Renards, corbeaux, corneilles : un acharnement sans fin dans la Nièvre et le Jura
Dans la Nièvre et le Jura, les préfets s’acharnent contre les renards, les corbeaux freux et corneilles noires qui sont déjà classés comme « susceptibles d’occasionner des dégâts ». Ces animaux peuvent être tués partout et tout le temps ! Comme si cela ne suffisait pas, les préfets de ces deux départements ont ordonné des battues administratives pour en massacrer toujours plus. Face à cet entêtement incompréhensible, nous défendons bec et ongles ces mal-aimés devant les tribunaux. Nous attendons désormais les dates d’audience du tribunal administratif de Dijon et de la cour administrative d’appel de Nancy.
L’actualité est bien sombre pour les « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts ». La sortie de l’arrêté ministériel du 3 août 2023 a signé la prolongation du droit de mise à mort illimitée des renards, belettes, martres, fouines, geais des chênes, pies bavardes, étourneaux sansonnets, corneilles noires et corbeaux freux. Nous avons attaqué cette liste de la honte en espérant que le Conseil d’État tranche en faveur de ces animaux encore considérés à tort par certains comme « nuisibles ». Et comme l’acharnement contre ces mal-aimés n’a pas de limite, les préfets n’hésitent pas à aller plus loin en ordonnant en plus des battues administratives, qui autorisent à tuer ces animaux toute l’année, partout et tout le temps ! Exemples dans la Nièvre et le Jura.
Dans la Nièvre, tuer les renards… pour garder le monopole du massacre des faisans et perdrix d’élevage !
Dans ce département, les renards ont été pris pour cible par le préfet. À l’été 2022, il a adopté plusieurs arrêtés ordonnant des battues administratives dans 22 communes, pour une durée de deux mois et incluant le recours aux tirs de nuit. Un véritable cauchemar pour ces animaux qui sont déjà chassés au fusil et déterrés au fond de leurs terriers dans le cadre de cette pratique sadique qu’est la vénerie sous terre.
La raison de cette tuerie ? S’assurer que les renards ne touchent pas aux faisans et aux perdrix relâchés par les chasseurs dans le but de les tuer ultérieurement ! Les chasseurs veulent réduire à néant toute concurrence, et surtout celle d’autres animaux… Et peu importe que les renards soient des auxiliaires des cultures et contribuent de surcroît à limiter la propagation de la maladie de Lyme, et qu’ils soient tout à fait capables de réguler eux-mêmes leur propre population. Une nouvelle preuve de l’absurdité totale de ces méthodes qui ne visent qu’à protéger les intérêts d’un lobby bien trop puissant.
Dans le Jura, le tribunal nous a donné raison, mais le préfet s’acharne et fait appel !
Dans le Jura, le 23 juin dernier, le tribunal avait annulé une décision autorisant une battue administrative de grande ampleur contre des corneilles noires et des corbeaux freux. Une maigre consolation pour ces centaines d’oiseaux tués en toute illégalité. Mais décidément, l’administration tient à ce qu’ils n’aient aucun répit. Depuis quelques jours, nous savons que le préfet a décidé de faire contester cette décision.
Cet entêtement a un objectif : permettre l’adoption d’arrêtés autorisant la traque d’animaux sans même avoir à organiser de consultation du public ! Bref, organiser des mises à mort méthodiques sans que personne puisse faire valoir son opposition. Que le préfet compte sur nous pour tous les défendre avec toute notre énergie devant la cour administrative d’appel.
À ce stade, il ne s’agit même plus de battues, mais tout bonnement d’acharnement contre des espèces accusées de tous les maux. Nous ne nous laisserons pas démonter par les arguments fallacieux de la préfecture et des chasseurs qui laissent entendre qu’il faudrait toujours tuer plus massivement ces animaux !