Du rodéo à la télé en France, ce sera toujours non !
Les animaux dans les rodéos ne sont pas des « artistes », mais des pantins terrifiés voués à la souffrance avant l’abattoir.
Animaux violentés, malmenés, montés de force : voilà ce qu’est, en réalité, le rodéo. Contrairement à ce que soutiennent des journalistes de la chaîne l’Équipe, qui diffuse cette semaine un programme de rodéo, les animaux ne sont pas des artistes, ils ne choisissent pas cette vie. Ils sont terrifiés, et c’est certainement ce qui fait recette et rend le rodéo si amusant pour ceux qui le regardent. Une fois la mascarade de démonstration de toute-puissance humaine terminée, bovins et chevaux finiront à l’abattoir.
En France, il y a déjà assez d’activités engendrant exploitation et souffrance pour les animaux. Ce n’est vraiment pas la peine d’en importer de nouvelles !
Pour Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice :
«Seul un niveau de stress intense peut faire réagir les taureaux de cette façon. Les scientifiques ont apporté la preuve que, oui, les animaux ressentent la douleur et la peur. Les rodéos en sont la parfaite illustration. Ce divertissement tiré de la souffrance animale doit disparaître de nos sociétés. Les humains miteux qui le pratiquent sont-ils encore à ce point dépendants des animaux pour démontrer leur virilité factice en les maltraitant dans ces spectacles débiles et malsains ?»
La souffrance vendue comme de l’agressivité
Les veaux, taureaux et chevaux contraints de participer à tous ces « sports » n’ont rien demandé à personne. Ils ne sont pas agressifs par nature. Ils sont rudoyés, frappés, brûlés, drogués… pour donner l’impression du courage côté humain, que ce soit pour la monte du cheval sauvage (bronc riding), celle du taureau (bull riding), la capture du veau au lasso (calf roping), ou encore le coucher du taureau (steer wrestling), qui constituent, avec la course à cheval autour de tonneaux (barrel racing), les épreuves de rodéo. Le but n’est pas caché, il consiste à être le « meilleur » cowboy, donc il s’agit bien de mater les animaux, de les dresser, de les marquer au fer rouge, de les rendre dociles…
Drogués
Les seules objections à l’inoculation de stéroïdes ou d’anti-inflammatoires aux taureaux (pour les rendre agressifs ou insensibles à la douleur) ne sont même pas une question de fair-play (tout le monde le fait, aux dires des premiers concernés), mais uniquement une question sanitaire : il ne faudrait pas qu’il reste de produit détectable lors de la compétition… pour la consommation humaine ! Pire, il n’y a pas de réglementation concernant les mauvais traitements pendant les entraînements, et ils sont minimaux durant les compétitions.
Violentés
Pour qu’ils entrent plus vite sur la piste ou qu’ils se cabrent, il est autorisé de brûler les chevaux ou de leur envoyer une décharge électrique, de les frapper… Tout est mis en scène pour donner l’impression à la foule de spectateurs que les taureaux sont « enragés », alors que souvent, ils se débattent, en réalité, de douleur, après avoir été malmenés en coulisses.
Blessés, direction finale : l’abattoir
Quand ils arrivent à l’abattoir, les vétérinaires constatent les dégâts. Les veaux ont eu le cou cassé et ont été violemment jetés au sol, certains ont des côtes cassées, des hémorragies internes, y compris chez les taureaux, d’ailleurs. Ils ont des ruptures d’anévrisme, des crises cardiaques, le dos brisé… Des affections mortelles. Ceux qui survivent doivent recommencer la fois suivante, et cela, jusqu’à leur dernier voyage à l’abattoir.
Une rengaine rance
Les promoteurs des rodéos, éleveurs ou producteurs d’événements, sponsors ou chaînes de télévision, utilisent les mêmes arguments viciés que les aficionados pour la corrida : les animaux sont des artistes, ils sont bien traités le reste du temps, ils ont vécu une bonne vie, les quelques minutes où ils sont en scène font d’eux les stars… Sauf que les humains qui se prêtent à ce spectacle mortifère ont le choix de prendre ce risque, les animaux jamais, et ils sont perdants à coup sûr. À en croire les enquêtes des défenseurs des animaux partout dans le monde (sur les corridas, novilladas ou rodéos), on nous vend surtout un refrain seriné ad nauseam et qui sent le mensonge à plein nez. Ce business est très lucratif, ce « spectacle » n’est qu’une étape sur le chemin de la chaîne de découpe, qui ne fait qu’enrichir au passage le propriétaire des animaux.
Nous vous proposons d’interpeller @lachainelequipe sur Twitter en lui partageant cet article, pour que le replay du programme ne soit plus accessible et que la chaîne s’engage à ne plus diffuser ces spectacles délétères à l’avenir. Vous pouvez également écrire un commentaire (poli mais engagé) sous cet article du journal l’Équipe.