L’été, du repos pour les humains, un cauchemar pour les animaux dans les laboratoires français L’été, du repos pour les humains, un cauchemar pour les animaux dans les laboratoires français

L’été, du repos pour les humains, un cauchemar pour les animaux dans les laboratoires français

Expérimentation animale
01.10.2024
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L’été n’a laissé aucun répit à des centaines de milliers d’animaux qui ont été soumis à des expériences douloureuses dans les laboratoires français. Entre le 24 juillet et le 13 septembre, 888 218 individus ont été inclus dans des projets d’expérimentation approuvés par les autorités en France. Aucune espèce n’a été épargnée. Nous appelons à une véritable prise de conscience qui permettra l’évolution de ces pratiques. Pour cela, nous avons besoin de votre aide !

Les chiffres sont – c’est une triste et révoltante habitude – accablants : 738 444 souris, 396 singes, 7977 cochons, 175 chats, 85 chevaux, 1571 chiens, 222 furets, 45 154 rats, 14 474 oiseaux et 4537 lapins ont été ou seront utilisés prochainement dans des expériences, certains dans des conditions de souffrance extrême. 

Ainsi, les projets suivants ont été publiés dans la base de données répertoriant les projets autorisés au niveau européen :

Les rongeurs toujours en première ligne..…

Les rongeurs, en particulier les souris et les rats, constituent la majorité des animaux utilisés dans ces expériences. Sur les 888 218 animaux exploités, 738 444 souris, 45 154 rats et 1480 cochons d’Inde l’ont été dans divers projets. Voici quelques exemples : 

Dans le cadre d’une recherche sur l’insuffisance rénale, 400 souris ont été privées de la circulation sanguine dans leurs reins, provoquant des douleurs sévères et une dégradation rapide de leur état général. Elles ont ensuite été tuées. 

Une autre étude a soumis 320 rats à des crises cardiaques, suivies de l’implantation d’un patch cardiaque, le tout accompagné de douleurs et de stress intenses.

Les souffrances ne s’arrêtent pas là : 14 160 souris ont reçu des injections de cellules tumorales, provoquant le développement de tumeurs. 

Dans un autre projet, 2950 souris ont été utilisées dans des tests comportementaux sur la surdicécité, dont le « test de la nage », où elles sont forcées de nager dans des conditions stressantes et désespérées, pratique que l’on combat depuis des années. 

1290 souris seront également opérées au niveau du cerveau et de la moelle épinière pour l’injection de virus, avant d’être soumises à des douleurs chroniques provoquées par la compression mécanique du nerf sciatique. Cette expérience, qui présente des risques d’infection élevés, impose à ces animaux des souffrances prolongées. 

Quant aux 828 rats et 4140 souris, ils ont subi des chirurgies invasives, comme la constriction du nerf facial, générant des douleurs sévères.

Dans une étude visant à étudier la pollution atmosphérique, 700 souris, y compris des femelles gestantes et des souriceaux, ont été exposées à des polluants, dont la fumée de cigarette et une atmosphère appauvrie en oxygène (seulement 85 %). Cela entraîne des douleurs sévères, et ce dès leur plus jeune âge.

Dans un autre projet, 900 rats subiront une intervention chirurgicale ainsi que des chocs électriques infligeant de graves douleurs. 

1696 souriceaux recevront plusieurs injections transcrâniennes et intracérébrales. Le projet précise que « la manipulation des souriceaux peut parfois amener les femelles à rejeter leurs petits »…  

Par ailleurs, 84 000 souris subiront une ou plusieurs biopsies avant d’être réutilisées dans d’autres projets. Toutefois, si elles ne portent pas le génotype demandé, elles seront tuées. Dans un autre projet similaire, 50 000 souris endureront des prélèvements. Le projet précise ici que si « les animaux dont les séquences d’ADN ne sont pas celles attendues (génotype sans intérêt pour les porteurs de projet), [ils] seront mis à mort (environ 30 % soit 15 000 souris) ». Cette approche « jetable » des vies animales démontre la froideur avec laquelle ces individus sont traités, comme des outils scientifiques interchangeables.

