Nage forcée : un combat de longue haleine

Nage forcée : un combat de longue haleine

Expérimentation animale
27.09.2023
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Comme toujours, on nous refuse l’accès aux documents et aux images de l’expérimentation animale. One Voice saisit les tribunaux administratifs.

Depuis notre découverte de l’autorisation d’un projet impliquant d’infliger des chocs électriques et le test de nage forcée à des centaines de rats, nous tentons d’en savoir plus, d’obtenir des images de projets similaires déjà réalisés en France et de motiver les entreprises et les universités françaises à s’engager contre ce test. Pour faire face à la résistance des autorités, One Voice saisit les tribunaux administratifs.

Le test de nage forcée est l’une des pratiques d’expérimentation animale les plus décriées de nos jours. Non seulement des entreprises et des universités s’engagent à ne plus autoriser son utilisation partout dans le monde depuis plusieurs années, mais un comité parlementaire australien s’y est récemment intéressé pour demander son abolition. Plus proche de chez nous, le comité britannique sur l’utilisation scientifique des animaux a reçu de nombreuses demandes à propos de ce test. Mais d’un côté comme de l’autre, les réponses des autorités manquent clairement d’ambition et d’imagination.

Autorités et langue de bois

En France, les autorités sont encore moins réceptives. Le ministère de la Recherche avait déjà confirmé aux médias l’existence du projet que nous dénonçons, tout en la nuançant par les réassurances habituelles, de l’existence des comités d’éthique au cadre réglementaire « le plus strict au monde » : une réponse vide de contenu que vous avez probablement reçue comme nous si vous avez écrit au ministère.

Non content d’avoir botté en touche, le ministère continue d’autoriser des projets impliquant des situations de stress et de douleur pour les animaux, mais aussi le test de nage forcée. En novembre 2022, un projet a été approuvé qui va soumettre plus de 3000 souris à divers protocoles de stress afin de les rendre dépressives de différentes manières. La nage forcée fera partie d’une batterie de tests destinés à évaluer la valeur de ces « modèles » de dépression.

Nous voulons plus d’informations

Notre lettre ne contenait pas seulement une dénonciation. Elle demandait également au ministère de nous fournir des documents contenant des précisions sur le projet et sur les délibérations du comité d’éthique qui l’a approuvé.

Le ministère a refusé d’accéder à notre demande. Nous avons saisi la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada), qui nous a donné raison. Mais le ministère faisant toujours la sourde oreille, nous avons dû avoir recours au tribunal administratif – une procédure longue et fastidieuse, mais qui permettra d’obliger l’administration à nous fournir les documents demandés.

Les images de la nage forcée en France

Mais peut-on faire appliquer ces mêmes lois pour obtenir des images tournées dans les laboratoires par les équipes de recherche elles-mêmes ? Alors que les images de nage forcée sont relativement rares sur Internet, a fortiori quand il s’agit de la France, nous avons demandé à trois équipes universitaires de nous fournir les vidéos de nage forcée qu’elles avaient tournées.

La première a affirmé les avoir déjà supprimées, ce qui pose question sur la transparence de la recherche et la science ouverte, concepts importants du 21e siècle. La deuxième ne s’est pas d’abord pas embarrassée de répondre, puis a dit qu’elle aussi avait déjà supprimé les vidéos entre 2012 et 2017. La troisième, enfin, tente de nous refuser ses images au titre… du droit d’auteur ! Comme si des vidéos de tests standardisés constituaient une démarche originale au point d’être élevée au rang des créations intellectuelles aux yeux de la loi.

Les tribunaux administratifs devront trancher.

Signez pour en finir avec le test de nage forcée

La campagne de One Voice contre le test de nage forcée :

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