One Voice et le Whale Sanctuary Project proposent une collaboration avec le Marineland d'Antibes pour placer les trois orques dans un sanctuaire

One Voice et le Whale Sanctuary Project proposent une collaboration avec le Marineland d'Antibes pour placer les trois orques dans un sanctuaire

Delphinariums
07.02.2024
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L’association française de défense des animaux One Voice et le Whale Sanctuary Project, une organisation caritative américaine, sont convenues il y a plusieurs années de travailler ensemble pour qu’Inouk, Wikie et Keijo, les trois orques d’Antibes, soient retirées des expositions commerciales du Marineland et transférées dans un sanctuaire côtier en Nouvelle-Écosse, au Canada. À la suite de la décision du tribunal de Grasse de suspendre leur transfert vers le Japon dans l’attente de la fin de l’expertise indépendante et au lancement par le ministère de la Transition écologique d’une consultation pour étudier des solutions non commerciales pour les cétacés en captivité, nos deux structures ont décidé de se mobiliser. Nos organisations proposent ainsi aujourd’hui une collaboration avec Marineland et le ministère de la Transition écologique.

«Le Whale Sanctuary Project est le seul projet actuel de sanctuaire pouvant accueillir des orques. Nous travaillons maintenant ensemble pour proposer une coopération avec Marineland afin d’offrir aux orques une retraite dans un environnement plus naturel, qui sera le plus bénéfique pour leur santé et leur bien-être.»Muriel Arnal, présidente de One Voice

La coopération est un ingrédient essentiel

Le Whale Sanctuary Project souligne que le succès du transfert des orques dans un sanctuaire dépendra d’un effort de collaboration intégral entre le personnel et la direction de Marineland, l’équipe du Whale Sanctuary Project, One Voice et d’autres partenaires, ainsi que les agences gouvernementales.

Cette approche s’inspire de projets de coopération antérieurs. En 2019, le Whale Sanctuary Project a collaboré avec le gouvernement russe, des associations russes de protection animale et One Voice pour réussir à rendre à l’océan 10 orques et 87 bélugas qui avaient été capturés illégalement pour être vendus à des parcs de loisirs marins en Chine. En 2023, des membres de l’équipe du Whale Sanctuary Project ont travaillé main dans la main avec le personnel du Miami Seaquarium, par l’intermédiaire de Friends of Toki, dans le but commun de ramener l’orque Toki (également connue sous le nom de Lolita) dans ses eaux d’origine, dans le nord-ouest de la côte Pacifique américaine, où elle avait été capturée en 1970. (Malheureusement, Toki est morte d’une maladie chronique, notamment rénale, et d’une pneumonie avant d’avoir pu être déplacée.)

«L’impact de cette toute première collaboration formelle entre un parc de loisirs marins et la communauté de protection animale pour soigner une baleine sur le site d’un parc marin ne peut être sous-estimé. Elle a démontré que différents organismes qui, par le passé, auraient pu travailler l’un contre l’autre, peuvent coopérer avec succès en partageant les mêmes valeurs de respect et de soin des animaux.» Charles Vinick, directeur exécutif du Whale Sanctuary Project

Le sanctuaire

Le sanctuaire côtier mis en place par le Whale Sanctuary Project est situé dans la baie de Port Hilford, en Nouvelle-Écosse. Cette baie protégée offrira aux baleines résidentes plus de 100 acres (40 hectares) d’espace aquatique avec des profondeurs allant jusqu’à 18 mètres, ce qui permettra aux cétacés de nager, plonger et faire l’expérience d’un environnement naturel en bord de mer. Elles pourront explorer les fonds marins, chasser les oiseaux à la surface et passer leur temps dans la nature tout en bénéficiant de soins attentifs pour le reste de leur vie.

Cela permettra également de s’assurer que le groupe familial reste uni.

«Les orques sont des animaux très intelligents, émotionnellement sensibles et socialement liés. Dans l’océan, elles vivent en groupes familiaux forts et leur santé émotionnelle et comportementale est intimement liée à leur groupe social.»Dre Lori Marino, fondatrice et présidente du Whale Sanctuary Project

Le transport des orques vers un nouveau lieu de vie est inévitablement source de stress. Mais celui-ci est multiplié de façon exponentielle lorsque leur destination est un autre établissement de divertissement où elles doivent essayer de s’adapter à la vie à long terme dans un bassin en béton avec des congénères qu’elles ne connaissent pas du tout.

