Chiens maltraités dans des clubs de dressage canin : la justice valide l’enquête
Suite à notre enquête de 2014-2017 sur le dressage des chiens, nous avons reçu une plainte de plusieurs clubs. Se sentaient-ils visés? Oui. Et à les entendre, l’ensemble de la profession avec eux. Ils demandaient le retrait total de notre enquête et des contenus correspondants en ligne, une publication dans la presse nationale et locale, ainsi que des dommages et intérêts… Le 5 novembre 2019 a donc eu lieu l’audience au tribunal de Valence. Le verdict vient de tomber: ces responsables de clubs de dressage canin ont été déboutés de toutes leurs demandes. Ils ont même été condamnés à rembourser nos frais de défense!
En 2017 quand nous avons publié notre investigation sur le dressage Ring, les images en caméra cachée ont fait jaillir la vérité: on y voyait de pauvres chiens recevant des coups de fouet, portant à leur cou des colliers électriques ou à pointes, tandis que des ordres leur étaient hurlés dans les oreilles. La peur et la cruauté étaient les seules armes de ces dresseurs, l’agressivité sur commande la seule option pour les malinois et bergers allemands devenus des armes par destination. Quel avenir dès lors pour ces chiens devenus dangereux ? Les concours pour les meilleurs, le rôle d’outil de travail pour vigiles pour les moins bons. Avec toute la souffrance que l’on sait.
La liberté d’expression gagne !
En effet, d’une part les responsables de ces clubs de dressage prétendaient que nous avions jeté l’opprobre sur l’ensemble de la profession des éducateurs canins, en généralisant nos propos. Cela a été rejeté par la cour ! Nous avons seulement usé de notre libre expression, sans jamais nommer ni les lieux dans lesquels avaient cours les pratiques que nous dénoncions, ni les personnes. D’ailleurs, plusieurs centaines d’éducateurs canins, promouvant comme nous une méthode non-violente pour communiquer avec les chiens, ont lancé une pétition afin de se distancier de nos attaquants et soutenir notre démarche.
Ni concurrence déloyale, ni dénigrement collectif
D’autre part, la cour a également rejeté le « dénigrement collectif », car nous n’avons en rien profité, bien évidemment, d’une quelconque concurrence déloyale. C’est ce qui était avancé par nos opposants. Nous avons toujours valorisé les pratiques non-violentes, et n’avons jamais tiré de bénéfice à le faire, à part le bonheur de savoir que nous participions activement à l’amélioration de la considération des malinois et bergers allemands concernés.
«En publiant […], conformément à son objet et dans une volonté d’information et de sensibilisation du public aux pratiques et méthodes d’éducation canine pouvant s’apparenter à des actes de maltraitance animale, les résultats d’enquêtes et des témoignages faisant suite à des signalements […] sans communiquer aucune information susceptible de permettre l’identification des clubs canins ou des professionnels concernés, et en faisant la promotion de méthodes et de pratiques d’éducation canine présentées comme non-violentes et davantage respectueuses du bien-être des animaux, l’association One Voice a utilisé des moyens proportionnés au but recherché et […] n’a pas abusé de son droit de libre expression. »Extrait du jugement du 14 janvier 2020 du tribunal judiciaire de Valence
Ce jugement renforce notre détermination à défendre les victimes de violences
Cette décision du tribunal nous emplit de joie. Elle renforce notre détermination dans le combat qui est le nôtre depuis toujours de défendre ceux qui n’ont pas la parole pour se faire entendre, ainsi que notre choix d’aller chercher les preuves là où elles sont cachées, au moyen d’investigations risquées. Car elles dévoilent au grand jour des faits graves, que personne n’ose dénoncer.
Les éducateurs canins adeptes d’une méthode non-violente le savent: trop de dresseurs agissent encore aujourd’hui en faisant régner la terreur, y compris parmi les humains qui les entourent et qu’ils forment. Nous remercions donc de tout cœur ces personnes courageuses qui nous ont alertés et soutenus dans ce combat pour dénoncer les violences subies par ces chiens dans de tels clubs de la honte. Face à l’injustice et à la cruauté nous ne nous sommes pas tus, et n’avons aucune intention de commencer demain!