Angora
Lapins angoras, des vies de souffrance au nom de la mode
La douceur d’un pull angora est trompeuse. Elle dissimule une exploitation indigne et des vies détruites au nom de la mode. En 2013, PETA révélait le sort des lapins angoras dans les élevages chinois. One Voice a souhaité voir ce qu’il en était en France. En 2016, 2018 et 2020, nos enquêtes ont dévoilé un destin qui n’est guère meilleur. Enfermés et isolés dans des cages minuscules à l’hygiène aléatoire, ces touchants petits êtres sont condamnés à une vie de solitude passée à redouter les douloureuses séances d’épilation.
Pourquoi nous nous battons contre l’exploitation des lapins angoras ?
Alors que l’industrie d’élevage française prétend respecter le bien-être animal, nos images ont montré la brutalité de ces épilations. Réalisées trois fois par an, les séances durent en moyenne entre vingt et quarante-cinq minutes par lapin. Si plusieurs méthodes peuvent être employées pour récolter les poils, la plus courante est l’épilation sur table. Le lapin est immobilisé, le corps étiré sur une table en bois, attaché par une patte avant et une patte arrière.
Manipulés brutalement, terrifiés, tordus dans tous les sens, ils hurlent de douleur. Une fois épilés, les lapins peuvent succomber à un choc thermique. Nos investigateurs en ont vu certains se débattre, voire hurler pendant plusieurs secondes avant même le début du processus. Tout se passe devant les cages de leurs congénères qui assistent au supplice.
Observée dans un élevage, l’épilation sur les genoux de jeunes lapins est encore plus choquante : la tête en bas, coincés entre les jambes et tenus d’une main par les pattes, tandis que l’autre arrache les poils…
La dure destinée des lapins angoras
La production de poils est dépendante de l’âge des lapins et conditionne leur longévité. Ils sont considérés comme exploitables en général jusqu’à 6 ou 7 ans. Les mâles, qui en produisent moins que les femelles, sont éliminés après sexage (technique déterminant le sexe), réalisé à la naissance ou après quelques mois d’existence. Certains sont conservés pour la reproduction, et échangés avec ceux d’autres éleveurs pour limiter la consanguinité. Quant aux femelles, elles sont exploitées jusqu’à ce qu’elles ne puissent plus procréer. Si les mâles « en trop » sont parfois mangés, la plupart des lapins indésirables (trop vieux ou malades) sont achevés librement en fonction des habitudes, c’est-à-dire bien souvent par un coup de bâton derrière la tête. Les plus jeunes lapereaux, quant à eux, seraient « juste » violemment jetés par terre, d’après les propos recueillis par nos enquêteurs. Quant aux dépouilles, un des éleveurs a avoué les brûler plutôt que d’avoir recours à l’équarrissage.
Les élevages français, des zones de non-droit
9 000 tonnes de poils de lapin seraient commercialisées chaque année dans le monde, en majorité par la Chine. Le secteur français, après une forte croissance, est passé de 2 000 élevages dans les années 1980 à une trentaine aujourd’hui. Laissées libres de leurs pratiques, ces structures jouissent d’une grande tolérance en matière de contrôles. Les élevages n’étant pas destinés à l’alimentation humaine, leur aspect sanitaire importe peu. Nos enquêteurs ont pourtant relevé nombre d’infractions à la loi. Les cris de détresse ignorés, des mises à mort violentes, le traitement des cadavres ou, pire, le « recyclage » de lapines malades pour l’expérimentation animale sont des pratiques scandaleuses, made in France.
La vraie nature des lapins
Sociaux et joueurs, les lapins aiment à se cacher, grignoter, explorer, courir, sauter et js’amuser. Dans la nature, ils vivent en groupes de 5 à 7 individus en moyenne, qui forment des colonies pour veiller et défendre leur territoire contre les prédateurs. Dans les élevages visités, les enquêteurs de One Voice ont constaté des conditions de vie plus que sommaires. Les lapins sont parqués seuls dans de petites cages, hormis les mères et leurs petits. Un espace vide dans lequel il leur est impossible de sauter, tant le plafond est bas… Leur vie dans ces structures se réduit à dormir, boire et manger, quand ils ne sont pas affamés en vue de l’épilation.
Chiffres clés
Un constat alarmant
Nos propositions
- Interdir l’élevage des lapins angoras et du commerce de leur laine.
- Nous avons déjà obtenu gain de cause pour l’interdiction du commerce en Europe de la fourrure des chiens et des chats. C’est donc possible !
Ressources
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