Chenil en Vendée : si, une demande d’extension a bien été déposée pour 120 chiens “de chasse” !
En Vendée, un chenil pour la chasse à courre a détenu des dizaines de chiens illégalement pendant plusieurs années.
Il y a quelques semaines, nous alertions l’opinion publique sur le projet d’extension d’un chenil de chiens utilisés pour la chasse à courre en Vendée. Face aux dénégations du propriétaire, nous persistons : oui, une demande d’extension a bien été déposée à la préfecture. Que le propriétaire y ait finalement renoncé, ou qu’il cherche simplement à se mettre en conformité avec la réglementation ne change rien au fait qu’il était bel et bien dans l’illégalité jusque-là. Et les chiens, eux, vont être exploités toute leur vie comme de simples outils au service d’un mode de chasse qui sème terreur et souffrance dans les forêts.
Après la publication de notre article sur la volonté du propriétaire d’un chenil de passer d’une cinquantaine à plus de 120 chiens, la presse a relayé sa version : il n’y aurait jamais eu de volonté d’extension, simplement celle de respecter la réglementation. Une explication qui ne convainc pas et ne change rien au sort réservé aux chiens.
Une extension « inexistante »… mais qui a bien fait l’objet d’une demande !
Le propriétaire l’affirme : il ne souhaite aucunement agrandir son chenil, seulement se mettre en conformité avec la loi. Pour rappel, depuis décembre 2021, une simple déclaration en préfecture suffit pour exploiter un chenil entre 1 et 49 chiens. Entre 50 et 249, c’est un régime plus strict qui s’applique, celui de l’enregistrement.
Alors que le chenil en question était soumis au régime de la déclaration, et ne pouvait donc pas détenir plus de 49 chiens, le propriétaire indique qu’il en possédait… 89 ! Il lui aura donc fallu de longs mois pour se mettre en conformité avec la loi.
Par ailleurs, dans le dossier soumis à consultation du public, le propriétaire l’indiquait lui-même : « la demande d’enregistrement est effectuée pour pouvoir héberger 120 chiens de plus de 4 mois ». Passer de 89 chiens – dont 40 détenus illégalement – à 120, n’est-ce pas là la définition même d’une extension ? Comment pouvions-nous savoir que 40 chiens étaient détenus en toute illégalité ?
Les chiens, de simples outils au service des veneurs
Ce chenil serait un paradis pour chiens car il est propre et les animaux ne sont pas enfermés toute la journée, mais sortent 1h30 à 2h par jour. Tout en vivant dans des espaces de 5 à 9 mètres carrés… Cette vitrine ne doit pas faire oublier la réalité de la chasse à courre : des chiens affamés abandonnés dans des cages, dans la boue, maltraités , un peu partout en France, comme nous le documentons depuis des années.
Quel que soit l’état du chenil, l’objectif est le même : exploiter ces chiens au maximum, pour que les veneurs puissent les lancer à la poursuite d’animaux apeurés pendant des heures. Les chiens sont souvent blessés, les cerfs cherchent à s’enfuir à tout prix, et leur calvaire prend fin dans un bain de sang lorsqu’un chasseur leur plante une dague dans le dos. Jamais nous ne les abandonnerons sans porter à tout le moins leur voix !