La mission de sauvetage de One Voice pour les chats d’Ukraine

La mission de sauvetage de One Voice pour les chats d’Ukraine

La mission de sauvetage de One Voice pour les chats d’Ukraine
26.03.2022
Ukraine
La mission de sauvetage de One Voice pour les chats d’Ukraine
Animaux familiers

Dès le 24 février dernier, nos équipes se sont mises en action autour de nos partenaires ukrainiens au sein des coalitions européennes et internationales dont nous faisons partie. Abasourdis par le début de la guerre mais conscients du danger pour les animaux -qui subiraient, en plus du risque de bombardements, inévitablement les rationnements voire la famine à plus ou moins court terme dans les refuges-, nous avons immédiatement proposé notre aide. Et quand nos amis ukrainiens sous les bombes ont saisi la perche que nous leur tendions, nous étions au rendez-vous.

Les premières semaines, la violence des combats a beaucoup ému en France comme partout au sein de l’Union européenne. La générosité des Français était au rendez-vous. Et nous pouvions voir, comme tout un chacun dans les médias, l’exil de millions d’Ukrainiens, leurs animaux dans des sacs à dos, refusant de les laisser derrière eux, pendant qu’en France les beaux jours et la levée des restrictions sanitaires laissaient craindre les premiers abandons…

Dessin de Pascal Vaucher de la Croix et Chantal Teano pour One Voice – Noé 103

Au cours des échanges avec nos collègues d’Ukraine, nous avons appris que de nombreux dons monétaires et en nature étaient amassés, mais que leur problème essentiel n’était ni les denrées ni l’argent, mais le transport de la frontière polonaise jusqu’à leur localité, dans le centre du pays. Nous désespérions de pouvoir leur venir en aide. Le groupe de soutien s’est mis en place: l’«Animals from Ukraine task force» était née regroupant des ONG de tous les pays d’Europe, dont One Voice pour la France.

Trois semaines après le début de la guerre, il était enfin possible de se rendre sur place pour secourir la soixantaine de chats du refuge de UAnimals, et se préparer à l’imprévu, inhérent à ce type de situations. Il restait à trouver un point de chute pour ces animaux. Nous avons sollicité nos refuges partenaires en France ainsi qu’à l’étranger.

Un mois après le début de la guerre en Ukraine, la mission de sauvetage peut avoir lieu

Et jeudi 24 mars, à 8h30 un appel à l’aide est arrivé, une soixantaine de chats avaient besoin d’être évacués d’Ukraine. Nous avons alors affrété deux camionnettes avec deux chauffeurs dans chacune afin qu’ils puissent se relayer pour conduire et qu’ils n’aient pas à s’arrêter en chemin. Tout ce monde équipé de caisses de transport, de pâtée réhydratante, de linges, de caisses grand format en cas de besoin pour des chiens… et un van de sept places pour de potentiels réfugiés et leurs animaux, une cause chère à One Voice, construite autour de l’harmonie entre les humains, les animaux et la planète. Dès 14h l’équipée était en route.

Fallait-il une quarantaine dans chaque pays qu’ils traverseraient? Quels étaient les impératifs légaux? Quel serait le point de rendez-vous? Une grande partie de la logistique fut réglée avant le départ, mais il restait tout de même encore des incertitudes.

Vendredi, après trente heures de route, les camions sont arrivés en Pologne. Nos six équipiers se sont réunis dans les environs de Cracovie, à environ 270 kilomètres de la frontière ukrainienne menant à Lviv, pour finir d’évaluer la situation et se reposer quelques heures avant le jour J.

Aujourd’hui, vingt chats auront été sauvés!

Samedi matin à la première heure, notre équipe s’est alors rendue à la frontière la plus proche de Lviv, où le poste de Budomierz, des pompiers français et de nombreuses infrastructures leur ont donné des conseils.

Notamment, les dons que nous avions apportés devaient être bien étiquetés, de nombreux paquets étant en train de s’abîmer faute de transport à partir de la frontière polonaise en direction de l’Ukraine, puisque les flux se font principalement en sens inverse. Le matériel et la nourriture ont ainsi pu repartir vers Lviv avec nos amis ukrainiens. Sur place, nous avons également été informés que les réfugiés autorisés à passer la frontière devaient avoir un point de chute officiel pour pouvoir traverser. Les seuls présents attendaient donc leurs amis. Mais mieux valait être prêts à toute éventualité que de devoir refuser notre aide à qui que ce soit.

