Neuf ans après l’interdiction de l’UE de vendre des produits cosmétiques testés sur les animaux, ces derniers vont à nouveau mourir au nom de la beauté

Neuf ans après l’interdiction de l’UE de vendre des produits cosmétiques testés sur les animaux, ces derniers vont à nouveau mourir au nom de la beauté

11.03.2022
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Le 11 mars, les ONG de protection animale Cruelty Free Europe (dont One Voice est la représentante française), Eurogroup for Animals et GAIA ne fêteront pas le neuvième anniversaire de la loi européenne interdisant la vente des produits cosmétiques testés sur les animaux, les règlements sur les produits chimiques semblant prêts à vider les proscriptions de leur sens.

Le 11 mars, les ONG de protection animale Cruelty Free Europe (dont One Voice est la représentante française), Eurogroup for Animals et GAIA ne fêteront pas joyeusement le neuvième anniversaire de la loi européenne interdisant la vente des produits cosmétiques testés sur les animaux, les règlements sur les produits chimiques semblant prêts à vider les lois européennes de leur sens.

Les associations ont organisé hier le 10 mars 2022, une veillée pour l’interdiction des tests cosmétiques sur les animaux près du siège de la Commission européenne et du Conseil à Bruxelles. L’artiste de rue français Ckeja s’est joint à elles et a peint en direct tout au long de l’événement.

Malgré un énorme soutien populaire en faveur des interdictions [1], des tests barbares sur les animaux sont désormais exigés par les autorités européennes, y compris pour des ingrédients utilisés uniquement dans les cosmétiques. Les propositions visant à étendre le champ d’application de la législation sur la sécurité chimique, dans le cadre de la Stratégie pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques, semblent devoir augmenter massivement le nombre d’essais réglementaires sur les animaux en Europe, y compris pour tester les ingrédients entrant dans la composition des cosmétiques, notamment le maquillage, les shampooings, les soins hydratants, les savons, les parfums et les dentifrices.

Une étude menée en 2021 par le Centre européen pour la validation de méthodes alternatives à l’expérimentation animale (CEVMA) a révélé que, dans la base de données sur les produits chimiques de l’UE, soixante-trois dossiers d’évaluation de la sécurité chimique avaient eu recours aux résultats de nouveaux tests sur les animaux pour évaluer les risques liés aux cosmétiques, ce nombre devant augmenter à mesure que l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) procède à d’autres analyses. Ces tests ont eu lieu depuis l’entrée en vigueur des interdictions [2].

Kerry Postlewhite, directrice des affaires publiques de Cruelty Free Europe, déclare : 

«On entend souvent les dirigeants européens vanter la valeur des interdictions européennes des tests cosmétiques sur les animaux – leur aspect révolutionnaire et le fait qu’elles sont un modèle pour le monde. Nous savons cependant que de plus en plus de tests sur les animaux sont exigés par les régulateurs pour les ingrédients cosmétiques, contre la volonté des consommateurs européens et des marques elles-mêmes. Mais nous pouvons tous agir pour réclamer le retour de nos interdictions ainsi que leur renforcement. Comment ? En signant l’Initiative citoyenne européenne Save Cruelty Free Cosmetics sur www.savecrueltyfree.eu. Nous en avons le pouvoir !»

Reineke Hameleers, PDG d’Eurogroup for Animals, ajoute :

«Des méthodes sans animaux destinées à garantir la sécurité des cosmétiques et autres produits de consommation sont couramment utilisées dans l’UE depuis des décennies. Il n’y a aucune raison de tester des ingrédients sur les animaux lorsque des stratégies d’évaluation éthiques sont disponibles et offrent des alternatives fiables. Avec cette ICE, nous exhortons la Commission européenne à assurer la protection de la santé humaine et environnementale en gérant les produits chimiques sans utiliser d’animaux, ainsi qu’à investir dans des méthodes éthiques, non animales, pour les prises de décisions réglementaires.»

Muriel Arnal, présidente de One Voice conclut: 

«Des millions d’animaux souffrent en Europe dans les laboratoires. Pendant neuf ans, nous avons bien vu combien il était possible et sans danger d’acheter et d’utiliser des produits cosmétiques non testés sur les animaux. D’autres méthodes existent pour garantir leur innocuité et leur efficacité. L’Histoire et le progrès vont dans le sens d’un arrêt, certes progressif, de l’expérimentation animale, mais réel, et cela doit commencer au plus vite. Il est important de signer l’ICE pour garantir que nous ne reviendront pas en arrière. Il n’y a plus de temps à perdre pour les animaux des laboratoires. »

Notes  : 

[1] Pour 74 % des adultes des États membres de l’UE, les tests sur les animaux pour les produits cosmétiques et leurs ingrédients sont inacceptables en toutes circonstances. Enquête Savanta ComRes pour Cruelty Free Europe, juillet 2020 

[2] Outre l’interdiction de 2013 de vendre tous les produits cosmétiques testés sur les animaux, l’UE a banni les tests de cosmétiques sur les animaux en 2004 et de leurs ingrédients en 2009

ICE Cosmétiques Sans Cruauté

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