A Yulin, les vétérinaires découvrent que les chiens ne sont pas des objets

A Yulin, les vétérinaires découvrent que les chiens ne sont pas des objets

Autre campagne de l'association
16.11.2018
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A Yulin, connu pour son festival de la viande de chiens, notre partenaire ACTAsia enseigne aux vétérinaires chinois que les animaux souffrent et la compassion

En Chine, l’idée que l’animal est un être sensible émerge à peine ! Notamment à Yulin, où se tient tous les ans une gigantesque tuerie de chiens. Grâce au fabuleux travail de notre association partenaire ACTAsia, les vétérinaires de la région réalisent maintenant que les canidés ressentent la douleur et la peur.

On pourrait croire à un « scoop » satirique : en 2018, des vétérinaires chinois apprennent que les chiens ressentent de la peur et de la douleur ! Et pourtant, il s’agit là d’une réalité. Dans certaines contrées reculées de l’Empire du Milieu, les professionnels en charge de la santé animale ignoraient encore, il y a peu, qu’ils soignaient des êtres sensibles ! 

C’est le désolant constat qu’à fait l’association locale ACTAsia dont nous sommes partenaires au sein de la Fur Free Alliance et que nous soutenons depuis 10 ans pour financer notamment des actions d’éducation à l’empathie vis-à-vis des animaux dans les écoles chinoises. Comme cette ONG, nous sommes en effet convaincus que la conscientisation des esprits représente un travail de longue haleine et que les sensibiliser dès le plus jeune âge à certaines vérités permettra d’en finir, un jour ou l’autre, avec la notion d’animal-machine.

Former les professionnels

Mais se réfugier dans l’espoir d’une évolution des mentalités dans quelques décennies ne suffit pas. Trop de victimes innocentes endurent, à chaque seconde, des tortures qui pourraient être évitées si les humains, déjà adultes, acceptaient de remettre en question leurs croyances et leurs comportements. 

Or comment faire quand même les supposés détenteurs du savoir présentent d’énormes lacunes dans le domaine de la neurologie ?  Comment agir quand des vétérinaires chinois considèrent encore que les animaux ne ressentent ni douleur physique ni angoisse mentale ? Beaucoup d’entre eux n’utilisent toujours pas d’anesthésie, même pour les stérilisations ! Et cela par simple méconnaissance… 

Dans son combat contre l’obscurantisme, ACTAsia s’est donc aussi lancée dans l’élaboration d’une formation des vétérinaires asiatiques avec l’ONG australienne Vets for compassion (VFC). Objectif : encourager la pratique des anesthésies pour toutes les opérations et, à travers cette nouvelle approche, changer le regard des professionnels sur les animaux et leurs souffrances. 

Atteindre la région de Yulin

Cette année, ce programme « Train the trainer » a gagné la province pauvre et reculée de Guangxi au sud de la Chine. Il s’agit là d’un progrès sans précédent dans une région rurale réputée pour son appétit pour la viande de chien et son manque de compréhension du bien-être animal. 

La route pour se rapprocher du centre de contrôle des maladies animales de Yulin et des vétérinaires y officiant, s’est révélée ardue. Cette ville est tristement connue pour le festival qui s’y tient chaque année. Tous les 21 juin, on y célèbre en effet le solstice d’été dans un bain de sang lors du « Yulin Dog Meat Festival ». En cause, une superstition bien ancrée voulant que consommer de la viande de canidé, notamment pendant les jours les plus longs, favoriserait une bonne santé. Des milliers de chiens, et aussi de chats, y sont donc régulièrement transportés – avec un pic à cette saison – dans des conditions épouvantables. Ils endurent l’enfer : entassés les uns sur les autres dans des cages, au bord de l’asphyxie, ils attendent d’être ébouillantés et dépecés, parfois vivants, pour être mangés.

En 2017, pas moins de 11 millions de personnes dans le monde ont signé des pétitions, dont celle de One Voice, afin de tenter d’abolir ce festival de l’horreur. Malgré un bref espoir de répit, la gigantesque tuerie n’a malheureusement connu aucune trêve à ce jour. Pire, un second marché a émergé sous l’impulsion de certaines associations qui achètent les chiens pour les sauver. Plutôt que de mettre un frein aux atrocités, cela n’a fait qu’entraîner une explosion de l’offre et du commerce : les marchands continuent de vendre les « beaux » chiens pour la viande, tout en s’en procurant d’autres, plus malingres, plus malades, destinés aux défenseurs des animaux. Mais ceux-ci se retrouvent submergés et incapables de s’occuper correctement des pauvres rescapés.

Gagner les esprits

Dans ce difficile contexte, ACTAsia ne s’est pas découragée. Ses formateurs, originaires d’Australie et de Nouvelle-Zélande, ont pu collaborer avec les vétérinaires chinois et disent avoir été très impressionnés et émus par leur volonté d’apprendre. Ils ont pu leur enseigner la vaccination des chiens contre la rage, l’utilisation des dernières techniques de stérilisation pour contrôler le nombre d’individus errants et, peut-être le plus important, le respect de l’animal en tant qu’être sensible.  

Mieux encore, ACTAsia constate qu’en proposant ainsi des solutions pratiques aux professionnels et en leur démontrant l’importance de la compassion, leur regard se transforme, modifiant du même coup celui des citoyens autour d’eux.  

One Voice salue le remarquable travail de fond mené par son partenaire et la persévérance de tous ses acteurs de terrain. Un long chemin reste encore à parcourir pour que leur message gagne tous les esprits. Mais nous soutiendrons leurs efforts sans relâche pour favoriser une véritable révolution sociétale.  

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