One Voice exige de savoir où sont les singes de l’Institut Max-Planck

One Voice exige de savoir où sont les singes de l’Institut Max-Planck

04.09.2017
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One Voice et ses partenaires européens réclament la fin de l’opacité entourant les singes survivants de l’Institut Max-Planck de Tübingen.

Avec d’autres acteurs européens de la défense animale, One Voice veut en finir avec l’opacité entourant les singes survivants de l’Institut Max-Planck de cybernétique biologique (IMP) de Tübingen (Allemagne).

Cette mobilisation internationale fait suite à une
requête en droits d’accès à l’information
déposée en juillet 2017 par One Voice, Ärzte-gegen-Tierversuche e.V. (Allemagne) et Cruelty Free International (Royaume-Uni) auprès des autorités du Länder de Bade-Wurtemberg. En effet, dans le cadre de cette requête, un seul laboratoire, celui de l’Université catholique de Louvain (Belgique), a officiellement reconnu que son Département des neurosciences avait reçu cinq singes de l’IMP. Aucun autre centre d’expérimentation animale n’a accepté de rendre publics la provenance, la localisation actuelle et le traitement réservé aux primates issus de l’IMP.

En 2014, l’IMP avait été au cœur d’une polémique, suite à la divulgation de vidéos poignantes révélant l’immense souffrance des primates, forcés de participer, parfois depuis plusieurs années, à des recherches en neurosciences impliquant chirurgie invasive du cerveau, graves privations d’eau et diverses contraintes physiques et psychologiques (1). Sur ces images insoutenables, huit singes provenant d’élevages français avaient été identifiés. L’un est décédé, mais Léa, Hugo, Tom, Lisa, Max, Mila et Lucie peuvent encore être sauvés.
One Voice milite depuis
pour leur libération et leur retour
afin de les placer dans un sanctuaire.

Suite à une mobilisation internationale, en 2016, l’IMP avait annoncé cesser leurs expériences controversées sur les primates. One Voice, Ärzte-gegen-Tierversuche e.V. et Cruelty Free International, soutenues par Jane Goodall, avaient exigé que les singes survivants soient relâchés dans un sanctuaire. Aucune information sur leur devenir n’a cependant été rendue publique. Il est à craindre que l’IMP ait pris la décision de les envoyer vers d’autres laboratoires en Europe pour de nouvelles expériences.

Muriel Arnal, présidente de One Voice, s’élève vivement : «
Il est inacceptable que le lieu de détention et le sort de ces singes soient gardés secrets. L’IMP est un laboratoire européen, financé par des fonds publics. Alors que l’opinion en Allemagne comme en Europe s’est émue des souffrances endurées par les primates dans cet établissement, alors que l’industrie de la recherche animale prétend agir avec transparence, nous pensons que le public a enfin le droit de savoir ce qui leur est arrivé. »

Manque de transparence et expériences contestées

Outre les questions éthiques et morales posées par l’expérimentation sur les primates, les associations contestent également la pertinence scientifique pour l’être humain de tels travaux en neurosciences, en raison des différences entre notre cerveau et celui des singes.

Muriel Arnal rappelle que : «
Une étude scientifique récente a jugé que la pertinence pour l’humain des données recueillies par les chercheurs recourant à l’expérimentation de primates est surestimée (2). Cette étude recense plusieurs méthodes alternatives adaptées aux neurosciences, plus éthiques et plus utiles pour le progrès médical car directement applicables aux êtres humains. Or elles sont sous-utilisées par les chercheurs qui continuent leurs expériences sur des primates, rarement cruciales pour de réelles percées médicales alors qu’elles tuent un grand nombre d’entre-eux. »

NOTES:

1. Les singes de l’Institut Max-Planck pour la cybernétique biologique ont été soumis à des actes de chirurgie hautement invasifs pour implanter des électrodes et / ou des dispositifs d’enregistrement dans le cerveau, à la privation d’eau pour les contraindre à obéir, à la coercition physique (usage de collier et de piques) pour la sortie des cages et l’acclimatation à un dispositif de contention (« chaise pour primate ») qui les retient par le cou et le corps dans une position anormale et inconfortable. Assoiffés, ainsi réduits à l’immobilité, les singes sont exposés – jusqu’à 5 heures par jour, cinq jours par semaine – à des images d’écrans et à différents stimuli tandis que les chercheurs enregistrent les données de leur cerveau. Les mêmes singes, détenus des années durant, sont réutilisés dans ces recherches.

2. Bailey J & Taylor K. (2016).
Primates non humains dans la recherche en neurosciences: les faits allant contre sa nécessité scientifique. ATLA 44, 43-69)

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