Au Parc Saint Léger, cirque fixe : tripoter des lémuriens ou danser au milieu des lionnes
Nos enquêteurs se sont rendus une fois de plus au Parc Saint Léger. Ce cirque fixe, qui comme tant d’autres accumule les irrégularités et s’arrange avec la loi comme il veut, mettant des familles et des groupes d’enfants en danger. Il est temps de mettre un point d’arrêt à l’exploitation de ces lieux de misère animale et de risques pour tous. Nous déposons plainte pour exploitation irrégulière et demandons le retrait de l’autorisation d’ouverture de l’établissement.
Un cirque fixe qui a l’habitude de jouer à la roulette russe avec la sécurité de tous
Notre plainte contre Kid Bauer, le patron de ce cirque fixe, court toujours pour les tigreaux passant de bras en bras de spectateurs pour des photos souvenirs. Le parc ne s’appelle plus «Parc des félins», et exploitée ailleurs, Baby n’y est plus exhibée après le spectacle de dressage de Gilbert Bauer. Cependant d’autres choses, tout aussi problématiques voire pires encore, attendent les visiteurs, inconscients du danger qu’ils courent et font courir aux animaux, et de l’illégalité de ces pratiques potentiellement ultra-dangereuses.
Les lois qui protègent les animaux ? Un paillasson pour la famille Bauer
Il existe des textes encadrant l’ouverture des établissements fixes comme itinérants exploitant des animaux, et en règle générale, ceux-ci se basent sur la sécurité des personnes, mais aussi sur celle des animaux. Il est absolument interdit, par exemple, que les fauves, tout comme les primates, entrent en contact avec le public. Entrer en contact avec des animaux sauvages en voie d’extinction n’est anodin ni pour nous, ni pour eux. Des maladies peuvent se transmettre des uns aux autres, des accidents peuvent avoir lieu. Le moindre écart, rébellion ou gourmandise, ils le paieront au prix fort…
Nourrissage des lémuriens, léchouilles au rendez-vous
Que diriez-vous de recevoir une leçon d’écologie de la part d’une personne qui justifie la captivité des makis cattas, des animaux d’une espèce endémique de Madagascar en danger d’extinction sur la liste rouge de l’UICN et issus de la famille des lémuriens, par le fait qu’ils reçoivent des soins et de la nourriture ?… On a envie de dire : heureusement qu’ils les nourrissent et qu’ils les soignent, les animaux dépendent d’eux ! Mais Kid Bauer n’a pas le droit de détenir ces animaux ! À notre connaissance, le dernier arrêté d’ouverture ne les mentionnant même pas parmi les espèces autorisées…
L’animation du parc est surréaliste. En voici des morceaux choisis :
«Les trois quarts des choses qu’il y a sur cette petite île, eh bien, on ne les retrouve pratiquement nulle part ailleurs sur la planète. Donc, encore une fois, l’importance de préserver la nature, d’y faire attention, c’est tout simplement que le jour où on rase toutes les forêts de Madagascar, eh bien tout cet écosystème est perdu et c’est quand même un petit peu dommage.» Comment dire ? Oui, en effet, un petit peu dommage !
Ou encore, sur la reproduction et la captivité des lémuriens :
«Tous les lémuriens sont en danger critique d’extinction. Ils sont fortement touchés par le braconnage et la déforestation. C’est vraiment très compliqué pour eux aujourd’hui de vivre tranquillement dans la nature, de se reproduire également. Ils se reproduisent de moins en moins. Forcément, ils ne sont pas fous (sic). Ce sont des animaux à l’état sauvage qui vont vivre une quinzaine d’années seulement. Et quinze ans, c’est déjà très bien pour ceux qui arrivent à aller jusque-là en captivité. Par contre, ils ont tout ce qu’il faut. Soins vétérinaires, nourriture. Pas de prédateurs, pas de braconnage. Pas de déforestation. Bref, c’est le paradis.»
Forcément, dans leur enclos, pas d’arbre, pas de déforestation…
Mais imaginons-nous à leur place. Accepterions-nous d’être confinés toute notre vie dans un espace minuscule ? D’être envahis par des animaux d’une autre espèce pour pouvoir manger ? Avoir des soins gratuits, certes, pour une espérance de vie peut-être allongée (et encore, il faut les croire sur parole), mais à quel prix ? L’ennui et l’absence d’intimité, de libre arbitre, de choix quel qu’il soit… Au prix de la liberté ?
Puis voilà l’instant que tout le monde attend : «la surprise». L’animatrice fait alors entrer les visiteurs dans l’enclos des makis cattas. C’est parfaitement illégal. Une fois la trentaine de personnes bien serrées à l’intérieur, au risque qu’elles piétinent les animaux, elle annonce qu’il ne faut pas les toucher, mais les visiteurs sont pourtant invités à leur donner de la nourriture à la main. Les makis cattas montent sur les gens, sur leurs épaules, les sacs à dos, les lèchent les uns après les autres… Le risque de zoonose est réel. Au passage, on est en temps de pandémie et quasiment personne ne porte de masque alors que la distanciation physique est impossible à maintenir. Mettre le public en contact direct avec des lémuriens est strictement interdit par la loi.
Par ailleurs, l’animatrice affirme qu’ils passent à travers les barreaux. Donc même en dehors de l’animation, les contacts sont possibles, et que l’un d’entre eux soit percuté par une voiture en traversant la route qui jouxte le parc ne serait l’affaire que de quelques secondes.
C’est l’heure du goûter, en compagnie des lionnes
La fin du spectacle des lionnes approchant, Kid Bauer propose de faire entrer une femme à l’intérieur de la cage aux lions. «Cadeau d’anniversaire». La personne choisie a le «privilège» de danser avec le dresseur sous le regard des lionnes ! Si l’une des lionnes s’approchait et attaquait, elle serait abattue. Chirkane, le frère d’Elyo, en est un bon et triste exemple. On ne s’appesantira pas davantage sur l’extrême danger que représente cette démonstration…
Nous déposons une nouvelle plainte contre le propriétaire du parc. Nos images sont parlantes… Il est anormal que le public continue à fréquenter ce cirque fixe qui, comme d’autres, n’a que faire des textes du moment que les euros tombent. Ici, le manque de respect des animaux et des visiteurs est criant : les dangers sont réels et connus. Ils n’ont d’égal que leur dédain pour les lois…