Souris expérimentées, résultats faussés !
Une nouvelle étude démontre le manque de crédibilité de résultats fondés sur le modèle animal. Où quand les conditions de manipulation influencent les résultats…
Une nouvelle étude démontre le manque de crédibilité de résultats fondés sur le modèle animal. Où quand les conditions de manipulation influencent les résultats…
Publiés le 21 mars dernier dans la très sérieuse revue
Nature, les travaux de deux biologistes de l’Université de Liverpool, la Dre Gouveia et la Pre Hurst, viennent étayer ce que One Voice et ses partenaires de la Coalition européenne pour mettre fin à l’expérimentation animale ne cessent de dénoncer : la validité scientifique des travaux menés sur des animaux.
Les deux chercheuses démontrent en effet que le stress déclenché chez les souris par l’un des gestes les plus courants des laborantins, à savoir déplacer les animaux expérimentés en les tenant par la queue, « altère de manière significative leur anxiété, ce qui a un impact majeur sur la fiabilité de leur réponse à des stimuli lors de tests comportementaux ».
La plupart des expérimentations animales, invasives ou non, impliquent la manipulation de rongeurs (plus d’1 million chaque année en France), et les souris sont les plus utilisées dans les travaux de recherche comportementale portant sur la mémoire, l’apprentissage, la façon dont les drogues et autres substances affectent leurs cerveau et capacités cognitives.
Si le stress causé par la plus basique des manipulations est un facteur faussant les résultats, que penser de l’ensemble des conditions de captivité et des tests imposés à toutes les
victimes de l’expérimentation ?
Finançant ces études, le NC3R (Centre national de recherche pour le remplacement, le raffinement et la réduction des animaux des animaux de laboratoire, l’équivalent anglais de l’ECVAM au niveau européen) en déduit qu’il faut utiliser d’autres méthodes de manipulation, comme les « tunnels d’orientation ». Le Dr Mark Prescott déclare pour cet organisme : « Cette étude fournit des preuves supplémentaires, cette fois scientifiques, sur le nécessaire abandon des manipulations par la queue des souris en laboratoire ». L’organisme a d’ailleurs déclaré l’année 2017 comme celle du « bien-être des rongeurs de laboratoire » !
Selon One Voice, il s’agit là surtout d’une nouvelle preuve que le modèle animal, plus dans son principe que dans ses modalités, n’est pas adapté pour une science moderne censée produire des résultats transposables à l’humain. Plutôt que de manipuler différemment les souris, comme les autres victimes animales, cessons d’utiliser des animaux dans les conditions de stress maximal que représente la détention en laboratoires !