Dans un autre projet, 540 souris et 500 rats ont subi l’ablation d’un rein pour induire une insuffisance rénale aiguë, une procédure accompagnée de douleurs intenses et de risques d’infection graves. Ce traitement cruel, censé simuler des maladies humaines, met une fois de plus en lumière la souffrance infligée.

2018 souris immunodéficientes ont également été injectées avec des cellules immunitaires humaines. Une partie d’entre elles ont ensuite subi une greffe de cellules tumorales, entraînant le développement de masses tumorales sur leur flanc, avant d’être tuées.

Enfin, 14 400 souris vont endurer gavage et injections intrapéritonéales et intraveineuses avant d’être mises à mort.

…..mais aucune espèce n’est épargnée

Concernant les singes : 

396 singes ont été soumis à des expérimentations de toute nature. Parmi ces projets, 12 d’entre eux ont été infectés avec le virus de la fièvre hémorragique et subi une chirurgie d’implantation abdominale pour mesurer la température corporelle. Les douleurs étaient classées comme sévères. Dans un autre projet, 182 singes ont été opérés, ce qui a eu des conséquences terribles : stress, pertes d’équilibre, paralysies faciales transitoires. Tous seront tués. 

Concernant les chiens et les chats :

Dans le cadre de la formation du personnel, 160 chats et 140 chiens ont été utilisés pour « l’apprentissage, la manipulation, la contention, l’administration de substances, les prélèvements sanguins […] l’anesthésie et l’euthanasie ». Sur ces animaux, 20 chats et 20 chiens ont été tués, tandis que les autres ont subi douleurs, stress et comportements anormaux : ils sont transformés en outils de formation.

Dans un autre projet visant à tester des vaccins, 370 chiens ont été tués après éprouvé des symptômes cliniques graves, tels que vomissements, diarrhées et stress intense.

Concernant les cochons :

Dans un projet dédié à la recherche sur les grands brûlés, 10 cochons ont été brûlés à plusieurs endroits de leur corps avant de recevoir des autogreffes de peau. Le niveau de douleur était si intense qu’elle a été classée dans la catégorie « douleur de gravité sévère ». 

Par ailleurs, de nombreux projets ont pour objet de soumettre des centaines de cochons à un arrêt cardio-respiratoire avec des stress thermique et physique et des souffrances sévères. 

D’autres espèces moins présentes mais tout autant sacrifiées : 

Cet été, 222 furets ont également été utilisés dans des expérimentations, dont 30 d’entre eux ont subi l’implantation d’un dispositif crânien, risquant ainsi des infections. 

Les poissons ne sont pas non plus épargnés : pour les capturer, 183 d’entre eux ont été paralysés par décharge électrique avant d’être exposés à des substances chimiques mortelles. La « pêche électrique », dénoncée par One Voice depuis des années, continue d’être pratiquée, sous couvert de recherche.

La transition vers une science sans animaux est massivement soutenue par les Français (sondage Ipsos/One Voice d’avril 2023), par près de 150 scientifiques européens issus de 19 États membres, par les élus européens en 2010 et 2023, ainsi que par des parlementaires français.

 

L’État, en continuant d’autoriser ces pratiques, reste complice d’un système qui inflige une souffrance insoutenable à des millions d’animaux chaque année. Il est urgent de réévaluer ces méthodes et d’accélérer la transition vers des alternatives sans animaux. Nous appelons les laboratoires à privilégier systématiquement les méthodes alternatives, conformément à la loi, et encourageons les professionnels à se former aux tests sans animaux. De plus, nous demandons aux responsables politiques de soutenir un financement accru de la recherche sur ces alternatives. Bien que le principe soit largement accepté, il est crucial d’avoir une volonté politique forte pour avancer, car l’immobilisme freine les progrès. Une approche innovante et des investissements supplémentaires sont nécessaires.

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