Expérimentation animale : les chiffres de la honte

Expérimentation animale : les chiffres de la honte

Expérimentation animale
30.07.2021
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Le rapport indigeste publié par l’Union européenne de près de 400 pages se targue de transparence et annonce une baisse des animaux tués. En réalité : rien ne change.

L’Union européenne vient de publier les dernières statistiques relatives à l’expérimentation animale en 2018. Le rapport indigeste de près de 400 pages se targue de transparence et annonce une baisse des animaux tués. En réalité : rien ne change. Les animaux continuent de souffrir le martyre lors de ces expériences cruelles et la plupart du temps remplaçables.

Photo : Peta

En préambule, l’UE affiche ses velléités de transparence – transparence demandée par la loi et les citoyens – et annonce distinguer la part des animaux utilisés dans les laboratoires, et celle des lignées génétiquement modifiées.

Ces derniers sont plus de 1,5 million. 16 % d’entre eux souffrent de pathologies dès la naissance, se montrent plus faibles, plus exposés au stress et à la douleur. On mesure d’entrée les progrès éthiques…

Des expériences qui persistent malgré la loi

L’UE annonce le chiffre de 8 921 758 animaux utilisés pour la première fois en 2018 (à qui il faut ajouter ceux déjà dans les laboratoires, qui sont réutilisés) : un chiffre qui tombe pour la première fois en dessous de 9 millions d’individus. Mais les précédentes données statistiques ne prenaient pas en compte la Norvège. Avec ce pays, ce sont en fait 10 572 305 animaux qui ont été utilisés (toujours pour la première fois) en 2018 dans les laboratoires européens. Nous avions rapporté des chiffres quasi identiques l’an dernier. On le voit clairement : rien ne change. Les expériences menées sur les animaux, à la fois cruelles et archaïques, restent monnaie courante, malgré la directive européenne qui prévoit la mise en œuvre de méthodes alternatives et substitutives, avec l’engagement pour le remplacement total des animaux dans la recherche.

Plus de chiens et de primates

On le sait, les primates sont des espèces protégées. Pourtant, ils sont de plus en plus utilisés dans les laboratoires européens (+ 4 % en 2018). Les chiens sont également plus nombreux à être exposés aux tortures expérimentales : les tristes statistiques pointent une augmentation de 29 %. Parmi les espèces les plus importées dans l’Union européenne en provenance de pays non-membres de l’UE, il y a aussi les chats (38 %) et les chiens (46 %). Nous ne cessons de tirer la sonnette d’alarme sur ces trafics odieux et les conditions d’élevage des chiens.

1,9 million d’animaux utilisés en France

Dans ce sombre palmarès, la France occupe une place de choix. Notre pays est le troisième utilisateur de chiens en Europe : 4219 chiens utilisés dans nos labos en 2018, (+ 3% par rapport à 2017) et le premier utilisateur de primates (3510). La France occupe également la 3e place du podium européen quant au nombre d’animaux utilisés, avec 1,9 million d’animaux. Nous pourrions continuer d’aligner les tristes records de la France en matière d’expérimentation animale. Disons simplement que notre pays fait partie des six pays membres de l’UE qui utilisent encore la méthode de l’ascite de souris pour produire des anticorps monoclonaux, malgré la disponibilité de méthodes de production non animales.

Les animaux restent chez nous, comme en Europe, de la chair à canon.

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