Maya enfin libérée après un combat sans relâche!
Quelle magnifique victoire! Merci! Maya vient d’être libérée du cirque qui l’exploitait de ville en ville depuis plus de 40 ans! Cette victoire et ce grand soulagement pour l’éléphante, furent obtenus grâce à vous tous qui avez cru en nous! Après une campagne de longue haleine, enrichie par une enquête au long cours, des expertises de spécialistes, et plusieurs actions en justice pour elle, Maya vivra désormais dans un parc en Italie, loin des piques d’ankus et des camions sombres. Retour sur notre combat pour elle.
Premiers jalons: enquête et procédure judiciaire
Dès septembre 2016, nous mettons en place une enquête sur les éléphants détenus dans les cirques. Très vite, le cas de Maya, éléphante de 49 ans, capturée enfant en Asie, nous interpelle. Les éléments recueillis pendant cette enquête, disponibles dans notre rapport de juillet 2017, permettent d’aboutir à la conclusion que l’arrêté réglementant les cirques n’était pas respecté. Les conditions de détention de Maya ne répondent en rien aux besoins fondamentaux de son espèce. Aucune sécurité n’est mise en place durant les spectacles pour le public et pour elle. Malgré son âge avancé, Maya doit se plier aux ordres du dresseur en adoptant des postures douloureuses et loin d’être naturelles pour elle.
Au printemps 2017, l’état de santé de Maya est inquiétant : nous demandons à avoir accès aux rapports des vétérinaires inspecteurs mandatés par le préfet. Nous mettons en place des procédures extraordinaires qui nous sont malheureusement refusées. Et en mai, Maya est introuvable! Nos enquêteurs retournent alors sur le terrain et la cherchent activement.
Des expertises qui font mouche et une place en sanctuaire réservée
En septembre 2017, nos enquêteurs retrouvent Maya et suivent le cirque qui l’exploite. Les images récoltées nous confirment qu’elle est en grande détresse: John Knight, vétérinaire et spécialiste international des animaux sauvages, consultant pour One Voice, affirme que sa condition physique est épouvantable à tel point qu’il pose la question de l’euthanasie. Les Docteures Joyce Poole, Co-Directrice d’ »ElephantVoices » et Lucy Anne Bates, éthologue à l’université du Sussex, liées au « Non Human Rights Project » sont unanimes sur son état de santé délétère.
Nous portons alors plainte auprès du procureur d’Agen pour « actes de cruauté » envers un animal tenu en captivité, et demandons au tribunal de Bordeaux que la préfète du Lot-et-Garonne retire Maya du cirque. Une conférence de presse est organisée au sanctuaire « Elephant Haven » en construction, auquel One Voice a fait don de 50 000€ en 2016: nous préparons la sortie très espérée de Maya du cirque, en réservant sa place pour qu’elle puisse enfin prendre une retraite tant méritée.
Des institutions s’engagent, premiers rassemblements et mouvement populaire
L’annonce est historique ! Nous recevons les lettres de deux institutions de référence pour les vétérinaires en France, l’Ordre national des vétérinaires et la Fédération des Syndicats Vétérinaires de France (FSVF), qui condamnent tous les deux les spectacles d’animaux sauvages dans les cirques itinérants et légitiment ainsi notre combat pour la libération de Maya. Notre espoir est grand à l’approche du procès!
Le 17 octobre, nous sommes à Bordeaux: l’objectif est de convaincre le juge de faire pencher la préfète, garante de la protection des animaux, en notre faveur ! La décision tombe: le juge estime que Maya va bien… Il s’est basé sur les rapports produits par la partie adverse.
Nous lançons immédiatement une pétition avec le #JusticePourMaya, signée par des personnalités telles que Corine Pelluchon, Jacques-Antoine Granjon, Christine Bravo ou encore Laurence Parisot et soutenues ensuite par d’autres associations. En quelques heures à peine, plusieurs dizaines de milliers de signatures sont enregistrées, qui réclament avec nous, la libération de Maya!
Nous nous donnons rendez-vous à Paris le 28 octobre lors d’un rassemblement silencieux Place du Québec, près du ministère de l’Ecologie pour faire entendre la détresse de Maya. Vous êtes plus de 200 à nous rejoindre, avec le soutien d’associations comme Vegan Impact et le CCE2A. Nous continuons le combat pour elle, en mettant en place d’autres rassemblements (à Cannes le 4 novembre devant le cirque, et le 16 novembre devant la préfecture du Lot-et-Garonne à Agen).
La préfecture sensible au rapport d’experts, et un soutien de poids
Véritable moment d’émotion : le 24 novembre, l’image de Maya apparaît sur la façade du bâtiment de Jacques-Antoine Granjon, fondateur et PDG du groupe vente-privee. Durant 48h, pas moins de 350 000 automobilistes voient Maya, accompagnée du #JusticePourMaya. « A ma mesure, j’apporte tout mon soutien aux combats de One Voice, et en particulier celui pour des cirques sans animaux », précise l’entrepreneur. Il co-signe alors avec l’association un courrier adressé à Nicolas Hulot, le ministre de l’Ecologie, pour mettre fin au calvaire de ces animaux.
Début décembre 2017, à la lecture de notre nouveau rapport de santé compilant les expertises de six spécialistes internationalement reconnus, la préfète du Lot-et-Garonne prend enfin la décision d’une inspection indépendante. Quant au soutien des militants et sympathisants, il ne faiblit pas, les 100’000 signatures de la pétition ont été atteintes!