Dans la matinée, notre contact en Allemagne a confirmé qu’elle pouvait prendre en charge une partie des chats sur le trajet de retour de notre délégation, permettant un trajet plus court pour les animaux. Un premier camion est alors entré en Ukraine, direction Lviv, pour aller chercher une vingtaine de chats au camp, un humain ne pouvant en ramener légalement que cinq à la fois en Pologne… A midi, ils étaient dans le camion, en sécurité de l’autre côté de la frontière, avec des passeports en règle.

Une première partie de l’équipe a donc pris en charge les chats et ceux-ci sont à présent en route pour Berlin à l’heure où nous publions cet article. Ils devraient arriver tard dans la nuit pour entamer leur nouvelle vie. L’autre partie de l’équipe attend demain où il serait possible de récupérer les autres félins rescapés pour les emmener loin de la guerre, sous des cieux plus cléments. Nous avons également gardé des caisses de transport pour les chiens. Tout pour être réactifs et porter secours le plus efficacement.

Samba, ou la sempiternelle exploitation d’une éléphante de cirque

Samba, ou la sempiternelle exploitation d’une éléphante de cirque

Samba, ou la sempiternelle exploitation d’une éléphante de cirque
25.03.2022
Val-d’Oise
Samba, ou la sempiternelle exploitation d’une éléphante de cirque
Cirques

Nous suivons le Cirque d’Europe depuis plus de vingt ans, pour défendre Samba. Cet automne, elle nous a été signalée tantôt à Salouël, tantôt à Mouroux ou encore à Malesherbes… Plus récemment, mi-février, nous l’avons repérée à Marolles-en-Hurepoix, puis à Goussainville ces derniers jours, où l’un de nos enquêteurs s’est rendu. Il a filmé l’éléphante, quand elle n’était pas cachée par le personnel du cirque.

Le 14 mars 2022, le Cirque d’Europe a donc garé ses camions et camping-cars à Goussainville, comme il le fait depuis des années, et comme le font aussi des dizaines d’autres cirques. La ville ne semble pas très regardante sur la misère des animaux soumis à l’itinérance et au dressage, tant elle est une étape clé des circassiens…

Samba, toujours loin des regards

Comme à chaque fois, les employés du dresseur Max Aucante positionnent les camions de manière à cacher au maximum les animaux, et en particulier, Samba, bien sûr. Il ne faudrait pas que les défenseurs des animaux puissent la filmer.

Un combat de plus de vingt ans, mené pour Samba par les équipes de One Voice

Au printemps de l’année dernière avait lieu l’audience en appel de notre assignation du préfet des Bouches-du-Rhône pour obtenir le retrait de l’autorisation d’ouverture du cirque. La Cour d’appel n’a pas tranché en notre faveur… Mais nous n’avons pas cessé le combat pour autant.

En janvier, nous avons fait parvenir au ministère de la Transition écologique un courrier pour expliquer une énième fois à quel point la vie de Samba est épouvantable, à quel point elle ne peut que souffrir dans de telles conditions. Nous demandions à la ministre d’intervenir pour qu’elle soit placée, enfin, dans un sanctuaire.

Car cela fait plus de vingt ans que One Voice défend cette éléphante… Et nous ne céderons rien. Sa place est à Elephant Haven où, depuis notre participation à ce magnifique projet dès son origine, elle est attendue. Ce sanctuaire n’attend qu’elle. Samba pourra y vivre en semi-liberté, loin du camion et des regards, de la baguette, des coups de pique et de l’isolement forcé.

Est-ce la politique du ministère de la Transition écologique que de laisser les circassiens disposer de tous les animaux captifs des cirques français? De les laisser les envoyer à l’étranger? Le décret d’application de la loi du 30 novembre 2021 concernant les animaux des cirques n’est toujours pas paru (ce n’est pas le seul)! Cela permettra certainement au gouvernement de crier victoire alors que leur exploitation continuera hors de France jusqu’à ce que mort s’ensuive… (C’est sûr qu’il n’y aurait alors nul besoin d’une loi et de décrets). Loin des yeux, loin du cœur… Mais pas pour nous!

