Quand les visons mangent les baleines...

Quand les visons mangent les baleines...

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12.04.2016
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Tandis que le Japon lance sa flotte à la chasse aux baleines de Minke pour alimenter ses épiceries fines, la Norvège revend leur chair martyrisée aux fermes à fourrure.

Tandis que le Japon lance sa flotte à la chasse aux baleines de Minke pour alimenter ses épiceries fines, la Norvège revend leur chair martyrisée aux fermes à fourrure. One Voice appelle la France à condamner fermement ces actes barbares.

Ce week-end, la flotte baleinière japonaise a commencé à se diriger vers le Pacifique Nord pour sa chasse annuelle menée au nom de la « science ». Elle ciblera un quota de 51 petits rorquals, ou baleines de Minke. La tuerie reprend quelques semaines à peine après que d’autres navires japonais sont revenus de l’Antarctique avec 333 baleines de Minke, dont de nombreuses femelles enceintes. Pour la science, donc, sauf qu’aucune science sérieuse ne se construit plus sur les cadavres de baleines, et que l’agence qui fixe les quotas propose aussi sur son site web des recettes pour cuisiner la chair de cétacé.

On apprend dans le même temps que les Norvégiens mangent si peu de cette viande qu’elle sert désormais à nourrir renards et visons des fermes à fourrure. Plus de 113 tonnes de chair de baleines de Minke, l’équivalent de 75 individus, ont été utilisés par Rogaland Pelsdyrfôrlaget, le plus grand fabricant d’aliments pour l’industrie de la fourrure en Norvège. Peu importe qu’elle soit si toxique que le Japon a dû cesser d’en importer : les visons seront écorchés bien avant qu’ils n’aient le temps d’en mourir.

Mais ces tueurs savent-ils QUI ils tuent ? Savent-ils qu’ils assassinent des consciences merveilleuses ? Le petit rorqual est, comme son nom l’indique, une minuscule baleine à fanons, à peine trois fois plus grande que nous. Un poids plume dans sa catégorie ! Ces créatures adorables se déplacent seules ou par petits groupes, s’assemblant parfois en communautés plus vastes, lorsque le krill est abondant. Ce sont des nageuses très rapides. Elles s’approchent des navires ou des ports, et se lancent volontiers dans des sauts acrobatiques à l’instar des dauphins. Nous en savons fort peu sur elles, car aucun scientifique ne s’est encore penché sur leurs dialectes ou leurs mœurs sociales, qui semblent très curieuses. Leur chant, par exemple, est des plus remarquables. C’est un langage de « Boïnxx », comme le son du sabre laser de Star Wars. Les baleines de Minke aiment jouer avec les humains. Leur curiosité est insatiable : notre attirail de plongeurs les amuse tout particulièrement !

Et ce sont ces personnes-là que l’on assassine pour alimenter les épiceries en mets réputés fins et les visons en viande toxique ? Ces mêmes visons qui vivent l’enfer dans des cages minuscules, avant d’être écorchés pour le plaisir de riches ignares ! Eux aussi sont des
êtres pensants et sensibles, qui n’aiment rien tant que de vivre libres auprès de leur ruisseau !

Face à de tels scandales, la France doit se montrer plus ferme à l’égard des pays baleiniers. Il faut que notre gouvernement porte plainte contre le Japon, comme l’Australie l’a fait, mais aussi contre l’Islande et la Norvège. Il faut qu’il réclame haut et fort des sanctions de la part de l’Europe, car ces deux pays foulent aux pieds les accords de la Commission Baleinière Internationale.

Mais comment la France pourrait-elle s’indigner, direz-vous, elle qui réduit sans état d’âme la chair de ses propres orques captives en fertilisant pour le sol ?…

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