Samba : la tragédie a assez duré!
Depuis 2002, One Voice se bat pour faire reconnaître le martyre de Samba. Capturée au Kenya alors qu’elle était bébé, cette éléphante endure un calvaire au sein d’un cirque français. Cela doit cesser! Nous engageons une procédure juridique contre la Préfecture des Bouches-du-Rhône pour qu’elle prenne ses responsabilités et ne tolère plus longtemps de telles cruautés dans un établissement qui lui est rattaché.
Jusqu’à quel point un animal doit-il être persécuté pour que les humains admettent sa souffrance? Jusqu’où les dresseurs peuvent-ils aller sans qu’un frein soit mis à la violence? Voici 32 années que Samba a vu le jour et presque autant qu’elle endure un véritable enfer. Depuis 17 ans que nous avons rencontré cette éléphante séquestrée par un cirque français, nous nous battons pour la sauver.
Enquêtes, expertises, rapports, pétitions, manifestations, actions juridiques, création d’un comité de soutien, sensibilisation du public et des autorités pour dénoncer sa maltraitance quotidienne et ses conditions de détention infâmes ne respectant pas ses besoins les plus élémentaires… Nous menons ce combat sans relâche, mais l’exploitation de Samba continue d’être tolérée, applaudie même lors des numéros qu’elle exécute sous la menace de l’ankus. Son drame s’éternise et va finir par la tuer.
Des supplices à répétition
Les dernières images rapportées par nos enquêteurs parlent d’elles-mêmes. Samba est à bout. Plus maigre que jamais, gisant à même l’asphalte dans un enclos minuscule et dénué de tout enrichissement, elle ne montre que son dos, seule face au malheur, immobile. On la croirait morte. Pourtant, non. Pas encore. Lorsqu’elle se redresse, elle reprend ses mouvements stéréotypés d’automate au seuil de la folie. Et l’on se demande comment elle a résisté si longtemps aux traumatismes incessants de son existence.
Les souvenirs de ses premiers mois de vie ne l’ont jamais quittée. Peut-être est-ce à eux qu’elle parvient à se raccrocher? Ces 12 mois où elle a goûté la saveur du bonheur, juste après sa venue au monde au Kenya, quand elle était encore libre et entourée des siens… Rien ni personne ne pourra lui faire oublier les gestes d’amour de sa mère, l’attachement indéfectible de sa famille, les jeux complices avec les petits de son âge, le plaisir des longues marches dans la brousse africaine, la joie des baignades en commun. Pourtant, ce bonheur-là lui a été arraché, très tôt. Radicalement. Un jour, des chasseurs sont venus massacrer son troupeau. Un jour, sa mère a été assassinée sous ses yeux. Samba n’avait alors qu’un an. Et ce jour-là, si elle fut l’une des seules à ne pas être tuées physiquement, sa capture a provoqué la plus lente et déchirante des agonies… Une plongée vers le néant, absurde et cruel, qui se prolonge encore, en ce moment même!
Ne cautionnons pas l’horreur!
Laisserons-nous à cette image d’un éléphant traumatisé et maltraité le dernier mot? Souhaitons-nous abandonner Samba à ses bourreaux jusqu’à son ultime souffle? Depuis 2002, One Voice se mobilise pour que sa cage ne devienne pas son tombeau. En 2019, nous ne désarmons pas! Nous réclamons que la souffrance de Samba soit enfin reconnue et que des mains aimantes puissent prendre soin d’elle!
Même si la préfecture des Bouches-du-Rhône, où le cirque est enregistré, fait toujours la sourde oreille à nos appels après toutes ces années, nous avons engagé une procédure juridique à son encontre. Cette administration a le devoir d’imposer à ceux qui se disent « propriétaires » de Samba son transfert immédiat dans un sanctuaire. Les charges qui pèsent contre eux, les preuves que nous détenons, sont suffisamment lourdes pour garder l’espoir d’obtenir gain de cause. À moins de vouloir se voiler la face et continuer à protéger des tortionnaires.