Micha, Glasha, Bony, Mina…: les preuves accablantes de l’inertie de la préfecture du Loir-et-Cher

Micha, Glasha, Bony, Mina…: les preuves accablantes de l’inertie de la préfecture du Loir-et-Cher

Micha, Glasha, Bony, Mina…: les preuves accablantes de l’inertie de la préfecture du Loir-et-Cher
28.11.2019
Loir-et-Cher Micha, Glasha, Bony, Mina…: les preuves accablantes de l’inertie de la préfecture du Loir-et-Cher
Cirques

Dans le dossier mis à notre disposition par le tribunal administratif d’Orléans, les preuves sont accablantes contre les Poliakov, mais aussi contre les autorités qui ont année après année souligné les dysfonctionnements sans jamais prendre les mesures qu’imposait la loi. Quand elles ont fini par agir une fois publiées nos révélations sur les conditions délétères de détention des animaux, c’est uniquement sous la contrainte de la Ministre et sous l’opprobre généralisé.

Pour le bien-être des animaux, il ne suffit pas d’ordonner des visites!

En résumé, à chaque inspection, les non-conformités se répètent mais rien ne vient sanctionner les Poliakov. Depuis leur autorisation d’ouverture, et le premier contrôle en 2010, quand ils ne possèdent pas les papiers en règle de leur quinzaine d’animaux, il leur est simplement ordonné d’en faire la demande. Ces animaux pourraient être issus de filières illégales, ou même volés à des particuliers, aucune enquête n’est diligentée.

La volière ayant mis douze ans à voir le jour, les oiseaux ont donc dû vivre dans des cages minuscules remplies de fientes et de nourriture, plongés dans l’obscurité au fond d’une remorque. Encore une fois, l’administration n’a pas agi comme il aurait fallu. La « tanière » des ours et leur enclos mettent une décennie à être construits – partiellement – et ne sont pas entretenus correctement… À nouveau, malgré les mises en demeure qui s’entassent sur les étagères de la préfecture, aucune n’est suivie d’effet.
À la lecture des documents du dossier, le suivi des animaux est impossible puisqu’ils ne sont pas déclarés, disparaissent (une biche, un singe), leur santé laisse à désirer (des chevaux et poneys non parés aux sabots bien trop longs, une jument couverte d’abcès, le dromadaire qui meurt sans autopsie dans un climat de maltraitance…), rien ne se passe. Les années défilent sans la moindre sanction. Et la souffrance continue.

Ces ours ont une vie misérable

Les ours vivaient dans un camion-cage compartimenté depuis au moins 2004, année de notre première enquête. A l’époque, les Poliakov louaient leurs services à des cirques. Mais ce n’est qu’en 2011 que l’administration leur donne quatre mois pour terminer les cellules dans un bâtiment avec enclos, car ils sont en infraction avec leur autorisation d’ouverture de 2007. En attendant, les ours survivent dans 4 m2 chacun.

En 2017, l’installation est construite et en ordre, et la santé des ours, déclarée satisfaisante…  Mais après nos plaintes, en septembre 2019, changement de ton dans les rapports: les cellules nécessitent une dératisation, les fenêtres n’ont jamais été terminées, les auges sont non conformes. En novembre 2019, alors que Micha vient de mourir, les experts vétérinaires attestent enfin ce que dénonçaient nos experts qu’ «on observe la présence d’eau croupie nauséabonde dans la gamelle de la femelle Glasha », que les dents de Bony et Glasha suscitent des douleurs chroniques et qu’elle a développé une tumeur si grosse qu’elle forme une boule près de son œil.

