Dans le Lot-et-Garonne, des chiens «de chasse» livrés à eux-mêmes dans un hangar: One Voice enquête et dépose plainte

Dans le Lot-et-Garonne, des chiens «de chasse» livrés à eux-mêmes dans un hangar: One Voice enquête et dépose plainte

Chasse
01.02.2023
Lot-et-Garonne
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Une dizaine de chiens exploités pour la chasse et maintenus à l’année sous un hangar quasi désaffecté au fond d’un bois: loin des yeux, loin du cœur? Pas pour One Voice, qui lance l’alerte et dépose plainte au tribunal judiciaire d’Agen.

Après un signalement alarmant de chiens maintenus enfermés à l’année derrière les grilles d’un hangar perdu dans les bois aux environs d’Agen, nos enquêteurs se sont rendus sur place. Ils ont découvert, au détour d’un chemin boisé, un bâtiment en tôle, tout ce qu’il y a de plus banal en apparence, à ceci près qu’une dizaine de chiens s’y trouvent maintenus sans supervision. Ce lieu délabré, comportant des outils et objets en tout genre jetés çà et là, des sacs en plastique, des parpaings, des planches, des fils de fer, présente un sol dur et accidenté, jonché de déjections, entre terre battue et cailloux… Et au milieu de ces box faits de bric et de broc, à la merci du froid et du vent en ce moment, mais aussi de la touffeur de l’air dès le printemps, une dizaine de chiens qui appellent au secours.

Comme une arme : une vie d’ennui à la remise, ou la chasse

Des chiens « de chasse », comme on dit: poussés à travailler au service des chasseurs jusqu’à épuisement et maintenus loin des habitations comme à Chaux-du-Dombief, pour ne pas perturber le voisinage, mais aussi hors du regard et de l’attention de ceux qui pourraient s’inquiéter de leur bien-être.

Des chiens comme les autres!

Bien que rien ne les différencie des autres chiens au regard de la législation, ceux-là sont vus comme des outils par leurs exploitants et comme un collectif, non comme des individus. Seule la meute compte. L’intérêt pour les chasseurs, c’est qu’ils ne ménagent pas leur peine, ne soient pas effarouchés par les tirs des fusils, et obéissent au doigt et à l’œil. Et si l’un d’eux périt, il sera vite remplacé. Pour le reste, en dehors du temps de chasse, ils sont remisés dans des lieux comme celui-ci, pour ne « gêner » personne avec leurs aboiements.

Après une journée passée à la chasse, certains sont blessés à l’œil, boitent, d’autres se grattent intensément. Ils retrouvent les gamelles vides et dégoûtantes de la semaine précédente, ou alors un petit cocktail d’eau croupie jaune qui ressemble à de l’urine. Ils se partageront le contenu d’une caisse remplie de membres d’animaux coupés en tronçons laissés à l’air libre, ce qui risque de les rendre malades. On se rend compte que ce qu’on a pu prendre pour des cailloux au sol est en réalité un tapis d’ossements. Il y a même des crânes d’animaux dans de la paille!

#NotAllChasseurs

De nombreux chasseurs nient les faits que, pourtant, nous documentons, affirment qu’ils ne sont pas comme ça, qu’eux aiment leurs chiens et les traitent correctement, avec force photographies sur les réseaux sociaux. Mais où sont-ils quand nous défendons les chiens, s’ils les aiment tant? Pourquoi prennent-ils le parti de Goliath et non celui de David, dans ce combat du pot de fer contre le pot de terre, si, vraiment, ils veulent le meilleur pour les chiens dits « de chasse »? Pourquoi ne condamnent-ils pas au moins moralement ces exactions, et préfèrent-ils fanfaronner en publiant des photos qui n’ont rien à voir avec le problème?

Nous déposons plainte pour mauvais traitements au tribunal judiciaire d’Agen et écrivons à la préfecture de Lot-et-Garonne. Pour soutenir notre démarche et permettre que ces chiens soient saisis au plus vite et trouvent un foyer aimant, signez notre pétition pour les chiens de chasse!

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