Signez la pétition

Chasse en Sologne : quand la mort des oiseaux est une bonne affaire

Chasse en Sologne : quand la mort des oiseaux est une bonne affaire

Chasse en Sologne : quand la mort des oiseaux est une bonne affaire
22.03.2022
Sologne
Chasse en Sologne : quand la mort des oiseaux est une bonne affaire
Chasse

En novembre dernier, nos enquêteurs ont infiltré un groupe de chasseurs de Sologne. À leurs risques et périls, ils ont filmé les coups de feu, les oiseaux affolés qui tombent par dizaines, puis qui agonisent sous les sarcasmes. Des scènes d’horreur, monnayées à coups de billets. La chasse est un marché juteux. La mise à mort des oiseaux rapporte gros.

Les oiseaux essaient de fuir, de voler vite et haut, mais ils sont encerclés. Leur seule chance de survie, c’est la médiocrité des tueurs et leurs erreurs de tir. Certains tombent de plusieurs dizaines de mètres en plein vol, encore vivants. Le choc est violent, leur corps percute le sol, ils se débattent, pattes cassées, poumons perforés. L’agonie est longue…

raconte un de nos enquêteurs, encore très ébranlé par les scènes dont il vient d’être témoin.

En novembre dernier, nous avons ainsi infiltré une traque en Sologne. Si nos images – tournées pour la plupart discrètement– révèlent la barbarie de ces pratiques que certains osent encore défendre au nom de la tradition, elles mettent aussi au jour ce que l’on sait moins : le trafic juteux de la chasse.

Des cartons de fête foraine sur des êtres sensibles

Nos vidéos le prouvent : la chasse n’est pas une balade de santé en plein air, une harmonie de l’humain avec la nature et le vivant. Arrêtons avec ces images galvaudées. Pour remplir leurs besaces, les chasseurs paient les propriétaires des domaines. Ils négocient la date de la tuerie, le nombre d’oiseaux qu’ils pourront tirer. La mort est un marché, une affaire rentable.
Ce jour-là, faisans et perdreaux sont lâchés dans un ciel plombé. Ils sont au rendez-vous. Les chasseurs ont payé. Affolés, les oiseaux tentent de s’enfuir. Hélas, pris dans l’œil de mire des hommes armés, ils ne sont que de vulgaires cartons de fête foraine, qui s’écroulent sur le sol. À terre, les hommes les ramassent et les alignent.

Certains bougent encore, tressautent, agonisent.

«J’ai vu ce magnifique faisan vénéré se débattre, puiser désespérément dans ses dernières réserves de vie pour apaiser la douleur qui le transperce. Impassibles, les chasseurs l’observent. Finalement, l’un d’eux l’attrape par la queue, les pattes, le secoue et le repose parmi les cadavres. Mais l’oiseau s’agite toujours. « Fais le mort », ordonne un autre. De longues minutes s’écoulent encore avant que ses ailes s’immobilisent. Définitivement. Voilà à quoi ressemble l’agonie d’un faisan frappé en plein vol .» témoigne encore notre enquêteur.

Des carnages chaque année

Le soir, après la battue, les hommes comptent leurs prises. 124 faisans, perdreaux et pics verts sont tombés sous les balles. Les hommes applaudissent. Ils ont bien mérité l’apéro.

Chaque année, des millions d’oiseaux tombent ainsi, abattus en pleine migration ou après des mois d’élevage en captivité. Nos enquêteurs infiltrent les traques depuis trois ans. Ils peuvent témoigner des « cadeaux » dont les autorités abreuvent les chasseurs en permanence. En cette période électorale, les lobbies cynégétiques vont faire pression sur les élus plus que jamais. Nous ne les laisserons pas faire.

Nous avons gagné pour les chiens victimes de maltraitances dans les clubs!

Nous avons gagné pour les chiens victimes de maltraitances dans les clubs!

Nous avons gagné pour les chiens victimes de maltraitances dans les clubs!
16.03.2022
Nous avons gagné pour les chiens victimes de maltraitances dans les clubs!
Animaux familiers

À la dernière Saint-Valentin, nous n’avions pas rendez-vous avec un amoureux, mais avec quelques éducateurs canins (dix-huit au total) estimant avoir été personnellement visés par notre enquête contre les maltraitances subies par les chiens dans les clubs canins, notamment pour les entraînements au mordant. Le tribunal de Grenoble a été très clair: personne n’a été nommé, tous les visages ont été floutés et nous n’avons fait que dénoncer des pratiques que nous avons documentées, tout en valorisant les pratiques non-violentes. Une belle victoire, soutenue par des centaines d’autres éducateurs canins, sept ans après que nos enquêteurs se sont rendus dans les clubs.

