Sa longue exploitation dans les cirques, l’itinérance sans fin dans un camion et la lâcheté des pouvoirs publics, pour ne pas dire autre chose, auront eu raison de Dumba, malgré la campagne sans relâche que nous avons menée pour elle.
Une vie sur les routes, louée au plus offrant…
Avec notre partenaire espagnol FAADA, nous n’avons jamais cessé de suivre ses déplacements, tantôt en Espagne, tantôt en France. De notre côté de la frontière, elle a longtemps été “louée” par sa dresseuse au Cirque de Paris. Sous leur chapiteau, elle a été forcée à participer à des numéros épouvantables de cynisme.
Au tout début de 2021, après plusieurs mois à la chercher, nous l’avons retrouvée enfermée dans une remorque, dans le Gard, sous des températures glaciales. Tout dans sa posture indiquait que ses pattes la faisaient souffrir, comme un expert des éléphants nous l’a confirmé. Nous avons immédiatement porté plainte et demandé la saisie de Dumba pour qu’elle soit enfin placée dans un sanctuaire.
… jusqu’à épuisement
Espérant échapper aux poursuites que nous avons engagées, la dresseuse Kludsky a abandonné Dumba en Allemagne. Placée dans un cirque sédentarisé, l’éléphante n’a plus eu à participer à des spectacles. Mais, parquée dans un petit enclos, elle n’a pas pour autant échappé à l’isolement et au mal-être. Pour l’en délivrer, nous avons cherché de l’aide auprès des associations locales et du gouvernement allemand.
L’éléphante était morte depuis des mois quand nous avons enfin pu mettre la main sur le rapport du vétérinaire qui l’a examinée fin janvier 2021. Ce texte, qui confirmait qu’elle souffrait d’une musculature diminuée au niveau des pattes et qui estimait “intéressant et nécessaire” de réaliser des examens complémentaires, nous aurions dû l’obtenir bien avant ! Nous savions depuis longtemps que Dumba était en danger. Nous avions alerté les autorités à de multiples reprises contre les propriétaires l’exploitant. Elles s’en sont lavées les mains : préfet, procureur et même le ministère. Et Dumba en a payé le prix fort.
Une loi complice de la maltraitance
En permettant à ces établissements de se sédentariser pour continuer à exposer leurs animaux au public après 2028, la loi contre la maltraitance animale se fait complice de l’exploitation. Et que dire de l’immobilisme du ministère de la Transition écologique, qui n’a toujours pas interdit la reproduction des félins dans les cirques, déjà si nombreux en France, un an et demi après l’adoption de la loi par l’Assemblée nationale ? Combien d’animaux devront encore mourir, stressés par le dressage, l’ennui et l’enfermement, avant d'être enfin réellement secourus?
En souvenir de Dumba et pour tous les autres, le combat continue.
Commentaires 13
Olivo | vendredi 09 juin 2023
moumoune | mardi 30 mai 2023
sylvie | lundi 29 mai 2023
Marguerite | jeudi 18 mai 2023