L’atrocité quotidienne : nouvelle sélection de projets d'expérimentation animale en France
Comme annoncé il y a quelques jours, nous continuons à vous présenter certains projets, tous validés par le ministère de la Recherche, soumettant des animaux à l’expérimentation. Mobilisez-vous à nos côtés, écrivez !
Chaque jour en France, une multitude d’animaux sont soumis à des expériences. Ces projets peuvent être liés à la recherche (fondamentale et appliquée), ou aux tests réglementaires et toxicologiques.
Entre le 13 et le 22 mai 2024, soit en à peine dix jours, le sort de 289493 animaux a été décidé : 172134 souris, 89021 rats, 9000 chauves-souris, 4698 poissons (principalement anguilles et truites), 1965 cochons, 1670 oiseaux, 869 chiens, 196 chevaux, 178 lapins, 174 chèvres, 106 lamas, 4 singes… Après avoir été utilisés comme du matériel de laboratoire, ils seront quasiment tous euthanasiés.
Aucune espèce n’est épargnée !
Les chiens, dont la majorité sont des beagles et dont nous avons, à plusieurs reprises, pointé du doigt les élevages en France, subiront des administrations de produits par intubation gastrique infligeant des douleurs et vomissements, des prélèvements de liquide céphalo-rachidien ou encore du gavage pour prélèvement de suc gastrique.
Les cochons, ou porcelets, subiront des coelioscopies, l’ablation d’un rein suivie de l’induction d’une maladie rénale engendrant des douleurs de gravité sévère, l’implantation d’électrodes avec des tests de simulation, des tests comportementaux multiples, ou encore des chirurgies lourdes avec irradiation entraînant des douleurs de gravité sévère.
Les petits herbivores, quant à eux, sont toujours ceux qui sont le plus touchés : 172134 souris, 89021 rats, 1480 hamsters, 7200 cobayes et 75 gerbilles… Incroyable mais vrai, la liste qui suit n’est qu’une sélection – représentative, certes, mais non exhaustive – des projets publiés:
- Exposition à l’alcool par différents biais (consommation libre, inhalation ou injection) sur des périodes allant de huit semaines jusqu’à un an. Les rats seront isolés pendant toute la période et subiront des procédures chirurgicales visant à implanter des canules intracrâniennes ainsi que des injections intra-péritonéales répétées et chocs électriques: 4480 d’entre eux subiront des douleurs de gravité sévère et seront euthanasiés.
- Dans le cadre de l’évaluation de la toxicité d’un produit, il sera administré au rongeur pour évaluer son effet sur l’appareil reproducteur. Les animaux subiront un lavage vaginal avant accouplement et des altérations du comportement à l’accouplement, des difficultés à la nidation, la gestation, l’accouchement, la lactation, des altérations du comportement maternel et du développement sexuel des adultes ainsi que du développement fœtal et post-natal des descendants: 14840 souris et 59624 rats seront utilisés et euthanasiés à la fin de la procédure ;
- Acte de blessure mécanique à la zone anorectale. Les souris recevront des injections et des actes de blessure anorectale (deux fois par semaine pendant deux ou quatre semaines) où la zone sera grattée avec un scalpel créant des douleurs importantes. Certaines recevront une transplantation via une injection à la zone anorectale: 3424 souris seront utilisées, certaines d’entre elles subiront des douleurs sévères. Toutes seront euthanasiées ;
- Injection du virus du Nil occidental pouvant provoquer la mort des souris infectées moins d’une semaine après l’infection en raison d’atteintes neurologiques: 2380 souris qui subiront des douleurs de gravité sévère et seront euthanasiées ;
- Injection d’une maladie immune. Les animaux recevront un maximum de 140 administrations. L’apparition de nécrose au niveau du site d’injection, une faiblesse de la queue, une paralysie des membres, une perte de poids et une inflammation articulaire au niveau des membres peuvent être observées: 2940 rats subiront des douleurs de gravité sévère et seront euthanasiés ;
- Jusqu’à 336 administrations, 44 prélèvements sanguins et de nombreux tests comportementaux afin d’étudier la dépression et l’anxiété: 9400 souris et 7200 rats seront utilisés et euthanasiés à la fin du projet ;
- Induction de l’endométriose et pose d’une mini-pompe osmotique avec des douleurs sévères, du stress et des pertes de poids transitoires: 2400 souris qui subiront des douleurs de gravité sévère et seront euthanasiées ;
- Atteinte cérébrale avec provocation de crises d’épilepsie et installation de transmetteurs: 2605 souris seront utilisées, la majorité d’entre elles subiront des douleurs de gravité sévère. Toutes seront euthanasiées ;
- Injection afin de développer des lymphomes. Cela engendrera des douleurs importantes, du stress et une perte de mobilité du fait de la grosseur des ganglions: 1493 souris subiront des douleurs de gravité sévère et seront euthanasiées ;
- Induction d’une péritonite : 600 souris subiront des douleurs sévères et seront euthanasiées ;
- Production de souris humanisées. Cela implique l’utilisation d’animaux immunodéficientes et génétiquement modifiées qui vont subir une transplantation de cellules souches humaines capables de générer un système immunitaire humain: 5120 souris sont concernées et pourront être réutilisées dans d’autres projets si les conditions sont remplies. Sinon, elles seront euthanasiées.
- Induction d’une intoxication engendrant perte de poids, douleurs importantes, stress, tremblements, fasciculations ou encore chute du tonus musculaire: 920 souris subiront des douleurs de gravité sévère et seront euthanasiées.
- Injection d’un virus de la famille des henipavirus. Le projet mentionne l’apparition potentielle de paralysie, de tremblements, de vertiges ou de symptômes respiratoires: 100 souris subiront des douleurs de gravité sévère et seront euthanasiées.
- Injection de cellules tumorales engendrant des lésions cutanées légères à sévères (nécrose), des difficultés à se déplacer ou encore des difficultés respiratoires: 1080 souris subiront des douleurs sévères et seront euthanasiées.
Nous demandons aux laboratoires de privilégier systématiquement les méthodes alternatives disponibles, comme le requiert la loi, et aux professionnels de se former aux tests sans animaux. Nous exhortons aussi les représentants politiques à soutenir un financement accru de la recherche sur ces méthodes. Malgré un accord de principe, une réelle volonté politique est indispensable pour avancer et il est nécessaire d’investir davantage pour en finir avec l’utilisation de milliers d’animaux victimes de l’expérimentation.
Pour mettre fin à ces méthodes, demandez avec nous la fin de l’expérimentation animale et, vous aussi, écrivez à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : téléchargez le courrier-type