Le certificat vétérinaire de trop

Début septembre, ignorant que des images avaient été tournées quelques jours auparavant, et alors que Micha n’aurait jamais dû ni être dressé ni déplacé (ses papiers étaient en règle pour la catégorie « zoo », pas « spectacle itinérant ») un vétérinaire certifiait que l’ours  était en bonne santé cardio-pulmonaire et que son poids était correct, le seul point à revoir selon lui étant la longueur de ses griffes. Il donne donc son autorisation pour que Micha soit produit en public.
On sait à présent que l’ours était battu, envahi de tumeurs omniprésentes et ce jusque dans le cerveau, que du cartilage lui obstruait les narines, qu’il avait le larynx déformé par la chaîne par laquelle le tenaient ses geôliers, qu’il pesait les deux tiers du poids d’un ours en bonne santé et que des asticots le rongeaient de l’intérieur jusque dans les pattes… étrange certificat. Mais celui-ci ne concerne pas la préfecture… jusqu’à ce qu’elle l’utilise pour se dédouaner.

Mina, 6 ans dans une cage de 50 cm2 dans le noir

Les papiers de Mina, la petite guenon magot n’ont jamais été en règle depuis au moins décembre 2010. D’où vient-elle? Y a-t-il la moindre preuve qu’elle appartienne aux Poliakov ? Pourtant jamais elle ne sera retirée. Un autre singe disparaît, sans conséquence.
En 2011 l’inspecteur écrit que Mina est détenue dans le camion des ours, dans une cage de 50 cm sur 50 cm, dans le noir, dans des conditions « inacceptables », et il est demandé de lui construire un lieu de vie dans les quatre mois qui suivent. Quand en 2017 enfin, elle dispose d’un espace d’une taille adéquate, il est vide d’enrichissement, demandé par les autorités seulement après nos dépôts de plainte de septembre 2019. De même les orties et déchets laissés au sol ne sont relevés que dans les derniers rapports…

En septembre le ton s’est durci, mais en novembre c’est à nouveau le temps des passe-droits

En ce mois de novembre 2019, alors que la mort de Micha nous a déchiré le cœur, et que des contrôles sont enfin diligentés, on observe à nouveau que les Poliakov bénéficient d’une étrange bienveillance des autorités : de nombreux points ont été levés hors délai quand les inspecteurs étaient sur place, ou non respectés car ils n’avaient « pas pris connaissance de l’ensemble des termes de l’arrêté »… On croit rêver en lisant cela.
La saleté et des déchets gisent encore dans l’enclos de Mina, ils seront retirés devant l’inspectrice. Elle n’a toujours pas de papiers en règle tout étant cependant exploitée pour des films ou des reportages. Et la préfecture leur laisse encore quelques jours pour régulariser!
Les papiers des perroquets ne sont pas non plus conformes, ils n’ont pas les bons. Le rapport laisse entendre que les démarches n’ont pas été effectuées correctement. Depuis 2007. Qui dans notre société bénéficie de délais pareils pour se mettre en règle?

On est en droit de se demander pourquoi des animaux sauvages captifs ne sont pas mieux protégés par les autorités qui en sont garantes. Cela ne suffit pas d’ordonner des contrôles. Il faut sanctionner les infractions. Le retrait de Micha, puis l’arrêté de retrait de Bony et Glasha sont la preuve que ce n’est pas impossible à ordonner. Encore faut-il le vouloir. Nous demandons des comptes à la préfecture du Loir-et-Cher ce jeudi 28 novembre 2019 à 14 h au tribunal administratif d’Orléans.

Bony et Glasha sortis des griffes de leurs dresseurs, provisoirement…

Bony et Glasha sortis des griffes de leurs dresseurs, provisoirement…

Bony et Glasha sortis des griffes de leurs dresseurs, provisoirement…
25.11.2019
Loir-et-Cher
Bony et Glasha sortis des griffes de leurs dresseurs, provisoirement…
Cirques

Trois jours avant l’audience au tribunal administratif d’Orléans devant lequel nous l’avons assignée, la préfecture du Loir-et-Cher décide du placement provisoire de Bony et Glasha. C’est un soulagement pour ces deux ours dont l’état de santé très préoccupant est enfin reconnu. Mais ils restent la propriété des Poliakov, et pas un mot sur les autres animaux.

