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Pour l’éléphante Samba, One Voice sera à la cour administrative d’appel de Marseille le mercredi 26 mai à 10h

Pour l’éléphante Samba, One Voice sera à la cour administrative d’appel de Marseille le mercredi 26 mai à 10h

Mis à jour le 21 juin 2021

Après des années d’exploitation, Samba a droit à une retraite bien méritée. La pauvre éléphante subit les coups de pique et l’isolement depuis trop longtemps. Pourtant, One Voice est bien seule à se soucier de son bien-être depuis près de vingt ans. L’association assigne le préfet des Bouches-du-Rhône en appel car la préfecture a cette responsabilité vis-à-vis de tous les animaux sauvages captifs sur son territoire.

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Mercredi 26 mai à 10 heures aura lieu l'audience de la cour administrative d’appel de Marseille contre le jugement du 12 juillet 2019. À cette date, la requête de One Voice, qui attaquait le refus du préfet de procéder au retrait de Samba du cirque qui la détient, avait été rejetée. Pour l’association, l’éléphante doit être soustraite à la vie de cirque au plus vite, qu’il s’agisse du Cirque d’Europe de Max Aucante ou d’un autre. Baisser les bras ne fait pas partie de son vocabulaire. Une vie est en jeu.

Samba a vécu des épisodes traumatisants et One Voice se bat pour elle depuis dix-neuf ans. L’éléphante d’Afrique a été capturée, là où elle vivait paisiblement, entourée de sa mère et de ses tantes. Elle a subi les violences du dressage dès son plus jeune âge. Elle fut battue devant des enfants... Et la fois où elle s’est rebellée, elle a fui, emportant avec elle la vie d’un homme. Nous avons obtenu qu’elle ne soit pas abattue, mais elle est restée aux mains du dresseur Max Aucante et fut renommée Tania. Depuis, notre combat n’a pas cessé.

Dans cette affaire, le ministère de la Transition écologique se cache derrière son petit doigt : dans son mémoire, il conclut laconiquement qu’il « se référait aux observations présentées en première instance par le préfet des Bouches-du-Rhône auxquelles il souscrit ». Et rien depuis. Pourtant, l’annonce de ses mesures pour l’arrêt de l’itinérance des cirques détenant des animaux en septembre 2020 aurait pu donner lieu à une autre prise de position depuis...

Nous insistons sur le fait que Samba est privée de tout contact avec ses congénères, en violation de l’arrêté du 18 mars 2011 réglementant les cirques, qui requiert la satisfaction des besoins comportementaux. Ce besoin de socialisation est d’autant plus prégnant chez ces mammifères définis comme « socialement complexes » que sont les éléphants, les singes et les orques. Sur ce point, la 23e résolution adoptée lors de la 11e Conférence de la Convention des Espèces Migratrices sous l’égide de l’ONU est très claire : « Un certain nombre d'espèces mammifères socialement complexes, telles que plusieurs espèces de cétacés, de grands singes et d'éléphants, montrent qu'elles ont une culture non humaine ». Samba a besoin d’être retirée du cirque pour vivre enfin entourée des siens, car comme pour tout animal grégaire, l’isolement rend fou de désespoir.

Nous nous référons également à nos vidéos d’enquête, comme c’est notre habitude, car dans ces affaires, la justice a souvent besoin de preuves tangibles en sus, ainsi que d’expertises. En octobre 2019, l’un de nos enquêteurs a assisté à la représentation du cirque à Saint-Pierre-lès-Nemours. Ces images ont été soumises pour avis au Dr Willem Schaftenaar, spécialiste des éléphants et totalement indépendant de l’association. Elles ont donné lieu à un complément de plainte, laquelle s’est enrichie de son expertise. Pour lui, Samba-Tania devrait être mise au repos.

Pour nous, et c’est ce que nous demandons au tribunal à nouveau, son état de santé physique et mental ainsi que ses conditions de détention devraient être expertisés ; le cirque d’Europe et Max Aucante ne devraient plus pouvoir présenter Samba-Tania au public (nous demandons l’abrogation de l’arrêté d’ouverture du cirque la concernant) ; et elle devrait être retirée du cirque et nous être confiée. Au plus vite.

Julia Mothé
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Commentaires 4

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Nadia | jeudi 17 juin 2021

Samba est victime d'une justice anthropocentrée et spéciste très partiale et intéressée, soutenue par le honteux déni de ses capacités qui devraient lui permettre de bénéficier de la personnalité animale et des droits qui y sont associés. Mais son appropriation abusive par une tyrannie humaine sans frein institutionnel a permis son maintien scandaleux dans des conditions de détention insoutenables, la retenant dans un esclavage ignoble. L'évolution du droit devrait permettre l'interdiction des animaux sauvages dans les cirques mais pourra-t-elle en bénéficier ou bien devrons-nous assister impuissants à une fin profondément révoltante, lui interdisant jusqu'au bout de vivre autrement que retenue dans cette captivité indigne ? Quand One Voice aura-t-elle le jugement qui pourra permettre à Samba de prendre enfin une retraite attendue dans un sanctuaire adapté ? S'il vous plait, Mesdames et Messieurs les juges, soyez humains, pas post mortem ! Merci One Voice pour votre combat et dans l'attente de la décision de la cour administrative d'appel, très cordialement et de tout coeur avec Samba

Monique | samedi 12 juin 2021

C'est inacceptable de savoir et de voir que cette éléphante dépérit physiquement et psychologiquement et qu'après plus de 20 ans de combat et des rapports d'experts à la clé, le tribunal Administratif de Marseille n'ait pas jugé de lui rendre la liberté.
Lorsqu'on voit qu'en INDE ils ne maltraitent plus les éléphants, HONTE à la FRANCE qui n'évolue pas !
Au 21ème siècle il ne doit plus y avoir d'esclaves dans les cirques !
La JUSTICE doit juger sans parti pris, ni a priori, et surtout, sans tenir compte d'avis personnels, pouvant influer de manière significative et regrettable, sur la neutralité de sa décision.
Que les circassiens s'entrainent eux-mêmes à faire leurs numéros de cirque sans utiliser les animaux pour se faire du fric ! La vie des animaux sauvages n'est pas d'être confinés dans des espaces restreints mais de vivre LIBRE. Des parcs agréés sont disposés et étaient prêts à recueillir SAMBA/TANIA. N'attendons pas qu'elle meure !!!

trochu | mercredi 26 mai 2021

Comme toujours profondément avec vous pour exiger la libération de cette éléphante exploitée et utilisée à des fins distractives, et j'espère que vous obtiendrez enfin gain de cause concernant cette triste affaire et toutes les autres. Les animaux n'ont rien à faire mais rien à faire dans des cirques et c'est la logique même et l'évidence!
En 2021 plus aucun cirque ne doit encore avoir le droit d'exploiter et maltraiter des animaux sauvages et autres animaux, un cirque ne doit pas être synonyme de maltraitances, tortures, exploitations d'animaux mais de grand civisme, grandeur et respect de toutes vies animales en refusant la présence de ces derniers, êtres vivants et non pas "objets de distraction ou moyen de se faire de l'argent" sur leurs dos, STOP!

klinou.8@gmail.com | mardi 25 mai 2021

Qu'on mette cette pauvre éléphante à la retraite, l'humain n'a que trop profité d'elle!