Oiseaux en péril : l’État recule, nous appelons à une interdiction urgente de la chasse Oiseaux en péril : l’État recule, nous appelons à une interdiction urgente de la chasse

Oiseaux en péril : l’État recule, nous appelons à une interdiction urgente de la chasse

Animaux sauvages
29.07.2025
France
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Alors que les populations d’oiseaux s’effondrent en France comme ailleurs, le Gouvernement, sommé d’agir par la Commission européenne, envisage timidement de restreindre les massacres de plusieurs espèces d’oiseaux menacées. Un plan initialement plus ambitieux a été abandonné sous le poids des lobbys, alors que la situation impose aujourd’hui une réponse forte : l’interdiction immédiate de la chasse des migrateurs en danger, et la fin programmée de cette pratique dite « de loisir ». Participons massivement à la consultation sur le projet d’arrêté ministériel pour faire entendre la voix des oiseaux !

Tuer pour le divertissement, à l’ère de la sixième extinction de masse des espèces ? Non !

La France détient un triste record : 65 espèces d’oiseaux y sont encore chassables, généralement sans autre justification que le plaisir de tuer. C’est notamment le cas des galliformes de montagne ou encore des alouettes, qui sont pris pour cibles chaque année et dont nous portons la voix en justice. Les arguments généralement invoqués pour justifier les tirs tombent à plat concernant ces animaux qui, pour la quasi-totalité, ne causent ni dégâts ni troubles.

Parmi les familles aviennes passées en revue par la Commission, toutes affichent des signes de fragilité extrême : agriculture intensive et épandage de pesticides, réduction des habitats… les menaces sont partout. Des mesures d’urgence ont donc été préconisées, allant d’un moratoire (c’est-à-dire l’interdiction temporaire des abattages) pour les fuligules milouins, canards siffleurs, cailles des blés et grives mauvis, à une réduction drastique des quotas pour les canards pilets et souchets ainsi que les sarcelles d’hiver. Mais, face à la pression des fous de la gâchette, l’État a encore cédé.

Petits arrangements entre le Gouvernement et les chasseurs

Dès l’annonce des restrictions, les lobbys cynégétiques ont crié au scandale et boycotté les réunions. La ministre Agnès Pannier-Runacher s’est alors empressée de frapper à leur porte pour les rassurer… et pour reculer. Quand il s’agit de satisfaire leurs demandes, le gouvernement répond toujours présent, comme en témoigne par exemple son acharnement à autoriser des piégeages traditionnels cruels et rendus illégaux par nos actions répétées en justice.

Le projet de moratoire initialement envisagé pour les fuligules milouins est abandonné, et l’interdiction des tirs de tourterelles des bois, reconduite d’année en année depuis 2021 à la suite de notre action en justice, serait levée. Le tout remplacé par une « gestion adaptative » : bref, on continue de tirer, mais on ajuste un peu la cadence. Seuls les eiders à duvet, les barges à queue noire et les courlis cendrés feraient l’objet d’une nouvelle interdiction temporaire, alors qu’ils sont proches de l’extinction en France. Comme pour les grands tétras, on attend qu’il soit trop tard pour agir.

Ce que veulent les Français et ce que nous demandons : la fin des abattages

L’opinion des Français est claire : ils souhaitent majoritairement la fin de ce passe-temps mortifère et une protection renforcée des animaux sauvages (sondage IPSOS/One Voice 2023). Il est temps que les responsables politiques cessent de plier devant quelques conseillers occultes mais ultra-minoritaires et protègent enfin ces êtres sentients et la biodiversité dans son ensemble.

Les tergiversations doivent cesser ! Les oiseaux sont en danger.

Dès à présent, participez à la consultation sur le projet d’arrêté encadrant de la chasse de certains oiseaux et sur le projet de décret relatif à la « gestion adaptative », pour dire non à la politique des petits pas et demander un moratoire sur l’ensemble des espèces en déclin! Et signez notre pétition pour demander une suspension immédiate de la chasse durant cinq ans pour 20 espèces d’oiseaux en danger*, et, à terme, son interdiction pure et simple.

* Barges à queue noire ; bécassines des marais ; canards pilets ; canards siffleurs ; canards souchets ; courlis corlieux ; courlis cendrés ; eiders à duvet ; fuligules milouins ; fuligules morillons ; gélinottes des bois ; lagopèdes alpins ; perdrix grises des Pyrénées ; perdrix bartavelles ; sarcelles d’été ; sarcelles d’hiver ; tétras lyres ; tourterelles des bois ; vanneaux huppés ; alouettes des champs.

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