Piégeage : aujourd’hui un faon, combien d’autres victimes avant un sursaut ?

Piégeage : aujourd’hui un faon, combien d’autres victimes avant un sursaut ?

Chasse
17.08.2023
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Dans les Bouches-du-Rhône, un faon a été pris dans un piège à collet, énième victime de ces outils de torture qui jonchent le sol de nos campagnes.

Chaque année, des dizaines de milliers d’animaux sont piégés en France. Au-delà de sa cruauté, cette pratique constitue un danger majeur pour nombre d’entre eux, sauvages ou non, qui sont immobilisés, mutilés ou tués. Dans les environs de la commune d’Aurons, un faon a récemment été pris dans un piège à collet. Face à l’inquiétude grandissante de tous les citoyens qui craignent pour les animaux sauvages et leurs animaux familiers, nous alertons le maire pour que soit identifié l’auteur de cette pose illégale et dénonçons une nouvelle fois la pratique du piégeage.

Animaux familiers ou sauvages, aucun n’est épargné

Il y a quelques mois, nous annoncions porter plainte pour Mani, un chat qui a frôlé l’amputation après avoir été pris dans un collet. Après de longues heures de souffrance, il a finalement été libéré et sa patte sauvée in extremis. Cooper avait été sauvé d’un piège à mâchoire, et une louve avait été retrouvée étranglée dans un piège à renards dans le Gard. Nous avions déposé plainte pour eux aussi. Malgré les alertes répétées, rien ne change, et les forêts se transforment en parcours du combattant pour les animaux.

Dans le petit village d’Aurons, des habitants atterrés nous ont récemment alertés après avoir découvert un faon paniqué pris au piège dans le courant du mois d’août 2023. Pendant plusieurs heures, il est resté immobilisé, un solide fil métallique se serrant d’autant plus autour de son cou qu’il cherchait à s’enfuir.

Loin d’être anecdotiques, ces cas sont symptomatiques de l’hypocrisie de la réglementation. Pour être autorisés, les pièges sont censés être « sélectifs ». En d’autres termes, ils ne doivent fonctionner que pour les espèces classées comme susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD, ex-« nuisibles »). Comment peuvent-ils être sélectifs s’ils sont posés au milieu de la forêt, prêts à s’actionner au moindre mouvement ? En réalité, ces instruments fonctionnent de façon indiscriminée, quel que soit l’animal.

Les pièges, le cauchemar des animaux classés ESOD

Au-delà des piégeages d’individus non visés, chaque année, des renards aux fouines, des corneilles aux geais, des centaines de milliers d’animaux perdent la vie, tués par les piégeurs. Étranglés dans des collets, mutilés dans des pièges à mâchoire, maintenus par une patte souvent cassée avant d’être achevés, emprisonnés dans des cages ou emmêlés dans des filets, rien ne leur est épargné.

Le calvaire des membres de ces espèces au motif qu’elles seraient soi-disant « nuisibles » est permanent : en tout temps et tout lieu, les chasseurs font preuve d’une imagination redoutable pour en venir à bout. Alors que nous déposons un recours contre le classement de nombreuses espèces en tant qu’« ESOD » sur tout le territoire, nous appelons solennellement les autorités au sursaut et à la responsabilité, alors que nos forêts se transforment progressivement en champs de mines pour tous les animaux.

Pour le faon d’Aurons, nous avons écrit au maire de la commune afin que le piégeur soit identifié et poursuivi. Pour tous les autres, un soutien collectif est primordial ! Signez notre pétition pour une réforme radicale de la chasse, et signalez-nous tout piège qui ne ferait pas apparaître clairement le numéro d’agrément du piégeur !

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