La vie de « bête de cirque » pour Elyo, c’est fini!

La vie de « bête de cirque » pour Elyo, c’est fini!

Cirques
17.06.2019
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Son nom de « bête de cirque » est Nal (ou Nale). Nous avions choisi de lui donner un nom de lion libre, un nom solaire: Elyo. En ce mois de juin, il vient d’être placé dans un «zoo-refuge»: La Tanière. Cela n’en reste pas moins une belle et grande victoire. Que les autorités feignent de faire comme si de rien n’était n’y changera rien: l’obscurité du camion vide, pour Elyo, c’est terminé!

Les yeux d’Elyo prostré, l’une des rares fois où le camion était ouvert.
Il a beau en être sorti, les dresseurs devront répondre de leurs actes devant la justice.

Des conditions de vie scandaleuses et des autorités fermant les yeux

Pour Elyo, nous avions déposé plainte pour actes de cruauté en avril 2018. Un vétérinaire avait alors été mandaté par le Procureur de la République de Dunkerque. Son rapport ne laissait aucun doute sur le mal-être d’Elyo et sa souffrance. Malgré ces preuves irréfutables, notre plainte fut classée sans suite!
Face à cette décision incompréhensible, nous avions alors proposé au cirque de nous le confier afin que nous l’emmenions vivre dans la savane africaine en échange de quoi nous les aurions aidés à monter un numéro sans animaux. Le refus fut catégorique.

En janvier 2019: nouvelle plainte

Les autorités savaient, elles connaissaient les maltraitances dont Elyo était victime: elles avaient entre leurs mains l’attestation du vétérinaire expert pour la justice, les nombreux rapports de nos enquêteurs, les expertises des spécialistes reconnus mondialement auxquels nous avions fait appel. Durant des mois, nous n’avons eu de cesse de les alerter.

Le cirque annonçait encore des représentations jusqu’au 26 mai

Au mois de mai 2019, Elyo toujours plongé dans l’obscurité du camion, nous avons décidé de citer ses deux dresseurs à comparaître devant le tribunal correctionnel de Laval (en payant, nous nous assurions pour lui de l’audience à laquelle il aurait dû avoir droit). La « citation directe » fut remise par un huissier aux dresseurs du cirque Buffalo Circus. C’est à ce moment précis que les autorités furent prises d’une envie soudaine de s’occuper d’Elyo. Il fallait vite le placer, le sortir du cirque. Ainsi, et alors que se tient l’audience de consignation au cours de laquelle il nous est demandé de verser 3000€ afin que la justice fasse son travail… Elyo arrive dans ce zoo.

La fin de la remorque. Mais l’Afrique?

Comme pour Maya, les autorités ont refusé toutes nos propositions, feignant de ne pas voir les conditions de vie épouvantables dans lesquelles Elyo se trouvait. Mais, et comme pour Maya une fois encore, une place a été trouvée. Elyo n’aura pas le bonheur de fouler le sol de la savane africaine, là où un parc de plus d’un hectare en sanctuaire l’attendait. C’est le choix des autorités, mais qu’elles en soient conscientes, nous veillerons sur Elyo!

Les autorités auront beau essayer de faire comme si de rien n’était, comme si notre combat n’y était pour rien, ça ne prendra pas! Que serait-il arrivé à Elyo si au classement de notre première plainte en 2018, nous avions baissé les bras? Que serait-il arrivé si nous ne l’avions pas suivi inlassablement, alertant les services de l’État, si vous ne vous étiez pas mobilisés vous, militants, sympathisants? Elyo aurait probablement fini par mourir à force de cogner sa tête contre les parois du camion.

Une grande victoire tout de même

Ce placement reste une grande victoire, ne boudons pas notre plaisir de le voir loin de cette vie misérable: l’itinérance incessante, seul, enfermé dans un camion, le plus souvent dans l’obscurité totale.

Au ministère de la Transition écologique et solidaire, où nous demandons, réunion après réunion, la prise d’un arrêté ministériel immédiat qui mettrait fin au calvaire des animaux dans les cirques, on nous répond: « Mais que faire des animaux captifs? Nous n’avons pas de solution ». Plus les semaines passent, plus cela ressemble à un faux prétexte. S’il n’y avait pas de solution, comment expliquer qu’en moins d’une année Maya, Lechmee et Elyo – pour ne citer qu’eux – aient trouvé une place hors des cirques?

Doit-on porter plainte et faire des citations directes pour chaque individu détenu? Et ainsi qu’ils se retrouvent tous, en catimini, placés hors des chapiteaux ? Si c’est cela la solution, alors nous nous y attellerons! Prochain rendez-vous au tribunal administratif de Marseille le 27 juin prochain pour Samba!

Notre plainte pour actes de cruauté sur Maya est en cours d’instruction, et le 18 octobre nous serons bien au tribunal de Laval pour obtenir la condamnation des dresseurs d’Elyo pour actes de cruauté. Ils devront répondre de leurs actes ! Le temps de l’impunité est terminé!

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