En mars 2016, nous avons publié un rapport intitulé « Des séances de maltraitance collective – Une enquête inédite de One Voice dans les clubs d’éducation canine », suivi en septembre 2017 d’un nouvel article intitulé «Enquête: le dressage violent des chiens de défense

Une première victoire en 2020

Le 16 mars 2018, une organisation syndicale d’éducateurs canins et trente-trois clubs canins, éducateurs canins et centres d’éducation et de dressage canins nous ont alors assignés devant le tribunal de grande instance de Valence. Ils soutenaient que l’association menait une campagne de dénigrement sur Internet à l’encontre des clubs et éducateurs canins, demandant notamment le paiement de cinq mille euros pour chacun des plaignants, soit 170000 euros en tout pour One Voice! Le 14 janvier 2020, le tribunal les a déboutés de l’intégralité de leurs demandes et les a condamnés à payer à l’association la somme de 2000 euros.

En appel, la Cour aux plaignants: «Mais….. en quoi êtes-vous concernés, au juste!?»

L’organisation syndicale des éducateurs canins et dix-sept autres demandeurs déboutés sur les trente-quatre d’origine ont fait appel le 8 avril 2020 et nous demandaient à présent 91800 euros. Une folie.

Les éducateurs faisant valoir que le fait d’accuser tout un pan professionnel de l’éducation canine de maltraitance et de violence constituerait un dénigrement qui aurait pour effet de jeter le discrédit sur l’ensemble de leur secteur d’activité, et que taxer l’ensemble des clubs et des professionnels canins de violence envers les animaux constituerait une diffusion d’informations mensongères et malveillantes. Sauf que…

Nous nous sommes défendus notamment en affirmant que nous étions là pour informer le public sur un sujet d’intérêt général, et que nous nous fondions sur une base factuelle suffisante, en l’espèce: les rapports d’enquête et les signalements reçus. Notre activité était couverte par la liberté d’expression et notre cible, uniquement les pratiques et les méthodes utilisées. Nous avons également promu des pratiques respectueuses des chiens, et pour couronner le tout, aucun des plaignants n’a été victime de dénigrement…

Une décision du 15 mars 2022, qui entérine la précédente et augmente nos dédommagements

La Cour s’est livrée à une appréciation concrète des passages incriminés pour rejeter les demandes des éducateurs une à une!

«Il ressort de la lecture du rapport et de l’article du 20 septembre 2017 et plus particulièrement des sept passages identifiés par les appelants dans leurs conclusions que la campagne d’information de l’association One Voice vise non à jeter le discrédit sur l’ensemble de la profession des éducateurs canins, mais à dénoncer les méthodes de dressage qu’elle estime violentes et à informer le public sur les conséquences qu’elles peuvent avoir sur les animaux.[…]»

«Le rapport qui dénonce la violence “de certains éducateurs” et de “certains clubs” repose sur une base factuelle étayée par des vidéos qui n’est pas remise en cause par les appelants.[…]»

«Il répond à l’objectif de l’information du public et non au désir de nuire via une enquête de terrain au cours de laquelle elle a identifié dans plusieurs clubs canins, ce que l’association a considéré être des actes de maltraitance voire de torture : cris, coups, agressions physiques et psychologiques.[…] »

«L’association One Voice n’a pas abusé de son droit à la libre expression.»

La Cour a ainsi condamné les éducateurs à payer 4000 euros à l’association au titre de ses frais d’avocat, auxquels s’ajoutent les frais d’avocat de première instance de 1500 euros.

Nouvelle enquête au Parc Saint Léger où les félins sont visibles de la route

Nouvelle enquête au Parc Saint Léger où les félins sont visibles de la route

Nouvelle enquête au Parc Saint Léger où les félins sont visibles de la route
16.03.2022
Oise
Nouvelle enquête au Parc Saint Léger où les félins sont visibles de la route
Cirques

À la suite de notre plainte du mois d’août 2021 pour les lémuriens et les grands félins du Parc Saint Léger, nous sommes retournés sur place fin février 2022. En effet, l’annonce dans la presse de la mise en vente du parc et de sa fermeture hivernale nous inquiétait quant à l’état des animaux.

