En octobre 2022, la cellule expérimentation animale du ministère a commencé à discuter avec « les académies » au sujet du test de nage forcée, mis en lumière en France par notre campagne lancée l’année dernière. Quelques mois plus tard, ces échanges auraient abouti à un avis suffisant pour faire dire à la Commission nationale pour la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques (CNEA) « qu’il n’est pas opportun de […] supprimer [le test de nage forcée] car il relève d’une nécessité scientifique ».
Les académies ont-elles vraiment rendu un « avis » argumenté ?
N'ayant pu trouver trace de cet avis sur les sites web des académies, One Voice leur a écrit pour savoir si ce document existait vraiment. Quelques semaines plus tard, nous avons eu l’explication :
L’article en question, dont le titre ne mentionne pas la nage forcée, a été publié en mai 2023. Signé par un chercheur, une chercheuse et deux vétérinaires impliqués dans l’expérimentation animale, avec ses deux pages et demie et sa bibliographie dépouillée, il fait peine à voir.
Quelques affirmations gratuites ne font pas un article scientifique
Généralement, on attend d’une publication scientifique qu’elle ne fasse pas d’affirmations « en l’air ». Si on y dit qu’un test est génial, ou même simplement qu’il est utile, il faut pouvoir le prouver en renvoyant à des études sérieuses qui ont analysé la question. Sans cela, on peut à peine prétendre au statut bien moins glorieux de « papier d’opinion ».
Et c’est bien le cas ici. Sur neuf références bibliographiques, seuls deux articles scientifiques concernent spécifiquement le test de nage forcée. Et alors que ces écrits de spécialistes y sont défavorables et prônent l’utilisation d’autres méthodes, le « groupe d’experts » des académies a préféré accorder une confiance aveugle à des associations de promotion de l’expérimentation animale qui « soutiennent son utilisation en tant que précieux outil » pour trouver de nouveaux médicaments…
Aidez-nous à faire interdire le test de nage forcée
On se demande comment un papier d’opinion aussi manifestement biaisé a pu être publié. Mais le plus grave est qu’une commission nationale nommément dédiée à la protection des animaux exploités par les laboratoires a fait confiance à ces propos au point de dire qu’ils permettraient « de répondre de façon formelle sur le contenu et l’intérêt du test ».
Le public ne doit pas être dupe de ces manipulations. Pour nous aider à en finir avec la nage forcée, vous pouvez signer notre pétition.
Commentaires 10
drfan | mercredi 07 février 2024
Zou | lundi 05 février 2024
marie-claude | vendredi 02 février 2024
Béa | jeudi 01 février 2024