le mercredi 03 mai 2023 | 19

Déterrage des blaireaux : One Voice lance l’offensive juridique

Déterrage des blaireaux : One Voice lance l’offensive juridique

Mis à jour le 14 juin 2023

Après une première victoire au tribunal administratif de Dijon, One Voice reste pleinement mobilisée contre le déterrage des blaireaux, notamment au printemps où des blaireautins sont présents dans les terriers. De la Charente-Maritime à l’Oise, du Lot-et-Garonne à la Meuse, nous lançons une offensive juridique de grande ampleur contre ce mode de chasse cruel. Premières audiences en référé à Limoges et Toulouse le 3 mai, et à Poitiers, Amiens et Caen le 9 mai.

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Le printemps 2023 s’annonce particulièrement sombre pour les blairelles et leurs familles. Des dizaines d’arrêtés préfectoraux sont en cours d’adoption, partout en France, pour les soumettre à l’enfer de la vénerie sous terre en pleine période de reproduction. Les alertes que nous lançons dans le cadre des nombreuses procédures de consultations du public et les décisions des tribunaux administratifs en notre faveur n’y font rien : les préfectures, main dans la main avec les chasseurs, continuent l’offensive pour autoriser ce mode de chasse malgré son illégalité.

Face à l’agression de grande ampleur des blaireaux de la part de l’État et des chasseurs…

Cette attaque massive a une cible : les blaireaux, y compris les petits, accusés à tort de tous les maux pour satisfaire la passion morbide des déterreurs.

Comme tous les arrêtés adoptés en matière de chasse, ils sont soumis à des procédures de participation du public. Et, dans la plupart des départements, elles sont biaisées : les préfets ne communiquent aucune donnée sur le nombre de blaireaux vivant dans le département ni aucun chiffre sur le nombre d’individus tués par les chasseurs chaque année.

Or, le déterrage au printemps menace l’existence même de ces individus dans nos campagnes. Il existe un consensus scientifique solide sur le fait que des petits sont présents dans les terriers à cette période de l’année, et que leur mise à mort nuit à l’équilibre de l’espèce. Mais, préférant se fonder sur des études commandées par les chasseurs eux-mêmes, les préfets ignorent les données scientifiques et autorisent de facto les chasseurs à tuer des petits, en violation manifeste du Code de l’environnement.

Sans parler des animaux d’espèces protégées comme les chauves-souris, les loutres ou encore les chats forestiers, qui habitent parfois aussi dans les terriers de ces architectes sociaux.

… une contre-offensive pédagogique et juridique de One Voice pour ces animaux

À la suite de notre enquête révélant les horreurs du déterrage, nous avions soutenu la pétition pour obtenir l’interdiction de cette pratique sur le site du Sénat. Mais le rapport qui en a découlé a « révélé » une fois de plus (on s’en doutait…) que nos représentants politiques n’agiront pas sans une mobilisation massive de tous. Après le succès de la première Journée mondiale des blaireaux, One Voice et ses partenaires se mobilisent à nouveau cette année. Le 15 mai, nous organisons de nombreuses actions de sensibilisation pour réhabiliter ces animaux pointés du doigt à tort et martyrisés, et exiger, une fois encore, l’abolition pure et simple de la vénerie sous terre.

Sur le terrain juridique, nous allons attaquer systématiquement les arrêtés ouvrant une période complémentaire de déterrage au printemps. Des arrêtés ont d’ores et déjà été adoptés : en Auvergne-Rhône-Alpes, nous avons déposé des recours dans le cadre d’un front commun avec nos partenaires (FNE Aura, LPO, ASPAS et AVES).
Dans la Manche, l’Oise, l’Orne, la Charente-Maritime ou encore en Haute-Vienne, nous avons saisi en urgence les tribunaux administratifs pour obtenir la suspension de ces arrêtés : des audiences en urgence sont ainsi déjà prévues le 3 mai à 14h30 à Toulouse (dans le cadre d'un référé commun avec FNE 82, l'ASPAS et Aves France, dans lequel le cabinet Géo Avocats nous représente) et à 15 h 30 à Limoges le même jour, ainsi que le 9 mai à 15 h 30 à Poitiers, à 13 h 30 à Caen et à 14 h à Amiens. 

Pour gagner ce combat, nous avons besoin de vous ! Rejoignez-nous le week-end précédant le 15 mai, partout en France, et signez la pétition pour demander notamment le statut d'espèce protégée pour les blaireaux !

Nicolas Yahyaoui
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Commentaires 19

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Mel | lundi 26 juin 2023

Stop aux traditions ridicules qui n'ont plus lieu d'être.

noe | jeudi 11 mai 2023

Je n'arrive pas à comprendre comment des personnes peuvent être aussi cruelles et se réjouir de tuer de animaux quels qu'ils soient. J'ai beaucoup de mal à regarder la publicité sur la chasse qui passe sur les ondes , pour moi c'est antinomique d'être chasseur et de penser que l'on préserve la nature et qu'on la protège.
Nous sommes tous conscients qu'il faut arrêter de détruire tout ce qu'il y a autour de nous, merci pour tous les combats que vous menez.

chloe | jeudi 11 mai 2023

CONTRE ce type de "chasse" cruel et abominable. Les Blaireaux sont des êtres magnifiques, sensibles et intelligents

Inge09 | jeudi 11 mai 2023

C'est une honte que l'Etat admette toujours ces pratiques bestiales, pour le plaisir sadique de quelques idiots qui n'ont visiblement rien de mieux à faire de leur temps !!
Et que ça picole, et que ça rigole stupidement face à la détresse de ces pauvres animaux. Dans quel monde vivons nous ?
Il est temps d'interdire une fois pour toutes ces pratiques, que ce soit la vénerie sous terre, la chasse à courre, la chasse en enclos ou la chasse de gibier d'élevage et autres. Ces personnes devraient avoir honte de s'adonner à des activités de "loisir" aussi bêtes et inutiles !
Je ne dis pas qu'il ne faut pas parfois réguler le gibier lorsqu'il est présent en trop grand nombre comme peuvent l'être les sangliers ou chevreuils mais pas ça !
Ce n'est pas un sport comme le prétendent les adeptes.