Le préfet justifie sa décision de placement suite à l’expertise vétérinaire que nous avions exigée dans notre recours. Le constat alarmant atteste ce que nous clamons depuis plus de deux mois: Glasha et Bony souffrent terriblement et en permanence. Nos experts avaient vu juste. La grosseur près de l’oeil de Glasha est une tumeur cancéreuse, et Bony, comme elle, souffre de douleurs dentaires chroniques. Nous ne sommes pas dupes, les dents des ours n’ont pas « disparu » du jour au lendemain, tout comme les tumeurs ne sont pas mystérieusement apparues chez Micha, en peu de temps. Les autorités savaient, puisque des contrôles réguliers ont eu lieu au fil des ans, et ont laissé les Poliakov continuer d’exploiter ces pauvres ours dans des conditions abominables.

Le placement n’est pas définitif

Il ne s’agit même pas d’un placement définitif ni d’une interdiction d’exploiter des animaux. Au contraire, si Bony et Glasha retrouvent la santé, et si les Poliakov montrent qu’ils peuvent subvenir financièrement à leur suivi vétérinaire et à leur survie minimale, alors ils pourront retourner dans leurs geôles infâmes. Ils pourront même remplacer les ours si cela leur chante, puisque ni leur certificat de capacité ni leur autorisation d’ouverture ne leur sont retirés. Nous n’allons pas en rester là!

Recours pour faute contre le préfet

Face à nos images incontestables et aux avis de nos experts indépendants, et après l’action de la ministre de l’Ecologie, les autorités ont choisi de faire le minimum. Nous maintenons donc nos demandes, car si les dresseurs ont fait preuve de leur défaillance à assurer la protection des animaux, le préfet aussi: c’est lui le garant de leur protection. Nous venons donc de déposer un nouveau recours contre le préfet pour faute, et demandons 50000€ de dommages et intérêts.

Nous n’abandonnerons pas les autres animaux

Les autres animaux ne doivent en aucun cas rester aux mains des Poliakov dont nous attendons la condamnation pour actes de cruauté dans la partie pénale du dossier. Un dromadaire est mort il y a quelques semaines, et il est impossible d’obtenir une autopsie, alors qu’on se trouve dans un contexte de mauvais traitements graves. Le corps a été envoyé immédiatement à l’équarrissage avec l’assentiment des autorités. Et personne ne mentionne la petite singe Mina, ni les chevaux, poneys et perroquets qui survivent à peine sur la propriété dans des conditions non moins dramatiques. Nous nous battrons jusqu’au bout pour eux.

Pour Jumbo et tous les animaux «de cirque»: le scandaleux courrier, qui en dit long…

Pour Jumbo et tous les animaux «de cirque»: le scandaleux courrier, qui en dit long…

Pour Jumbo et tous les animaux «de cirque»: le scandaleux courrier, qui en dit long…
20.11.2019
Pour Jumbo et tous les animaux «de cirque»: le scandaleux courrier, qui en dit long…
Cirques

Le fait est étrange, très étrange. Un vétérinaire, hier mandaté par l’administration afin de contrôler les conditions de détention de l’hippopotame, produit aujourd’hui des compléments à destination du procureur de la République et des juges, sans y avoir été invité et en des termes posant question. Une prise de position orientée, scandaleuse à plusieurs titres…

De l’incurie à la propagande

Prenant appui sur sa mission d’inspection*, Dr P. vient d’élaborer une longue lettre, chargée de réflexions hautement philosophiques, sur l’utilité de la captivité des animaux dans les cirques. Nous savions déjà son rapport lacunaire, car si celui-ci pointait divers manquements aux obligations légales et règles de sécurité, il omettait cependant nombre de points clés de contrôle. Mais voici que, soudain, le professionnel – théoriquement impartial – sort totalement de son rôle en apportant de l’eau au moulin de circassiens traduits en justice pour exploitation irrégulière d’animaux et qui, par la force, ont fait barrage à une saisie judiciaire de l’animal !