Nos enquêteurs connaissent bien le lieu. Ils y vont régulièrement depuis le printemps 2019, date à laquelle nous avons publié nos premières images du Parc Saint Léger et du Parc Saint Paul où l’on observe les tigreaux passer de bras en bras pour des photos. Notre plainte contre Kid Bauer, le patron et dresseur de fauves, est d’ailleurs toujours en cours, et toujours d’actualité. Depuis, les enquêtes se sont enchaînées dans la région : Baby, détenue par Gilbert Bauer, le frère de Kid, et les dix tigres dans un camion, de Mario Masson, qui a, un temps, loué ses services et ses tigres au Parc Saint Paul… voire plus.

En arrivant sur place, nos enquêteurs ont immédiatement vu depuis la route les tigres et lions faire des allées et venues dans le camion-cage, le feuillage, en hiver, étant clairsemé.
Il leur fut impossible cependant d’approcher les animaux cette fois-ci pour des raisons évidentes. Le parc était fermé au public et la famille de circassiens ayant fixé là son cirque et vivant sur place depuis huit ans, les circonstances n’étaient pas les meilleures pour une enquête « rapprochée »…

Mais avec un peu de recul, il est encore possible de voir des choses et, ironie du sort, cela permet d’appréhender mieux encore la réalité. L’établissement, anciennement appelé « parc des félins », est situé en bord de rond-point, où la départementale dessert l’entrée de la Nationale qui relie Beauvais à Rouen. Poids-lourds et voitures y roulent à vive allure. Jour et nuit, les lions, tigres, panthères, tortue, lémuriens et autres animaux de ferme, sont donc soumis à un niveau sonore loin d’être négligeable, ainsi qu’à la pollution routière ! On est loin d’une ambiance bucolique.

Les lionnes, le lion blanc ainsi que les tigres sont enfermés dans le camion-cage quasiment toute la journée et font les « cent pas » (qui n’est plus qu’une expression vide de sens, puisqu’ils ne peuvent en faire que trois avant de buter à nouveau contre un grillage)…

Les cirques, qu’ils soient itinérants ou fixes, sont des enfers pour les animaux qui y sont enfermés. Ils riment avec captivité, ennui, dressage, mutilations, maladies, séparation des bébés d’avec leur mère, absence de choix, dépendance et manque d’intimité… Mais aussi très souvent – et c’est l’expérience de nos procédures qui permet de l’affirmer – avec irrégularités face à la réglementation, travail dissimulé, trafic…

Les cirques fixes ne sont pas concernés par la loi tout juste votée, une aubaine pour de nombreux dresseurs qui se sédentariseront. Pour les autres, le décret d’application n’est toujours pas publié… Et la reproduction restera autorisée plusieurs années encore (et alimentera le trafic déjà présent), sachant qu’il suffira, pour que les animaux restent à la merci des dresseurs, que ces derniers se sédentarisent ou partent à l’étranger…

Nous envisageons l’envoi d’une nouvelle plainte pour compléter celle en cours, au regard de ces nouvelles images, où l’une des lionnes se fait frapper par un membre du personnel à l’aide d’une barre de fer.

Victoire : un lion retiré au dresseur du Nouveau Cirque Triomphe

Victoire : un lion retiré au dresseur du Nouveau Cirque Triomphe

Victoire : un lion retiré au dresseur du Nouveau Cirque Triomphe
14.03.2022
Victoire : un lion retiré au dresseur du Nouveau Cirque Triomphe
Cirques

Un lion de trois ans nommé Tarzan a été saisi à Joseph Gougeon au Nouveau Cirque Triomphe ! Une belle victoire pour notre équipe qui ne compte pas ses efforts depuis des années pour sauver les fauves des griffes des Gougeon, cette famille de dresseurs de cirque tristement connue, puisque Jon a été saisi chez l’un d’eux, et qu’un lion y étant mort avait le même numéro d’identification que lui …

Photo : Le lion saisi du Nouveau Cirque Triomphe dans le camion-cage du cirque à Jons, Octobre 2021

Notre pugnacité récompensée

La pression globale que nous avons appliquée depuis des mois au Nouveau Cirque Triomphe et aux préfectures dont dépendent les animaux a fini par payer. Un lion de trois ans vient d’être retiré par les autorités à Joseph Gougeon, faute de certificat de capacité (et pour cause, celui-ci lui avait été retiré en 2017 et depuis, lors des contrôles, c’est mises en demeure sur mises en demeure qui ont été prononcées car il n’y a pas toujours de capacitaire présent). Nos procédures, alliées à la publication de nos enquêtes en ligne ou dans la presse, n’y sont pas pour rien.
Le jeune lion ne serait pas victime de mauvais traitements… Vu la photo du journal et le passif de ces circassiens, on peut légitimement en douter.