« En revanche, dans un authentique sanctuaire comme celui de Port Hilford Bay », explique la Dre Marino, « elles pourront rester unies et ne seront pas stressées par le fait d’être confinées dans un petit espace avec des orques avec lesquelles elles n’ont aucune relation. Un sanctuaire leur offrira les meilleures chances de réussir leur vie. »

Normes relatives aux sanctuaires

 Zone de concession du projet Whale Sanctuary, Port Hilford Bay, Nouvelle-Écosse Zone de concession du projet Whale Sanctuary, Port Hilford Bay, Nouvelle-Écosse

Le sanctuaire est conçu selon des normes élaborées conjointement par le National Aquarium, le Sea Life Trust et le Whale Sanctuary Project, et publiées par la Global Federation of Animal Sanctuaries.

Le National Aquarium est en train de créer un sanctuaire dans les Caraïbes pour les six dauphins qu’il détient, et Sea Life Trust gère un sanctuaire en Islande pour deux bélugas provenant d’un parc de loisirs racheté par son partenaire fondateur, Merlin Entertainments Group. Ce dernier a pour politique de ne pas utiliser de cétacés dans ses parcs de loisirs marins.

Un plan accéléré pour répondre aux besoins de Wikie, Inouk et Keijo

Compte tenu de l’urgence à laquelle sont confrontées Wikie, Inouk et Keijo, le Whale Sanctuary Project développe une approche accélérée pour fournir les éléments absolument nécessaires à l’accueil des orques avant même la fin du calendrier prévisionnel du sanctuaire complet.

La première phase du plan accéléré comprendra l’ingénierie, la fabrication et l’installation d’un enclos d’environ 6 500 mètres carrés, ainsi que des logements et des installations temporaires pour le personnel, afin que les orques puissent être transférées dans le sanctuaire. Au cours de la deuxième phase, les installations permanentes du sanctuaire seront installées, ainsi que le filet périphérique entourant les 404 000 mètres carrés (plus de 100 acres) d’espace aquatique du sanctuaire.

Études environnementales

Depuis l’annonce de la sélection de Port Hilford Bay, le Whale Sanctuary Project a mené pendant trois ans des études environnementales approfondies afin de s’assurer à la fois que le site convient aux cétacés et que leur présence ne nuira pas non plus à la flore et à la faune locales.

L’une de ces études est spécifique à la Nouvelle-Écosse en raison de l’exploitation historique de l’or dans cette province entre les années 1880 et les années 1930. Les analyses du sol, de l’eau et des espèces d’invertébrés sur le site ont permis de conclure que l’eau de la baie est propre, et que la zone côtière où se trouvait autrefois une usine d’estampage devra être recouverte de terre, de gravier ou de béton à tous les endroits susceptibles d’être perturbés par des travaux de construction. Car dans une petite zone du fond marin séquestrée et dans certains échantillons prélevés sur des invertébrés vivant dans le fond marin, la présence de traces d’arsenic a été détectée. Le Whale Sanctuary Project a entamé des consultations avec des scientifiques et d’autres experts afin de déterminer si des mesures d’atténuation seraient nécessaires sur ces zones bien délimitées.

Un mouvement mondial en faveur des sanctuaires

Ces dernières années, l’opinion publique a alimenté un mouvement mondial visant à mettre fin à la captivité des cétacés (orques, dauphins et bélugas) à des fins de divertissement.

Il existe déjà des centaines de refuges et sanctuaires de premier ordre dans le monde entier pour les animaux terrestres, y compris pour les éléphants, les grands félins, les ours et les grands singes qui ont passé leur vie dans des zoos (publics et privés) et des cirques. Avec espoir, en intégrant l’industrie du divertissement à notre travail coopératif, nous sommes impatients de voir advenir le moment où les cétacés ne seront plus confinés dans des bassins en béton et auront tous été placés dans d’authentiques sanctuaires.


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