S’immisçant avec autorité dans le débat entre les exploitants de Jumbo et notre association qui souhaite le placer en refuge, ce vétérinaire — praticien et chirurgien des animaux de compagnie et de rente, de son état… donc cherchez le spécialiste des hippopotames… — s’interroge en effet sur l’intérêt de libérer un animal si longtemps détenu, sur ses chances de réinsertion ailleurs (y compris sur ses terres d’origine). Et conclut sans ambages qu’il est utile pour tous de ne … surtout rien changer ! … Oui, c’est bien connu, les victimes du syndrome de Stockholm ne méritent pas d’être secourues… Ce médecin des chiens et des chats s’aventure même à douter des compétences et motivations des ONG qui, comme la nôtre, traquent depuis 25 ans toute irrégularité à l’égard des individus sauvages captifs afin de leur offrir une vie meilleure.

Bonnes questions, mauvaises réponses

Il est décidément étrange, quand on sait Jumbo seul et trimballé dans son camion-cage depuis 30 ans, après avoir été arraché à sa famille, d’insinuer que la privation de ses geôliers provoquerait un vrai traumatisme pour lui !

Il est également étonnant de citer le droit à l’attachement, à l’empathie, d’un exploitant vis-à-vis de l’animal… Doit-on pleurer dans les chaumières pour les pauvres bourreaux si on leur retire leurs jouets ? Nos détracteurs nous accusent souvent d’anthropomorphisme. On voit bien là qu’il ne se situe pas de notre côté, mais de celui des cirques qui jouent en permanence sur la corde sensible pour excuser/perpétuer la tradition.

Il est tout aussi curieux de justifier les actuelles conditions de détention de Jumbo en les comparant aux aléas d’une existence en pleine nature.

Il est surtout intolérable de défendre les précaires ménageries de cirques en les présentant comme des structures aptes à éduquer les plus jeunes aux espèces non domestiques … Or, c’est bien ce que le vétérinaire écrit ! Lisez ceci : « […] à moins que les safaris ne fassent partie un jour des sorties scolaires, sur quoi reposera l’éducation de nos enfants vis-à-vis des animaux en général et du monde « sauvage » en particulier ? » Eh oui ! … Heureusement que les cirques sont là, pour séquestrer, dompter, avilir la faune, et sensibiliser ainsi nos chères têtes blondes au respect de la différence !

Avec de tels arguments, le Dr P. se pose en autorité scientifique mais aussi éthique, et discrédite totalement la manière dont sont effectués les contrôles comme le sien.
Inutile de redire que la plupart des animaux détenus par des cirques itinérants voient régulièrement leurs besoins physiologiques fondamentaux bafoués, au mépris de la loi. Et les hippopotames, pour qui l’immersion dans l’eau est cruciale, sont particulièrement maltraités ! Rappelons aussi que la détention de Jumbo est par nature illégale puisqu’il ne participe pas aux spectacles.

Intolérable collusion ?

Alors, envisager un autre avenir pour Jumbo, le confier à de bons soigneurs dans un environnement différent, plus adapté… Non seulement nous en rêvons et agissons pour que cela advienne, mais nous savons que c’est possible ! Pour avoir produit tant d’expertises dans des cas de détention similaires à celle de Jumbo – éléphants, lions ou tigres notamment —, pour avoir obtenu tant de libérations et suivi leurs effets (même lorsqu’elles intervenaient, hélas trop tard, comme dans le cas de l’ours Micha), nous savons que nos efforts ont un sens ! Aucun doute : le combat pour les êtres en détresse et pour des cirques sans animaux doit être poursuivi. Et ce avec d’autant plus d’acharnement si les règles du jeu sont biaisées…

Car enfin, si tous les experts mandatés par l’administration mettaient en avant de telles conceptions avalisant les bienfaits de la détention des animaux (bref, la voix des exploitants), qui défendrait ces opprimés, assurerait avec compétence et impartialité les contrôles censés garantir leur bien-être ?

One Voice ne baissera pas les bras : les animaux ne peuvent continuer d’être victimes d’un système les ravalant au rang de choses curieuses exhibées, de produits commerciaux devenus objets de plaisir, et maintenus pour ce faire dans des conditions sans rapport avec l’essence de leur nature. Mettre ici en avant le lien unissant le tortionnaire au captif brisé pour justifier tout un système est indécent.

