La France championne de l’expérimentation animale : les microcèbes en ligne de mire

La France championne de l’expérimentation animale : les microcèbes en ligne de mire

Expérimentation animale
04.10.2021
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Des microcèbes mignons (Microcebus murinus) sont élevés en France par centaines pour servir l’expérimentation animale. Mettons fin à leur supplice !

Dans notre pays, aujourd’hui encore, des chercheurs pratiquent des expériences sur les primates. Dans son antenne de Brunoy (Essonne), le Museum national d’Histoire naturelle dispose notamment du plus gros élevage de microcèbes au monde et tient son vivier à la merci des scalpels.

Photo : © Gerald Cubitt / Photoshot / Biosphoto

La France, sa culture admirable, son intelligentsia, ses communes historiques et ses beaux paysages… Prenez Brunoy, par exemple, en Essonne. En dehors des tensions qui agitent parfois certains de ses quartiers périphériques, le cœur de cette ville résidentielle a su conserver une partie de son patrimoine ancestral, de magnifiques demeures dans un environnement verdoyant, qui font tout son prestige et son charme.

Pôle d’excellence

C’est au sein de cet écrin, sur le site du Petit Château, maison bourgeoise du XVIIIe siècle, que des scientifiques du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) mènent, depuis une cinquantaine d’années, des recherches spécialisées dans les thématiques de l’écologie forestière et de la stratégie adaptative des organismes vivants

Primates destinés à l’expérimentation

Joli programme… sur le papier. Car les murs du parc, actuellement fermé au public, abritent aussi le plus grand élevage de primates du monde : une communauté de près de 500 petits lémuriens, des microcèbes mignons. Oui, c’est le nom de leur espèce : Microcebus murinus. Ils sont détenus là pour servir à l’expérimentation animale. Des équipes mixtes de chercheurs du MNHN, du CNRS et d’autres institutions se passionnent en effet pour ces descendants d’individus capturés à Madagascar, notamment en raison de leur petite taille les rendant aussi manipulables que des souris, tout en partageant « avec l’Homme un héritage plus important que les modèles de rongeurs classiques ».

D’observations en euthanasies

Une aubaine pour les laborantins qui leur font subir des batteries de tests. Ces derniers peuvent s’apparenter à de « simples » études comportementales, consistant tout de même pour certains, comme ici, à laisser les animaux dans l’obscurité ou accélérer l’alternance jour/nuit afin de raccourcir leur durée de vie… Mais d’autres expériences peuvent aussi être beaucoup plus invasives, dans le cadre de recherches sur l’inflammation de l’œil, les lésions du pancréas ou l’apparition de tumeurs au cours du vieillissement. Les travaux en neurosciences, notamment, sur la structure du cerveau, les capacités cognitives et la maladie d’Alzheimer soumettent les cobayes à de terribles sévices, avant généralement leur euthanasie.

Maltraitances avant décapitation

Parmi les pires études dont notre équipe de scientifiques a eu connaissance, l’une d’elles s’intéressait à l’aptitude des microcèbes mignons à se mettre en état de torpeur pour s’adapter aux conditions de leur environnement. A priori d’apparence anodine, elle s’est traduite, concrètement, par l’isolement des individus et leur sous-alimentation pendant plusieurs jours. Ensuite, tous ont été décapités pour prélever des échantillons de leur corps, les congeler et les expédier au Canada. Car non content de s’en tenir à ses propres expériences, le MNHN propose également son « matériel » (les lémuriens, en l’occurrence) et ses « services » aux chercheurs du monde entier. Il dispose même d’une plate-forme, labellisée IBiSA, qui offre des « prestations et équipements » éloquents aux laboratoires étrangers friands de petits lémuriens.

Appétit insatiable

Ainsi, une fois encore, la France se distingue par son appétit féroce pour l’expérimentation animale, sur les primates en particulier. Elle déploie tout son zèle pour rayonner en la matière au niveau international. Le MNHN affiche même son ambition de rénover ses locaux et d’agrandir prochainement son animalerie pour accueillir 800 microcèbes. De nouvelles études, de nouvelles souffrances en perspective… Nous venons d’adresser trois courriers – à destination du président du MNHN, du directeur de la DDPP de l’Essonne ainsi que de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation – pour demander à ces autorités de nous communiquer tous les documents relatifs au centre d’élevage et d’utilisation d’animaux à des fins scientifiques du MNHN à Brunoy. La pleine lumière doit être faite sur ce qu’il s’y passe et le martyre enduré par les microcèbes mignons !

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Edit au 5.10.21 : suppression d’une erreur sur les températures.

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