pour les laboratoires que nous suivons de près, tente de s'agrandir. L'expérimentation animale fait mal, ce sont les méthodes substitutives qu'il faut encourager!

L’élevage de chiens pour les laboratoires que nous suivons de près, cherche aujourd’hui à faire régulariser son agrandissement. Les éleveurs attendent que l’Etat adoube l’important dépassement du nombre autorisé de chiens. Nous demandons la fermeture de cet élevage au préfet. L’expérimentation animale doit diminuer, et non augmenter comme on le constate encore tristement. Ce sont les méthodes substitutives qu’il faut encourager!

L’élevage et l’expérimentation, c’est souffrance sur souffrance.

L’élevage de chiens de Mézilles dans l’Yonne, fournit des chiens pour les laboratoires. D’après les chiffres disponibles, c’est le plus gros élevage de ce type en France. 

Dans ce lieu, jusqu’à 500 femelles Beagle et Golden Retriever sont mises à la reproduction sans fin pendant des années et des années. Leurs petits leur sont arrachés pour être envoyés subir des expériences. Et une fois malades ou trop vieilles, que deviennent-elles? Sont-elles elles aussi vendues vivantes ou bien tuées puis vendues en morceaux?

Mais ce sont des êtres sentients qui vivent là! Pour l’écrasante majorité, ce sont des chiens qui y voient le jour… jour qu’ils verront, somme-toute, si peu!

Que ce soit dans l’élevage ou dans les laboratoires, les lieux de vie de ces êtres si doux sont des lieux de détention où aucune prise en compte de leur bien-être n’est ménagée. Ici peu de confort, pas d’attention ni de caresse, entassés dans des cours ou des box froids.

Plusieurs fois par semaine sans trêve, des camionnettes spécialement affrétées les emportent de l’élevage vers les paillasses des laboratoires, et leurs « animaleries ». Ces chiens particulièrement sociaux sont alors séparés de leurs compagnons, frères sœurs. Une fois là-bas, souvent enfermés dans des cages carrelées, ils ne verront plus le ciel, et subiront des tests, certains jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Certains peuvent être engraissés, rendus obèses pour mieux tester des techniques de chirurgie bariatrique. D’autres pourront avoir des os brisés, pour l’étude de prothèses, des femelles pourront subir des avortements et des césariennes forcées pour disséquer le pancréas de leurs chiots…

Si les chiens expérimentés vivent le pire des calvaires, qu’en est-il des autres animaux ?

En France, les chiens font partie des animaux les plus et les mieux protégés de tous, grâce à leur statut d’animaux de compagnie. Pourtant, les laboratoires ont recours à eux de manière croissante pour expérimenter des produits toxiques, irritants, dangereux, tester de nouvelles techniques chirurgicales, ou encore disséquer des parties de leur corps. La législation européenne stipule bien que l’usage des animaux pour l’expérimentation animale doit se réduire, se raffiner, et être remplacée (les 3R) par des méthodes substitutives, telles que les simulations par ordinateur, le croisement des résultats d’autres expériences passées, ou même l’expérimentation in vitro sur des cellules souches… Pourtant, ces méthodes peinent à s’imposer comme il se doit, la recherche n’investit pas suffisamment dans leur développement, alors même que les preuves s’accumulent sur l’obsolescence de certains protocoles et les scandales sanitaires liés à des médicaments testés sur animaux (comme par exemple, le médiator).

Si les chiens Beagle et Golden Retriever, si doux, coopérants et aimants vis à vis des humains, sont élevés et utilisés en nombre croissant pour subir des traitements souvent cruels dans les mains des expérimentateurs, qu’en est-il des animaux moins protégés par la loi, tels que les singes, les lapins, les rats, les souris, les cobayes, les hamsters…?

Où sont-ils emportés ? Quels sont ces laboratoires qui font une si grande « consommation » de chiens ?

Une volonté politique doit s’affirmer !

Une demande de régularisation qui interroge

En septembre dernier, nous avions rencontré la directrice de cabinet du préfet de l’Yonne. Nous lui avions présenté notre rapport sur les beagles et demandé de prendre en considération notre demande de fermeture de l’élevage. Ce n’est pas en pérennisant et en agrandissant les capacités d’accueil des élevages que l’on obtiendra la fin des tests sur animaux. 

L’avis publié fait mention de la taille des installations, de l’évacuation des fluides, en apparence, rien que du technique. Mais en y regardant de plus près… 

A Mézilles, l’inspection a dénombré plus de 1500 chiens dont 1300 de plus de 4 mois, alors que l’autorisation ne vaut que pour 500 chiennes adultes. L’élevage, qui ne semble pas respecter les normes, demanderait donc une régularisation de l’autorisation précédente. Il y a 15 ans nous avions enquêté sur cet élevage, puis nous avions remis plus de 350’000 signatures au ministère de la Recherche pour exiger l’interdiction des expériences sur les chiens et les chats. 

L’État va-t-il encore trancher en faveur du puissant lobby de l’expérimentation animale ou va-t-il enfin prendre la mesure de l’enjeu de la souffrance des animaux, et cesser d’entretenir un système dépassé?

Les actions engagées par One Voice

L’avis d’enquête est paru le 23 mars 2018, pour 30 jours. Le 18 avril, 6 jours avant la clôture, il n’y avait toujours aucun commentaire public dans le registre d’enquête. Peut-être espéraient-ils passer inaperçus… 

Nous vous enjoignons d’écrire avant le 24 avril prochain à enquete-publique-649@registre-dematerialise.fr ou directement sur le site de l’enquête publique contre l’agrandissement de cet élevage de chiens voués à l’expérimentation animale! 

Nous avons écrit toutes nos objections techniques à l’enquêteur sur la demande de régularisation de l’élevage, et écrivons au préfet. Si la souffrance des chiens destinés à l’expérimentation animale ne touche pas le cœur des autorités, nous espérons qu’ils entendront au moins nos arguments concernant les risques pour l’environnement de cette concentration de chiens.

Nous appelons également à un grand rassemblement devant la préfecture de l’Yonne à Auxerre le 9 juin prochain à 14 heures, et vous invitons à signer la pétition que nous remettrons au préfet. Pour les chiens et tous les animaux victimes d’expérience, merci de votre mobilisation! 

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