

Jeu du cou de l’oie : Saint-Bonnet-près-Riom persiste, avec l’appui des chasseurs
Le tollé provoqué par nos enquêtes et le veto émis par la préfecture du Puy-de-Dôme ne leur a pas suffi. Le 21 septembre dernier, en organisant le jeu du cou de l’oie, la commune de Saint-Bonnet-près-Riom a fait le choix de l’éducation « festive » à la violence. Parce que nous leur avons rappelé l’interdiction de tuer des animaux pour maltraiter leurs dépouilles, les organisateurs ont cette année fait appel… aux chasseurs. Selon nos informations, ils n’ont pas hésité à leur « fournir » des lapins et des faisans qu’ils avaient tués eux-mêmes.
Ce sont des adolescents à peine sortis de l’enfance qui s’y prennent à plusieurs reprises pour décapiter faisans, lapins et oies suspendus par les pattes à une corde. La scène se déroule en pleine rue, sous les acclamations de la foule et les yeux des plus petits. Cette coutume initiatique d’un autre âge, nous n’avons cessé de la dénoncer.
Dès 2023, les images de notre enquête avaient déclenché un torrent d’indignation. Cette année encore, nous avons écrit aux autorités et notamment au préfet du Puy-de-Dôme pour obtenir l’interdiction de ce « jeu ». La réaction fut rapide : en quelques heures, la préfecture rappelait au maire l’illégalité de cette pratique et lui ordonnait d’agir. De notre côté, nous avons aussi contacté le premier édile et les organisateurs.
Des chasseurs qui tuent… et encouragent le pire
Les organisateurs ont choisi de passer outre. L’ancrage de certaines traditions peut être tenace, et le lobby cynégétique ne recule devant rien. Comble du cynisme, les oies ont été remplacées par des peluches – un symbole tout aussi délétère pour les plus jeunes. Mais les faisans et les lapins suspendus, eux, étaient bien réels, tués, selon nos informations, par les chasseurs – ceux-là mêmes qui clament haut et fort leur respect des animaux et de la nature.
Un rite qui plie et finira par disparaître
Ces brutalités érigées en exploits n’ont rien de festif : elles banalisent les sévices sur les animaux et proposent un modèle d’un autre âge à la jeunesse actuelle. Les liens entre maltraitances animales et violences sur les humains ne sont plus à prouver. Partout ailleurs, notre mobilisation porte ses fruits : Arfeuilles et Lesmont ont fait marche arrière cette année. Nous voulons croire que le maintien du « cou de l’oie » à Saint-Bonnet-près-Riom est l’ultime convulsion d’une pratique moribonde.
Avec vous, nous continuerons à agir pour que plus aucun animal ne soit tué ni mutilé au nom de la fête.