Galliformes de montagne : plus de mille oiseaux épargnés de la chasse

Galliformes de montagne : plus de mille oiseaux épargnés de la chasse

Chasse
06.11.2023
Toutes les actualités

Afin que les oiseaux des sommets aient du répit, nous avons veillé à ce que les chasseurs, eux, n’en aient pas. Depuis fin août, nous avons attaqué en référé les nombreuses décisions prises par des préfets ou directement par les fédérations de chasseurs. Leur objet était de permettre la mise à mort de tétras lyres, perdrix bartavelles, gélinottes des bois, lagopèdes alpins et perdrix grises des Pyrénées. Les juges ont prononcé de nombreuses suspensions, épargnant ainsi la vie d’un nombre considérable de galliformes de montagne.

Dans les Alpes, plus d’un millier d’oiseaux ne seront pas criblés de balles

Les tribunaux administratifs (TA) de Grenoble et Marseille ont suspendu la chasse en se fondant tantôt sur notre raisonnement lié au caractère intolérable de la traque d’animaux déjà ébranlés par les conséquences du réchauffement climatique et les nombreuses perturbations liées à la fréquentation touristique des massifs, tantôt sur des arguments plus techniques. Plus d’une fois, les préfets ont tout bonnement donné carte blanche aux chasseurs en les laissant déterminer eux-mêmes les quotas d’animaux à tuer.

L’absurdité de continuer d’occire des individus dont l’espèce est en mauvais état de conservation a également fait mouche s’agissant des gélinottes des bois en Isère et devant le juge marseillais dont les ordonnances ont permis d’épargner massivement les tétras lyres et perdrix bartavelles.

Malgré quelques revers, le combat se poursuivra

Il y a malheureusement plusieurs ombres au tableau du côté des départements pyrénéens et dans les Alpes-Maritimes où nous nous sommes heurtés aux raisonnements à contre-courant des tribunaux administratifs de Montpellier, Toulouse, Pau et Nice qui ont rejeté nos requêtes. La déception est particulièrement amère car faute de suspension, le bain de sang des perdrix, tétras et lagopèdes alpins a bel et bien eu lieu.

Mais nous ne nous décourageons pas pour autant. Si les annulations que nous obtiendrons a posteriori ne ramèneront pas les oiseaux à la vie, elles serviront dans le cadre de futurs recours pour potentiellement épargner les suivants. En effet, vu l’énergie dépensée par l’État pour faire les quatre volontés des chasseurs – en témoigne la reprise d’un nouvel arrêté juste après la suspension du précédent, obtenue dans les Pyrénées-Orientales, ou les expérimentations douteuses destinées à réhabiliter les chasses traditionnelles aux alouettes, vanneaux, etc. -, il est certain que le massacre des oiseaux de montagne, pourtant menacés de toutes parts, sera autorisé lors de la saison 2024-2025.

Au total, ce sont les vies de 20 gélinottes des bois en Isère, 422 perdrix bartavelles (6 en Haute-Savoie, 219 en Savoie, 35 dans les Alpes-de-Haute-Provence et 162 dans les Hautes-Alpes) et de 723 tétras lyres (201 en Haute-Savoie, 404 en Savoie, 45 dans les Alpes-de-Haute-Provence et 73 dans les Hautes-Alpes) qui ont été sauvées par notre action ! Comment accepter que nous, défenseurs des animaux, devions en arriver à entraver les préfectures, qui elles-mêmes autorisent cela ?

Notre mobilisation contribue à donner de la visibilité à ces animaux fragiles, témoins silencieux de leur propre déclin, et à les protéger des fusils. Aucun oiseau ni aucun animal ne doivent mourir de la main d’un petit groupe d’humains, pour le divertissement de ces derniers. Nous continuerons à le marteler jusqu’à ce que l’État entende raison.

Partager l'article