Audience en appel à Rouen le 26 mars pour « Caresse de tigre », qui trafiquait des fauves avec Masson
L’une des personnes mises en cause dans du trafic d’animaux sauvages avec le dresseur Mario Masson n’est autre que l’éleveuse de « Caresse de tigre », sur laquelle notre dossier a été rejeté en première instance. Nous refusons que de tels actes, dévoilés par AVES France et Four Paws, soient pris à la légère et que les associations engagées sur ces sujets soient écartées. Le 26 mars 2024, à 9 h 15, nous serons présents à la cour d’appel de Rouen pour contester cette décision.
Crédit photo : AVES France / Four Paws
Mise à jour au 30 janvier 11h15
Prévue initialement le 30 janvier 2024, l’audience a été renvoyée à la demande de l’avocat de Caresse de Tigre au 26 mars 2024 à 9h15.
Révélé en 2019 par l’enquête d’AVES France et Four Paws, le soi-disant refuge pour animaux sauvages captifs de Seine-Maritime était en réalité un véritable élevage accueillant du public sans autorisation ni la moindre notion de sécurité.
Et c’est sur les petits félins issus de ces reproductions que les patrons basaient leur fond de commerce. À 50 euros les dix minutes de tripotage de lionceaux, ils avaient trouvé la poule aux œufs d’or ! Cette manipulation, qui plus est extrêmement stressante pour les bébés animaux, est aussi dangereuse pour eux que pour les humains.
Mais pour le couple à la manœuvre, qu’importe que des visiteurs soient régulièrement mordus ou griffés : les animaux seront tout naturellement punis, à l’image de la lionne Nala, frappée devant le public pour ne pas avoir été docile. Les circassiens à la retraite se croient tout permis…
Des liens étroits avec le dresseur Mario Masson
Si les fauves ne sont pas condamnés à vivre toute leur vie dans ce premier lieu d’exploitation, ce n’est que pour être vendus sans vergogne à d’autres circassiens, sous le fouet desquels leur calvaire continue. Parmi les nombreux noms qui ressortent de ce juteux trafic, on retrouve celui de Mario Masson, le dresseur reconnu coupable en 2022 après notre enquête de près de deux ans et la saisie des dix tigres enfermés dans la remorque de cirque nuit et jour.
Le trafic de faune sauvage, c’est encore et toujours non !
Un comble : si les douze animaux derrière les barreaux de la propriété en Normandie ont depuis été placés sous la responsabilité des autorités judiciaires, la condamnation de 2023 pour exploitation irrégulière a toutefois trouvé bon de confier leurs soins à leurs tortionnaires eux-mêmes ! Non seulement le tribunal correctionnel de Rouen a jugé des amendes avec sursis suffisantes, mais il a en plus déclaré irrecevable notre participation en tant que partie civile aux côtés d’AVES France et de l’association Robin des Bois. Une décision incompréhensible au vu de notre mission et de nos combats.
Aujourd’hui, le trafic de faune sauvage figure toujours sur le podium des échanges internationaux, avec les armes et les drogues. En 2023, nous n’avons rien concédé à ce commerce illégal fait sur le dos des animaux et avons réussi à faire annuler par le Conseil d’État un arrêté ministériel le facilitant. Cette année encore, nous exigeons que ce sujet soit traité avec sérieux et qu’on laisse les associations faire leur travail dans ce chantier colossal.
Le 26 mars, à 9 h 15, nous serons présents à la cour d’appel de Rouen pour faire reconnaître notre légitimité dans l’affaire impliquant « Caresse du tigre ». Main dans la main avec les autres associations, nous ferons valoir notre droit à défendre les lions et les tigres exploités, pour que les animaux cessent enfin d’être traités comme de vulgaires marchandises.