One Voice porte plainte pour diffamation contre le Gircor, lobby de l’expérimentation animale

One Voice porte plainte pour diffamation contre le Gircor, lobby de l’expérimentation animale

Expérimentation animale
08.02.2024
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Après des mois à repousser les limites, il a fait le grand saut. Il y a deux semaines, le Gircor, organe de communication et lobby de l’expérimentation animale, a dépassé les bornes en produisant un billet infamant à l’égard de One Voice. D’après lui, nous cherchons à « manipuler l’opinion publique » en misant « sur l’émotionnel pour faire le buzz ». Entre affirmations sans preuves, distorsion de nos propos et attaques appuyées sur la réputation de l’association, il tombe purement et simplement dans le champ de la diffamation. Nous avons déposé plainte auprès du tribunal judiciaire de Paris et demandé un droit de réponse.

Ce nouveau « fact-checking » n’est pas plus brillant que les précédents, qui concernaient nos rapports sur les primates et sur les chiens. Comme d’habitude, on n’y trouve aucun lien vers notre enquête sur les élevages mauriciens de macaques, mais seulement des extraits (« quelques exemples flagrants de désinformation », parait-il) sortis de leur contexte pour mieux être critiqués. Quant à nos images, elles sont affublées de qualificatifs peu glorieux tels que « trompeuses », « mensonges » ou « mise en scène ».

Morceaux (mal) choisis

La palme de l’absurde revient à la critique de l’un des plans : « en choisissant un moment particulier et un angle de prise de vue, One Voice veut faire croire qu’il s’agit du quotidien des macaques ». Pourtant, sur celui-ci, les premiers mots sont : « Donc tous les six mois ».

Du reste, le lobby se contente globalement d’affirmations sans preuves. Cela est particulièrement gênant quand il mentionne l’AAALAC, décrit par le Gircor comme « une organisation internationale à but non lucratif qui promeut l’excellence pour le bien-être animal dans la science ». L’idée est que, puisque l’élevage visé par nos propos est accrédité, il respecterait en quelque sorte par définition la réglementation et le « bien-être animal ». En réalité, la seule étude indépendante sur le sujet, publiée en 2014, a montré que les laboratoires accrédités par ladite organisation enfreignaient encore plus la réglementation que les autres !

Des affirmations faciles aux accusations infondées

Face au fait que l’espèce Macaca fascicularis a été déclarée en 2022 « en danger » (en Asie, ce que nous annonçons clairement dans notre enquête), le soi-disant « fact-checking » précise que les macaques mauriciens seraient quant à eux invasifs. Pour cela, il s’appuie sur un classement réalisé en 2007, qui n’a pas été réévalué depuis, et qui par ailleurs affirme explicitement que la capture des singes à des fins d’expérimentation n’est pas une solution appropriée. Une lecture à trous, donc.

Mais les choses deviennent autrement problématiques avec les attributions répétées d’intentions malveillantes de notre part. Nous aurions menti sur divers éléments, tenterions de « brouiller les pistes », aurions mis en scène une séquence d’intimidation des singes… Des imputations graves, d’autant plus qu’elles sont fausses !

Diffamation et droit de réponse

Malgré de faux-semblants de précautions langagières, la conclusion de leur article enfonce le clou : « Affirmer, tromper, mentir, idéaliser et surtout mettre en scène semblent être les leitmotivs de cette nouvelle “enquête” de One Voice ». La nuance entre « semblent être » et « sont » – également présente dans la version anglaise de leur billet (qui élargit considérablement leur audience) – ne convainc personne.

Nous osons espérer qu’au vu de l’ensemble de ces propos, le tribunal judiciaire de Paris, auprès duquel nous avons déposé plainte pour diffamation, ne sera pas dupe de ces fausses précautions. En attendant, nous avons demandé un droit de réponse.

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