 

* Mandaté le 25/02/2019 par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP) du Tarn.

Quand les oiseaux tombent du ciel

Quand les oiseaux tombent du ciel

Quand les oiseaux tombent du ciel
15.11.2019
France
Quand les oiseaux tombent du ciel
Chasse

Du ciel de nos campagnes comme de celui de nos villes, les oiseaux disparaissent. Mourant ici de faim, là sous les balles ou encore dans la glu, que leur reste-t-il comme espoir ? Pour chacun d’entre eux, nous nous battrons jusqu’au bout.

Partout, les oiseaux disparaissent. Le phénomène est général, il n’épargne ni les villes, ni les campagnes. 421 millions d’oiseaux ont disparu en moins de 30 ans en Europe. 73 % des moineaux parisiens en 13 ans.

Les causes sont multiples et cumulées : produits phytosanitaires, disparition des insectes, des sites où nicher, changement climatique… Et comme si cela ne suffisait pas, ils doivent aussi faire face à de soi-disant gestionnaires de la nature, qui semblent surtout vouloir y faire le vide.

Dans les Deux-Sèvres, les perdrix sont mal en point, avec huit individus disparus sur dix. Oui, les perdrix, celles-là mêmes qui sont si bien gérées par les chasseurs, à coups de fusil et de réintroductions, grâce à leurs élevages d’une efficacité redoutable

Irresponsables jusqu’au bout du fusil

Et certains parlent de chasse « responsable »? Mais où est la responsabilité quand on sillonne arme à la main les forêts désertées par les promeneurs pour tirer sur tout ce qui bouge? Par erreur évidemment – dommage pour les espèces protégées (et chiens, chats et même riverains qui ont osé sortir dans leur jardin)! Où est la responsabilité lorsque l’on relâche des animaux affaiblis, engrossés, sélectionnés pour être des proies faciles? Où est la responsabilité lorsque l’on utilise des méthodes ancestrales qui piègent ou tuent à l’aveugle? Où est la responsabilité lorsqu’un oiseau d’une espèce migratrice, réintroduite ou protégée dans un pays, est abattu en traversant le nôtre?

De responsabilité, il n’y en a évidemment aucune si ce n’est dans la disparition des espèces. Il n’y a là qu’un loisir sanguinaire qui tente désespérément de justifier ses massacres auprès d’une population qui lui est largement opposée.

Pour tous et pour chacun

Alors pour tous les oiseaux victimes, nous avons choisi la voie des recours, parce qu’un seul oiseau tué par la chasse est un oiseau qui va manquer, un individu qui avait le droit de vivre. Pour chacun d’eux, nous irons jusqu’au bout. Et non, la jurisprudence n’est pas à craindre en cas d’échec.
Non seulement, en France, les tribunaux et cours ne sont pas liés par leurs décisions précédentes, mais une nouvelle loi édictée peut tout à fait s’opposer à une solution jurisprudentielle. Rien à craindre donc, tout au contraire, pour ceux pour qui nous nous battrons toujours sans relâche.
Et puisque le Conseil d’État semble avoir pris le parti des chasseurs en nous déboutant de nos requêtes, c’est devant la Commission Européenne que ceux-ci devront justifier de leurs actes!

Nous serons le 20 novembre prochain à 14h au Conseil d’État pour nos recours au fond concernant ces arrêtés sur les cruelles chasses traditionnelles (à la glu, etc.) qui piègent et blessent, voire tuent, des merles, grives, et beaucoup d’autres petits oiseaux. Nous y serons également pour faire annuler l’arrêté ministériel autorisant à tuer des oies sauvages en février, pendant qu’elles traversent notre ciel, et sont en pleine migration. Début février, nous avions obtenu la suspension de cet arrêté.

Lettre à Elisabeth Borne, Ministre de la Transition écologique et solidaire

Lettre à Elisabeth Borne, Ministre de la Transition écologique et solidaire

Lettre à Elisabeth Borne, Ministre de la Transition écologique et solidaire
14.11.2019
Lettre à Elisabeth Borne, Ministre de la Transition écologique et solidaire
Cirques

Madame la Ministre,

Nous savons votre intérêt pour la cause animale qui s’est exprimé notamment au travers de votre mobilisation pour l’ours Micha.

