Recours et images inédites de One Voice de l’élevage de faisans et perdrix de La Peyratte destinés à la chasse
L’élevage de faisans et perdrix pour la reproduction et la chasse de La Peyratte a demandé une régularisation de son agrandissement à la préfecture des Deux-Sèvres, qui la lui a accordée. One Voice diffuse des images très récentes de l’élevage et a déposé un recours commun avec L214 contre cet arrêté, le 15 juin 2022 au tribunal administratif de Poitiers.
Que ce soit pour défendre les animaux ou protéger l’environnement, les raisons ne manquent pas de s’opposer à cet agrandissement, qui permet à l’élevage d’abîmer toujours plus la zone humide sur laquelle il est implanté.
Les déjections des oiseaux tombent en masse dans l’eau, répandant ainsi phosphore, ammoniaque et autres polluants divers dans un écosystème fragile. Or tout établissement classé tel que celui-ci aurait dû faire évaluer l’impact de son agrandissement sur l’environnement avant les travaux. Ici, non content de ne pas procéder à cette étude préalable, l’élevage n’a même pas demandé le droit initial de s’agrandir, et demandait ici une autorisation encore supérieure! Et cet agrandissement n’est pas anodin, la capacité est ainsi passée de 37000 à 95200 emplacements…
Élever des oiseaux pour le plaisir de leur tirer dessus
Comme dans de nombreux autres élevages pour la chasse dans lesquels nous avons enquêté par le passé, les oiseaux sont élevés dans des cages minuscules, leur bec est souvent percé et occulté pour éviter les blessures lors des altercations, inévitables dans des lieux si confinés, des milliers de femelles sont vouées à la reproduction pendant des années et en portent les stigmates, les œufs sont récupérés et mis en couveuse, puis les oiseaux sont placés dans des volières où ils se jettent sur les filets et ne peuvent apprendre à voler correctement.
Ils sont par la suite vendus à des équipages et fédérations de chasseurs qui les relâchent pour donner l’impression d’une « bonne santé » de l’espèce
tout en disposant de cibles vivantes totalement dociles, pensant que les chasseurs s’approchent d’eux pour les nourrir, et incapables de s’enfuir. Certains oiseaux, échappés des cages, restent d’ailleurs dans les environs, voués à une mort certaine…
Et quand ils ne peuvent être écoulés auprès des chasseurs, comme cela fut le cas après les confinements qui entraînèrent l’annulation de parties de chasse et que la grippe aviaire risquait de faire perdre beaucoup d’argent aux éleveurs, les autorités ont autorisé des périodes de chasse complémentaires. Élémentaire…
Une enquête inédite pour dénoncer la réalité vécue par les faisans et perdrix dans cet élevage
En 2020, L214 avait publié une enquête sur des oiseaux élevés pour la chasse qui avait fait grand bruit. En mai et juin 2022, les enquêteurs de One Voice se sont rendus sur place. C’était l’occasion de voir si les choses étaient différentes ici… Il n’en est rien, bien entendu. On se rend d’autant mieux compte de la taille gigantesque des lieux vus du ciel, et de la vie misérable des oiseaux qui y sont enfermés. Et dans les cages, c’est toujours la promiscuité et le grillage qui blesse les pattes…
Nous avons donc décidé d’unir nos forces autour d’un recours commun, pour attaquer cet arrêté autorisant l’agrandissement de l’élevage. Celui-ci a été déposé le 15 juin 2022 au tribunal administratif de Poitiers.
Nous sommes plus déterminés que jamais à opposer une force éthique sans faille à l’industrie et au lobby des chasseurs, et aux éleveurs qui en font partie.
Nous avons dû modifier la première version de cet article, qui annonçait par erreur que L214 avait fait des images dans le même élevage en 2020. Il s’agissait en réalité d’un élevage voisin, nos images sont donc inédites pour cette exploitation.