Mais tout n’est pas gagné : nous cherchons toujours où sont les trois lionnes restantes. D’ailleurs, si l’on remonte un peu le temps dans nos démarches, si tous les lions du Nouveau Cirque Triomphe nous avaient été confiés dès 2019, lorsque les autorités avaient justement constaté que Joseph Gougeon les détenait sans autorisation d’ouverture et absence de capacitaire, on n’en serait pas là !

En l’occurrence (comme cela est arrivé dans d’autres affaires, pour Lechmee
ou Micha par exemple), ce n’est pas directement
dans le cadre de l’une de nos plaintes que cette saisie a eu lieu. Mais le travail de fond de l’association ne peut être nié, et le résultat est au rendez-vous !

Gougeon et consorts, les rois des jeux de passe-passe

Depuis des années, maintenant, nous enquêtons sur le Nouveau Cirque Triomphe, un cirque des environs de Lyon, et plus largement sur les différents autres cirques de la famille Gougeon. Parmi les cirques de la famille, le Cirque Italiano (voir notre pétition pour sauver les fauves qu’ils détiennent), le Cirque de Paris (Jon et ses quatre compagnes saisies à Steeve Gougeon en faisaient partie) … Cette enquête nous a menés jusqu’aux Puces de Saint Ouen, dans la boutique d’un taxidermiste, sur fond de trafic de produits issus de la faune sauvage.

La famille de circassiens est une habituée des arrangements, pour ne pas dire des magouilles. Sur les identités des lions, par exemple. Le cahier de suivi est rarement à jour et manque souvent, y compris lors des procès… Du coup, les autorités découvrent lors des inspections, que chez les Gougeon, les lions viennent, au choix, d’un autre cirque de la famille, sont déjà morts, ou peuvent même avoir été saisis depuis des mois…

Autant de procédures que le Nouveau Cirque Triomphe a de casseroles

Nous avons une procédure administrative en cours à Lyon contre la préfecture du Rhône, qui a la responsabilité des animaux sauvages sur son territoire, dont dépendent donc les animaux détenus par le Nouveau Cirque Triomphe.

Côté procédures pénales (contre le cirque), nous avons déposé une plainte auprès du procureur de Lyon le 16 juin 2021 à laquelle se sont ajoutés au fil du temps trois compléments de plainte dont une concernant la taxidermie d’un lion décédé et ayant le même numéro d’identification de Jon, vivant à l’époque sa meilleure vie au sein de notre refuge partenaire.

Puis nous avons appris que les quatre (le lion et les trois lionnes) auraient été cédés par Gougeon à Guy Mordon, un autre dresseur de cirque enregistré en Auvergne-Rhône-Alpes. Nous avons donc déposé plainte contre lui auprès du procureur de Grenoble le 23 février dernier, car son certificat de capacité (sésame pour détenir et dresser des animaux sauvages) ne l’autorisait pas à détenir autant de fauves, d’autant plus qu’avant même de recevoir ceux de son ami, il en avait déjà en excès… Une opération pourtant autorisée et même supervisée par la préfecture du Rhône ! Or nous venons à peine de relancer le procureur de Grenoble sur l’affaire Mordon ce vendredi (trois jours avant l’écriture et la publication de cet article)… Une coïncidence qui interroge tant les événements se télescopent.

Enfin, alertés récemment sur le retour de ces lions au Nouveau Cirque Triomphe, nous avons déposé une nouvelle plainte (la dernière en date) à Lyon…

Nous écrivons donc ce jour à la directrice de la DDPP (préfecture) du Rhône, afin qu’elle nous communique le lieu où se trouvent les trois lions restants, puisqu’ils ne sont plus (l’ont-ils réellement été un jour ?) chez Guy Mordon. Le mystère reste entier, et ce n’est pas franchement rassurant.