Le temps semble s’étirer, les résultats des actions engagées tardent. En désespoir de cause, nous proposons alors au cirque d’acheter Maya, car un mécène est prêt à nous y aider. Nous contactons le cirque directement et notre avocate contacte le leur. Aucune réponse…
Une vaine tentative du cirque de nous censurer
Le cirque nous attaque alors en justice à Strasbourg. Ces derniers réclament notamment le retrait de la pétition, de tous les articles concernant l’éléphante, les tweets et publications Facebook. Après avoir laissé courir le bruit que Maya était morte, en la cachant et en laissant nos courriers inquiets sans réponse, le cirque confirme durant l’audience qu’elle est bien en vie. Son avocat ajoute qu’il a fait soigner un abcès, et que l’inspection vétérinaire demandée par la préfète a eu lieu la veille…
Le 22 février, notre liberté d’expression est sauve, comme il se doit, et nous continuons le combat ! Il faut alors retrouver Maya, le cirque fait tout pour la cacher. Nous la retrouvons à Alès, enfermée dans sa remorque alors que l’avocat des circassiens avait affirmé durant l’audience qu’elle était en retraite dans le Lot-et-Garonne. Nous écrivons en urgence à la DDPP (Direction Départementale de la Protection des populations)!
Nous obtenons gain de cause, mais rien n’est encore joué
En mars, le vétérinaire mandaté rend son rapport sur l’état de santé de Maya. Il parvient aux mêmes conclusions que nos spécialistes : son alimentation est inadaptée à ses besoins, elle souffre bien des pattes et a toujours un abcès non soigné. Son bilan est sans appel : « Maya exige des conditions d’élevage stables avec des pauses de plus en plus longues entre des trajets courts ». La directrice de la DDPP ajoute quant à elle, que l’activité du cirque est incompatible avec l’état de santé de Maya. Conséquence directe: la préfète demande alors au cirque de lui communiquer dans un délai de quinze jours, dans quel lieu fixe il compte dorénavant faire vivre Maya, où elle devra être placée le 30 juin au plus tard.
En avril, nous apprenons que Maya irait en Italie, dans un parc animalier. Nous aurions préféré un sanctuaire, naturellement, mais dans ce parc, elle sera tout de même libérée de son camion et de l’itinérance, et elle pourra bénéficier des soins dont elle a tant besoin.
Le délai des quinze jours atteint, côté préfecture, c’est silence radio! A Bordeaux, le tribunal administratif, que l’on saisit à nouveau, considère que la préfecture n’est pas restée inactive, et que l’état de Maya n’a pas empiré depuis le 1er recours du mois d’octobre. Nous dénonçons alors l’immobilisme du tribunal administratif et le silence de la préfète.
C’est avec une grande peine que nous diffusons fin avril des images de Maya, enfermée dans sa remorque. Sa stéréotypie est forte. Un courrier part le jour même pour demander un rendez-vous au procureur d’Agen ainsi que des nouvelles de notre plainte pour « actes de cruauté ». Une lettre est également envoyée à la préfète du Lot-et-Garonne, cette fois pour lui demander de transférer Maya dans un sanctuaire sous notre responsabilité ou qu’elle oblige le cirque à la laisser dans ses quartiers d’hiver.
Début mai, la philosophe Corine Pelluchon écrit une tribune dans la presse, co-signée par des personnalités qui font référence dans la défense des animaux, tels que Laurent Baheux, Thierry Bedossa, Allain Bougrain-Dubourg, Sophie Dol, Loïc Dombreval, Pascal Durand, Yolaine de La Bigne, Frédéric Lenoir, Laurence Parisot, Jacques Perrin et Franck Sorbier. La pétition atteint fin mai les 150’000 signataires!
Après les bruits de couloir, la réelle lumière au bout du tunnel
A la fin du mois de mai, sans nouvelle des autorités, nous relançons l’alerte en partant en action devant le cirque, installé à Montredon-des-Corbières près de Narbonne. Sur place, nous ne pouvons voir que Nelly et Brigit. Maya quant à elle est laissée sous le chapiteau.
Nous apprenons en parallèle, par notre partenaire britannique, la Fondation Born Free, qu’une vieille éléphante venue de France serait attendue en Grande-Bretagne. Le lieu est inadapté. Nous écrivons au ministre de la Transition Écologique et Solidaire pour qu’il appuie notre requête d’un lieu d’accueil répondant réellement aux besoins de Maya.
Le 12 juin, le procureur d’Agen nous reçoit concernant notre plainte pour « actes de cruauté » qui est toujours en cours d’instruction. Nous savons désormais que la libération de Maya est très proche. Il reste maintenant à confirmer le lieu de retraite.
Mais même une fois Maya libérée, il ne pourra y avoir d’impunité, nous nous en assurerons.
Le 5 juillet 2018: Maya enfin hors du cirque!
Pour Maya, la vie d’itinérance dans un camion ou sur les parkings, c’est f-i-n-i! Elle est aujourd’hui en Italie, à Milan, dans un parc où elle bénéficie d’espace, d’un bassin, et de soins. Nous nous sommes rendus sur place pour en savoir plus sur ses conditions de vie. Qu’elle a l’air heureux, sur cette photographie prise dans les instants suivant son arrivée!
Nous mandatons notre association partenaire italienne, la LAV, pour qu’elle puisse régulièrement s’assurer du bien-être de Maya.