Dressage de chiens : la loi du plus fort ?

Dressage de chiens : la loi du plus fort ?

Animaux familiers
06.11.2019
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Nous sommes assignés en justice par le Tribunal de grande instance de Valence pour avoir, dit-on, « entaché l’intégralité d’une profession » en dénonçant certaines des méthodes qui ont cours dans des cercles de dressage des chiens, images et témoignages à l’appui.

 

Mise à jour
Ils avaient demandé un report de l’audience, nous ne nous y étions pas opposés, c’était au tribunal de trancher.

Ce 5 novembre, le Président de la 1ère chambre s’est opposé catégoriquement à tout renvoi, même à brève échéance, estimant que l’affaire était en état. Il n’y a donc pas eu de plaidoirie. L’affaire a été mise en délibéré au 14 janvier 2020.

L’enquête remonte à 2014-2017. Plusieurs cas signalés ont conduit nos enquêteurs à infiltrer des centres de dressage canin. Ils en ont ramené faits, images et déclarations qui font froid dans le dos.

Un rapport, étayé par l’analyse d’une vétérinaire comportementaliste, et des articles ont suivi, rapportant des brutalités inouïes à l’encontre de chiens, commises devant des enfants (bel exemple d’éducation). Nous avons produit des études scientifiques sur les dégâts que peuvent engendrer de telles activités, qui cassent psychologiquement des individus pour les soumettre à la loi du « maître ».

Pour avoir présenté ces faits, une trentaine de professionnels nous réclament aujourd’hui plus de 170 000 euros au titre de « dénigrement collectif ».

Liberté d’expression !

On nous accuse de désinformation alors que des faits bruts ont été filmés et que nous avons par ailleurs mis en avant les centres de dressage de cette profession pratiquant des approches bienveillantes, pour des chiens équilibrés et non pas traumatisés, ceux-là mêmes qu’on abandonne volontiers s’ils n’obéissent pas au doigt et à l’œil.

En soulignant le Lien, ce rapport scientifiquement étayé entre les violences commises envers les animaux et celles à l’encontre des humains de l’entourage, nous avons mis en exergue le fait que la brutalité n’est ni une fin en soi, ni un moyen en matière de psychologie animale, mais qu’elle peut être lourde de conséquences. Cela reste visiblement incompréhensible à nombre d’éducateurs canins…

Une question de respect avant tout

Si les enquêtes de la Cellule Zoé, notre antenne d’action sur le terrain contre la cruauté, ont produit des scènes de maltraitance avérées en divers clubs canins, à qui la faute ? One Voice n’a fait que dénoncer une pédagogie fondée sur le dressage et la brutalité, mis en avant ses travers et conséquences tout en soulignant que d’autres méthodes d’éducation canine, éthiques et durables, existent…

En tant qu’association non-violente engagée depuis 25 ans dans le respect de tous les animaux, nous sommes fiers d’avoir dénoncé des pratiques indignes de crainte de les voir se généraliser. Nous le répétons : il existe une éducation positive et non-violente des chiens dispensée par des professionnels. Nombre de chiens sont concernés et il est ici question du respect d’autrui. Nous espérons en la clairvoyance de la justice. Sinon tous les excès sont permis, le débat n’est plus public ni aucun progrès des pratiques possible.

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