One Voice saisit la justice pour préserver la nature d’une commune d’Indre-et-Loire
À Luynes, les atteintes à l’environnement se multiplient. La commune d’Indre-et-Loire laisse sciemment tout un chacun, des entreprises aux circassiens, détériorer son territoire, augmentant ainsi les risques d’inondations, polluant les sols, détruisant la flore, mettant en danger les animaux… Face à de tels actes, et grâce à Anticor 41, notre partenaire sur ce dossier, pourvoyeur de l’information d’origine, nous portons plainte contre les responsables, à commencer par le maire.
La ville de Luynes est peuplée de nombreux animaux qui s’y donnent rendez-vous : alouettes des champs, grands cormorans, écureuils, blaireaux… et tant d’autres, comme ces multiples oiseaux qui trouvent théoriquement refuge en cette Zone Natura 2000 – dite Zone de Protection Spéciale (ZPS) de la vallée de Loire d’Indre-et-Loire – un havre de paix. On serait tenté d’espérer qu’ils vivent au calme au sein d’un écrin de verdure. Il n’en est rien. Depuis 2014, le cirque Georget s’est installé à proximité de la ZPS grâce à une convention signée avec la mairie. Fin 2022, il a même joué de ses bonnes relations avec l’édile pour obtenir une opération de curage non autorisée du cours d’eau de la Petite Bresme… aggravant significativement les risques d’inondations. Un délit qui n’aurait jamais dû rester impuni. Et pourtant: en juillet 2024, les circassiens ont vu leur partenariat avec la commune renouvelé. Comme si de rien n’était…
Luynes à l’assaut de… sa biodiversité
Non loin de là, du 12 au 15 septembre dernier, la neuvième édition du festival « Luynes à l’assaut de l’Amérique » a fait encore mieux. Durant quatre jours, pas moins de 50000 personnes ont piétiné allègrement un espace naturel. Il faut dire qu’en vue de les accueillir, des arbres avaient été coupés illégalement, afin de créer des chemins et des emplacements pour les tentes et diverses activités, saccageant entièrement les écosystèmes et l’habitat des oiseaux. Pour arriver sur place, les organisateurs avaient tout prévu: les 4×4 et autres véhicules militaires n’avaient qu’à franchir le gué de la Petite Bresme. Et tant pis si cela bafouait le Code de l’environnement, endommageait les berges du cours d’eau et l’abri des animaux. À tout cela se sont ajoutés un raccordement électrique illicite en pleine nature et, cerise sur le gâteau, l’évacuation des eaux usées des festivaliers… dans un fossé.
Destruction partout, dans les bois…
Dans la zone industrielle Les Pins, cette fois, c’est un bois qui a été complètement détruit, alors même qu’il était protégé par le plan local d’urbanisme (PLU) de la commune. Qu’importe: le propriétaire des lieux a mis le feu à sa parcelle et s’est débarrassé de la végétation qui le gênait sans la moindre autorisation. Pour éviter tout problème, la mairie s’est tout simplement empressée d’arranger l’auteur des faits, procédant à une « régularisation » rétroactive et révisant son PLU afin de lever la protection de la zone. Ni vu ni connu, une fois de plus.
… et dans les zones humides
Enfin, un étang a été rayé de la carte et remplacé par un terrain destiné à l’enfouissement des déchets pour les beaux yeux de l’entreprise Dérichebourg. Là, des palettes de bois qui devraient être valorisées sont abandonnées dans la nature sans autorisation, au détriment des nappes phréatiques, de la faune et de la flore de cette zone humide devenue décharge, sans qu’aucun contrôle soit jamais effectué.
Au nom des écosystèmes mis à mal sur le territoire de Luynes, ainsi que de tous les animaux qui y trouvent refuge et se voient systématiquement sacrifiés sur l’autel des intérêts humains, nous portons plainte contre le maire de la ville, les gestionnaires du cirque Georget, les responsables du festival « Luynes à l’assaut de l’Amérique » et l’entreprise Dérichebourg.