Stop au déterrage complémentaire des blaireaux en Gironde
L’audience de notre recours contre la période complémentaire de vénerie sous terre des blaireaux en Gironde est prévue le 10 juin 2021 à Bordeaux.
Nous avons déposé un référé suspension contre l’arrêté du préfet de Gironde qui permet la vénerie sous terre des blaireaux pendant une période complémentaire à la saison de chasse déjà autorisée. L’audience est prévue le 10 juin au tribunal administratif de Bordeaux à 11h30.
Edit du 11 juin 2021:
Le tribunal a malheureusement conclu au rejet de notre requête en suspension.
Le préfet de Gironde a autorisé une période complémentaire de vénerie sous terre des blaireaux du 15 mai 2021 au 14 septembre 2021, soit le maximum de ce qui peut être autorisé. Il affirme que les blaireaux sont largement présents dans le département en s’appuyant sur les données fournies par la Fédération départementale des chasseurs. Or ces données sont insuffisantes et contredites par des données officielles et plus fiables. Nous maintenons par ailleurs qu’il devrait être interdit de déterrer les blaireaux. La vénerie sous terre devrait être abolie.
Un arrêté basé sur des données non fiables
La préfecture affirme, comme l’indique la note de synthèse de la consultation publique, que les seules données qui existeraient sont celles transmises par les chasseurs et qu’il est normal d’utiliser ces données puisque ce sont eux qui ont demandé cette période complémentaire. Or évidemment, la fédération des chasseurs n’est pas impartiale !
Elle donne des informations à la préfecture qui sous-tendent qu’il y aurait trop de blaireaux et que leur présence serait notamment source de dommages pour les cultures et qu’ils seraient l’objet d’accidents de la route. Ainsi, les amateurs du déterrage pourront s’en donner à cœur joie pendant la période estivale, où la terre est meuble, pour creuser facilement dans les terriers… Un cauchemar pour les animaux que l’on vient chercher avec des chiens jusque chez eux pendant qu’ils sont endormis ! Mais elle ne démontre pas ce qu’elle avance.
Peu de blaireaux en Gironde
Nous voyons clair dans leur jeu : d’une part les éléments que les chasseurs mettent en avant ne sont pas suffisants pour estimer à eux seuls la densité des blaireaux, mais surtout, il existe des données plus indépendantes, telles que celles de l’Office français de la biodiversité (OFB, ex-ONCFS) et d’associations naturalistes par exemple, que la préfecture choisit de ne pas prendre en compte.
Pour l’OFB justement, qui a mesuré la densité des blaireaux en Gironde, leur population est faible et n’augmente pas. En effet, il faut environ un an et demi aux petits pour être sevrés et autonomes. Pendant l’été, les bébés de l’année en sont loin ! D’autre part, les blaireaux ne donnent pas naissance à de nombreux petits lors d’une portée, ce qui fait que la population évolue lentement.
Le public non informé du danger sanitaire du déterrage
La vénerie sous terre est interdite dans quatre-vingt-huit communes du département en raison de cas de tuberculose bovine. Le déterrage est en effet une pratique à risque en cas de tuberculose car les chiens peuvent transmettre la maladie. Malgré cette situation, le préfet a autorisé une période complémentaire sur le reste du département, et l’ensemble de ces éléments n’a pas été porté à la connaissance du public lors de la consultation.
Par conséquent, la population n’a pas été correctement informée et n’a pu rendre un avis en pleine connaissance de cause. C’est pourquoi nous avons attaqué l’arrêté préfectoral qui sera discuté sur son caractère d’urgence à 11h30 au tribunal administratif de Bordeaux le 10 juin prochain. Pour nous, il est indispensable de se battre pour sauver le plus de blaireaux possible et donc faire suspendre l’arrêté au plus vite.