le mardi 09 août 2022 | 11

Face à nos recours contre le déterrage des blaireaux, plusieurs préfets s’inclinent !

Face à nos recours contre le déterrage des blaireaux, plusieurs préfets s’inclinent !

Mis à jour le 21 novembre 2022

Dans l’Aisne et le Gard, les préfets ont retiré le déterrage des blaireaux de leurs arrêtés, face à nos recours. Le premier a, dans un arrêté modificatif, abrogé l'article concernant le déterrage des blaireaux, le second en retire blaireaux et renards. Cela fait suite à plusieurs victoires que nous obtenons en justice pour les blaireaux, au fond et récemment aussi en urgence.

Hr blog

Photo : Claire Witham - CC BY-NC 2.0

Nous dénonçons la cruauté du déterrage, cette chasse qui utilise les chiens pour repérer et maintenir au fond du terrier les blaireaux ou les renards ainsi piégés, avant que les chasseurs ne creusent pour ensuite les abattre sans pitié. La vénerie sous terre est abominable, et ne laisse aucune issue aux animaux, comme nous l’avons montré à l’occasion de la diffusion de nos images d’enquête en infiltration. Cette année, nous avons attaqué de nombreux arrêtés permettant d’allonger la période autorisant les chasseurs à s’adonner à la « petite vénerie » tout l’été, alors qu’elle est déjà autorisée le reste de l’année. Car oui, les chasseurs demandent aux préfets - qui ne se font pas trop prier, vu combien leurs arrêtés sont souvent mal justifiés -, de leur octroyer une dérogation pour pouvoir s’adonner à ce loisir macabre y compris au printemps et en été, c’est-à-dire quand cela les arrange. En effet, l’hiver, la terre est dure et ils ont « mieux » à faire : la chasse à tir est autorisée.

Deux victoires confirmées par forfait dans l’Aisne et le Gard pour les blaireaux !

Or nous venons d’avoir la confirmation par écrit qu’après la préfecture du Gard, qui a choisi de reformuler son arrêté pour en retirer les renards et les blaireaux après notre recours au tribunal administratif de Nîmes*, c’est au tour du préfet de l’Aisne de modifier le sien.

Dans l’Aisne, l'article 4 de l'arrêté initial (celui que nous attaquions) ne concernait que la période complémentaire de vénerie sous terre des blaireaux. Il est à présent totalement retiré ! La préfecture savait qu’elle allait perdre et a préféré l'abroger.



Ce sont deux victoires par forfait. Celles-ci font gagner les blaireaux et leurs petits, sevrés mais pas encore indépendants à cette période de l’année, mais protège aussi au passage d’autres animaux d’espèces protégées, avec qui ils partagent souvent leurs terriers tels les chats forestiers, les loutres d’Europe ou d’autres non protégés tels les renards.

La justice administrative laisse de plus en plus souvent la vie sauve aux blaireaux !

Ces retraits interviennent après plusieurs victoires au fond devant les tribunaux administratifs. En Saône-et-Loire par exemple, nous avons obtenu l’annulation de l’arrêté de 2020. En Gironde et dans l’Ain, nous avons également obtenu l’annulation par les juges des arrêtés préfectoraux de 2021. Mais la nouveauté cette année est qu’en Haute-Garonne ou en Corrèze notamment, les juges des référés ont fait suspendre en urgence les arrêtés de chasse complémentaire par vénerie sous terre des blaireaux après avoir entendu nos arguments. Une très bonne nouvelle qui nous rend optimistes pour l’avenir.

Nous avons déposé une dizaine de recours au fond cette année pour les blaireaux, qui seront jugés ultérieurement. D’autres sont en cours de dépôt, en partenariat avec d’autres.

Nous vous invitons à soutenir ce mouvement contre le déterrage des blaireaux en signant en nombre la pétition sur le site du Sénat. Il manque encore 40000 signataires à trouver d’ici un mois et demi, donc si vous n’avez pas encore participé, c’est le moment ! Signez aussi celle qui se trouve sur notre site dédié aux images qui montrent le vrai visage de la vénerie sous terre des blaireaux. Ensemble, clamons haut et fort « J'aime les blaireaux » !

Edit au 2 septembre 2022:

* Contactés par la préfecture du Gard vendredi 2 septembre 2022, nous apprenons que, finalement et contrairement à ce qu'elle nous affirmait, le prochain arrêté inclura toutefois les renards. Seuls les blaireaux en seront retirés. La préfecture n'a donc pas tenu parole. 

Julia Mothé
Hr blog

Dans la thématique

Clap de fin pour les chasses traditionnelles ? Audience le 4 avril au Conseil d’État ! Putois et surmulot tués par des pièges : audience le 2 avril à Lorient !

Commentaires 11

En déposant un commentaire j'accepte la charte de modération des commentaires.

Ajoie | vendredi 30 septembre 2022

Bonjour,
Je ne comprends pas que dans un pays "civilisé" comme la France ces horreurs sont encore possibles!
Sûr notre pays la Suisse est plus petite et a aussi ses horreurs. Mais ces chasses me font sortir de mes gonds lorsque je lis toujours et toujours les mêmes tueries. Pourquoi ces politiciens sont intéréssés par ces chasses, déterrages ignobles? et ne font rien pour l'abolir?
Bon courage, beaucoup de force afin de vaincres ces horreurs.

Un bonjour suisse
Ajoie

Abeille sauvage | mercredi 24 août 2022

Bravo pour vos actions contre le massacre de certains animaux dits "sauvages". Je signe toutes les pétitions qui me parviennent et j'en fais le transfert autant que je peux.
Je ne désespère pas que tous ceux qui œuvrent pour la défense des animaux sauvages obtiendront, un jour pas si lointain, gain de cause!

Syssy | mercredi 17 août 2022

Non au déterrage des blaireaux. Ayons le courage d'interdire de telles pratiques et votons en masse pour que les arrêtés soient votés afin que cesse ce massacre. Laissons tous ces animaux, blaireaux, renards... vivre en toute liberté.

Jenny | mardi 16 août 2022

Merci pour cette victoire. J'espère qu'il y'en aura d'autres