Chasse : les balles siffleront en forêt dès le 1er juin !
Les chasseurs ont obtenu le droit de chasser le chevreuil dès le 1er juin alors qu’il s’agit de la période de rut et que la population humaine profite des milieux naturels et ruraux.
Dans l’esprit des gens, la chasse est une activité d’automne et d’hiver. Mais les chasseurs ne l’entendent pas de cette oreille. Ils veulent chasser le plus possible et le plus longtemps possible. De longue date, ils ont obtenu le droit de chasser le chevreuil dès le 1er juin ! Cela alors qu’il s’agit de la période où il y a le plus de monde dans les milieux naturels et ruraux, mais également pendant que les chevreuils sont en période de rut (mi-juillet à mi-août) ! Ce qui fait de cette chasse non seulement un non-sens écologique (un de plus lorsqu’on parle de chasse…), un non-sens déontologique (mais depuis longtemps les chasseurs ont fait la preuve de leur absence totale de déontologie !), mais aussi un déni des autres activités humaines qui se déroulent elles aussi en plein air.
Crédit photo : Pierre Athanaze
Cette disposition scandaleuse est loin d’être un acte de « gestion » comme aiment à le revendiquer les chasseurs. Cette mesure leur permet de tirer les brocards (chevreuils mâles) les plus beaux afin de décorer leurs cheminées de trophées morbides. Les chevreuils perdant leurs bois en début d’automne, les chasseurs ont plus de chance de « récolter » de « beaux » trophées en abattant les chevreuils en été lors de la période de reproduction !
Le tir d’été est décrété par les préfets à la demande des fédérations départementales de chasse. Demandes qui sont quasi systématiquement suivies d’arrêtés autorisant cette ineptie. Du coup, pourquoi les chasseurs se gêneraient-ils ? Et pourquoi n’abattre que les chevreuils ? Les fédérations de chasse et les gestionnaires de domaines de chasse ont demandé aux pouvoirs publics d’ouvrir également cette chasse, aux daims. Puis plus récemment aux sangliers. Et bien entendu, ils ont obtenu gain de cause.
Pendant la période estivale, chevreuils et daims sont chassés à l’approche ou à l’affût (miradors). Les sangliers, eux, sont chassés en battue. Chaque chasseur qui pratique cette chasse déshonorante se voit, en plus, autorisé à abattre également les renards ! Cela, sans aucune restriction ! Même une fois le quota de chevreuils ou daims atteint, les détenteurs d’autorisations de tirs d’été auront le droit de continuer à chasser le renard qui est pourtant de plus en plus reconnu comme un auxiliaire de l’agriculture par les agriculteurs eux-mêmes.
Cette période de chasse qui se rajoute à la période dite d’ouverture générale, permet aux chasseurs de chasser trois mois et demi de plus ! Et aux détenteurs des droits de chasse de gagner encore plus d’argent. On peut trouver, chez la plupart des organisateurs de chasses privées, des offres de séjours et de chasses dans divers départements. Les chasseurs, en mal d’activités sanguinaires, peuvent, contre monnaie sonnante et trébuchante, assouvir leurs pulsions mortifères pendant ces trois mois et demi de plus. Ce qui constitue une manne financière de plus pour ceux qui font commerce de la mort.
Non, la chasse n’est pas, comme certains essaient de le faire croire, un acte de « gestion » de la faune sauvage, mais une activité commerciale. Signez notre pétition pour obtenir une réforme radicale de la chasse, et son interdiction pendant l’intégralité des week-ends et des vacances scolaires!