Vienne: la préfecture condamne un nombre illimité de blaireaux à endurer 30 jours de battue Vienne: la préfecture condamne un nombre illimité de blaireaux à endurer 30 jours de battue

Vienne: la préfecture condamne un nombre illimité de blaireaux à endurer 30 jours de battue

Animaux sauvages
29.10.2025
Vienne
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Le 14 octobre, la préfecture de Vienne a pris un arrêté autorisant la mise à mort de blaireaux à Moulismes et dans les communes limitrophes de Plaisance, Adriers, Persac et Saulgé. Un texte publié trop tardivement pour être suspendu, avec des justifications fantaisistes -les blaireaux deviennent soudainement des tueurs de moutons- et sans le moindre égard ni pour les animaux ni pour la législation… Face à cet acharnement et à l’illégalité de ce texte, One Voice saisit la justice et demande son annulation.

L’arrêté a tout d’une déclaration de guerre aux blaireaux. Alors que ces animaux peuvent déjà être chassés tout au long de la période de chasse en cours, mais aussi durant les périodes complémentaires de déterrage, la préfecture de Vienne en rajoute en autorisant une battue d’une ampleur incompréhensible. Pendant pas moins de 30 jours, c’est un nombre illimité d’individus qui risqueront d’être abattus dans un rayon de 233 kilomètres. Un vaste terrain de jeu sur lequel le lieutenant de louveterie pourra être rejoint par toute personne qu’il jugera utile de désigner, sans aucun contrôle. Les blaireaux seront ensuite mis à mort par tout moyen que le lieutenant estimera approprié… Pratique pour les chasseurs en mal de sensations fortes, qui vont pouvoir s’en donner à cœur joie.

Cerise sur le gâteau: ce massacre a été décidé sans avis préalable du directeur départemental de l’agriculture et de la forêt. Les citoyens, quant à eux, n’ont pas été informés du contexte ni des objectifs de cette opération, pas plus qu’ils n’ont pu émettre leur opinion à ce sujet, dans un irrespect total des procédures.

Des blaireaux… tueurs de moutons?!

Pourquoi cette frénésie? Selon les éleveurs, ce serait parce que les blaireaux s’attaquent… à des moutons. Qui croirait à cette histoire à dormir debout? Certainement pas les chercheurs qui se sont penchés sur cette question en 2024, soulignant que dans les cas recensés soumis à leur étude, aucun mustélidé n’était à l’origine de la prédation sur des troupeaux d’ovins. Tout au mieux peuvent-ils se nourrir d’animaux déjà morts, auquel cas on ne comprend pas bien ce que cela peut faire aux éleveurs… Sachant que les dégâts causés par les blaireaux sur les cultures, pourtant minimes, sont très régulièrement exagérés, ces déclarations invraisemblables n’étonnent qu’à moitié… 

Des mesures alternatives existent

Pour justifier cette tuerie, les autorités osent prétendre qu’elle serait « nécessaire », les blaireaux ne pouvant soi-disant pas être piégés. Quand on sait que les chasseurs vont chercher ces animaux au fond de leurs terriers pendant chaque partie de vénerie sous terre, on croit rêver. Une fois de plus, l’État, main dans la main avec les fous de la gâchette, démontre son obsession pour les effusions de sang, ne mentionnant aucune mesure alternative à ces atrocités. Pourtant, seule la mise en place de répulsifs olfactifs, clapets anti-retour et autres clôtures basses permettrait de protéger les cultures à long terme.

Pour protéger les blaireaux et empêcher les autorités de trouver de nouvelles excuses toujours plus farfelues, signez notre pétition pour une réforme radicale de la chasse.

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