C’est pourquoi, nous souhaiterions porter à votre attention les dysfonctionnements majeurs des services d’inspection vétérinaire des directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) en matière de protection animale.

La mort de Micha, le 12 novembre, au sein du zoo-refuge La Tanière dans lequel il avait été placé en septembre 2019, en est la preuve malheureuse.

En effet, dans le cas de Micha comme dans le cas de l’éléphante Maya, du lion Elyo (Nale) ou encore de l’hippopotame Jumbo, les rapports d’inspection de la DDCSPP ne relevaient pas d’infractions à la réglementation en vigueur ni de danger concernant le bien-être animal.

Pour ces quatre individus, comme pour beaucoup d’autres, il faut attendre que notre association mandate des experts vétérinaires indépendants et publie des images d’enquêtes pour que la sonnette d’alarme soit tirée.

Elyo était détenu dans un cirque en toute légalité dans des conditions intolérables. Ce n’est qu’à la suite du dépôt de notre plainte pour actes de cruauté, que le procureur de la République de Dunkerque mandate un vétérinaire devant inspecter l’animal. Le rapport est sans appel, Elyo est en souffrance physique et psychologique. Pourtant notre plainte sera classée sans suite par le procureur, nous obligeant à faire citer les prévenus à comparaître devant le tribunal.

Maya, exploitée pendant 40 ans dans un cirque a été libérée en 2018 après des années de combat menées par notre association. A la lecture des rapports unanimes de six spécialistes indépendants mandatés par l’association, la préfecture du Lot-et-Garonne accepte enfin de mandater une expertise indépendante qui aboutit aux mêmes conclusions que nos experts. Maya vit dans des conditions inadaptées à son âge, à ses besoins et en infraction avec la législation en vigueur.

Jumbo, hippopotame amphibie pour lequel nous nous battons encore aujourd’hui, est un autre exemple emblématique. Les services vétérinaires de la DDCSPP considèrent que la situation est en conformité avec la législation. Au contraire, à la suite de nos plaintes, les agents de l’ONCFS comme nos experts démontrent que les besoins physiologiques et biologiques de l’animal ne sont pas respectés.

Ces exemples mettent en lumière les défaillances des services vétérinaires officiels à repérer et mettre un terme à des situations de maltraitance animale avérée.

Les inspections de la DDCSPP ne consistent aujourd’hui qu’en une vérification sommaire des conditions sanitaires de l’animal. Ces services chargés de la protection animale ne remplissent pas leurs missions.

De telles défaillances laissent subsister en France des situations de non-droit, où non seulement la réglementation en vigueur n’est pas respectée, mais où des animaux sauvages, protégés à l’échelle nationale, européenne et mondiale, subissent des maltraitances pouvant mener à leur mort.

C’est pourquoi, notre association demande la fin de l’exploitation des animaux sauvages dans les cirques. En attendant, nous vous demandons de prendre des mesures mettant fin à ces dysfonctionnements. Celles-ci pourraient consister en :

  • La création d’une autorité indépendante chargée du contrôle des établissements détenant des animaux sauvages captifs et capable de retirer les animaux en cas de manquement grave à la législation en vigueur.
  • La mise en place de toute urgence d’un réseau d’experts vétérinaires indépendants et spécialisés dans les différentes espèces et mobilisables, dans un délai de 48 heures après leur saisine, pour organiser une visite de contrôle des établissements et le retrait des animaux le cas échéant.
  • L’implication, dans les procédures d’urgence, des vétérinaires spécialisés mandatés par les associations requérantes.

Notre association est bien sûr disposée à apporter son expertise sur cette thématique et reste à la disposition de votre Ministère pour tout rendez-vous qu’il souhaiterait accorder.

Vous remerciant de l’attention que vous avez portée à cette lettre, nous vous prions de croire, Madame la Ministre, en l’assurance de notre considération.

Muriel Arnal
Présidente de One Voice